Suspension de la grève illimitée : les magistrats veulent «envoyer Tapily au tapis»

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Le syndicat des magistrats du SAM-SYLIMA a tenu une Conference de presse sur leur réquisition par le gouvernement Bamako, le 10 octobre 2018 (photo archives)

Les magistrats grévistes du Sam et du Sylima ont tenu jeudi dernier une assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle ils ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève. Les magistrats ont accepté de reprendre le travail mais exigent qu’il soit démis de ses fonctions le président de la Cour suprême avant la rentrée judiciaire prévue pour le 22 novembre.

Après 100 jours de grève illimitée, les magistrats grévistes ont tenu une assemblée générale extraordinaire pour évaluer leur parcours. La lecture des résolutions prises par l’assemblée générale a été faite par le magistrat Mahamoudou Kassogué, porte-parole du Sam et du Sylima.

«Après avoir évalué objectivement la grève en cours depuis le 25 juillet 2018, le Sam et le Sylima prennent l’opinion publique nationale et internationale à témoin et apprécient le bilan de leurs représentants syndicaux et les en félicitent. Constatent l’accord intervenu entre les syndicats de la magistrature et le gouvernement de la République du Mali par rapport au volet sécuritaire, acceptent la main tendue du président de la République quant à sa promesse de mettre les magistrats dans les meilleures conditions de vie et de travail et de tenir compte de la spécificité de leur profession. Lui renouvellent par la même occasion leur confiance. Décident par conséquent de suspendre le mot d’ordre de grève en cours depuis le 25 juillet 2018, à partir du jeudi 1er novembre à minuit et invitent leurs militants à reprendre le travail dès le lundi 5 novembre 2018 à partir de 7 heures 30.

Engagent le ministre de la justice et les sages de la magistrature à veiller à la mise en œuvre correcte et diligente des engagements pris. Présentent leurs sincères excuses à tout le peuple malien et à toute l’opinion internationale ainsi qu’aux usagers du service public de la justice pour les désagréments induits par la grève. Remercient l’ensemble des personnes de bonne volonté qui leur ont apporté leur soutien mais aussi leur précieuse contribution à cette sortie de crise heureuse particulièrement les sages de la magistrature et les syndicats amis notamment les syndicats des magistrats du Burkina-Faso et les membres élus du conseil supérieur.

Décident, par ailleurs, de boycotter l’audience solennelle de la rentrée des Cours et Tribunaux prévue pour le 22 novembre 2018, tant que M. Nouhoum Tapily demeurera président de la Cour suprême. Invitent leurs militants à rester vigilants et mobilisés».

Ceci n’est qu’une étape dans notre combat pour la quête de notre indépendance, a-t-il conclu, le magistrat Mahamoudou Kassogué, porte-parole des deux syndicats (Sam et Sylima).

Gabriel TIENOU

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