Au sein de Batimat-Mali, une affaire de rupture de contrat alimente les causeries depuis quelques jours. Le climat serait des plus délétères à la direction. Des sources proches de la société pointent l‘actuel administrateur, Amine Hachem, du doigt. Elles estiment que la suspension du chef magasinier, Moussa Cissé, et quatre autres, n’est ni plus ni moins que la manifestation d’un licenciement programmé.
Il n’est nul besoin de rappeler que le respect des règles prescrites facilite la gestion des différends. Malheureusement, d’autres préfèrent plutôt mettre leurs intérêts personnels au dessus de tout et sont, de ce fait, tentés de fouler les textes aux pieds.
Certains employés de Batimat-Mali l’apprennent en ce moment à leurs dépens.
En effet, au sein de cette société, des mains obscures œuvreraient à l’ombre dans une affaire de licenciement de 5 magasiniers pour la sauvegarde de leurs intérêts personnels. Après 16 années de loyaux services, Moussa Cissé, chef magasinier, et quatre autres de ses collègues sont sur le point d’être virés de la société. Après qu’il ait vu son salaire suspendu, le pauvre chef magasinier se voit à présent reprocher, par les responsables de Batimat, une prétendue malversation dans le dépôt des carreaux dont il a la charge de gérer.
Que s’est-il réellement passé ?
Depuis le 12 novembre 2014, une correspondance aux fins d’une suspension de fonction et de salaire, signée du Directeur de Batimat-Mali, a été adressée à Moussa Cissé. En outre, une convocation de la Brigade d’investigation judiciaire lui a été adressée, au motif que des matériels se sont dégradés à hauteur de 5 millions FCFA et que des ventes d’un montant de 1 500 000 FCFA n’auraient pas été déclarées. Après avoir été entendu par l’Inspecteur Goïta, le sieur Cissé répond à une autre convocation de l’Inspection de travail. Des preuves qu’il dit avoir par devers lui font dire à M. Cissé qu’il n’est victime que d’une conspiration orchestrée par le Directeur général et le beau-frère de ce dernier, Majdi, responsable de tous les magasins. Selon le chef magasinier, tout le problème a commencé depuis juillet 2014 avec l’arrivée de Majdi. dernier a obtenu tous les privilèges de la boîte. Depuis, les mouvements d’humeur, selon notre interlocuteur, n’ont plus cessé au sein de Batimat, le DG voulant imposer son beau-frère. Parlant des faits qui lui sont reprochés, Cissé affirme avoir toujours signalé les cas de dégradation des matériels au DG. Pour les cas de ventes non déclarées, il nie avoir tenté quoi que ce soit. Et d’ajouter que son rôle ne se limite qu’à la livraison et la gestion des stocks.
Me Salif, un avocat allergique à la presse
Si nous avons pu facilement approcher le chef magasinier dans le souci de l’équilibre de l’information, le DG de Batimat, Amine Hachem, quant à lui, n’a pas voulu nous recevoir. Contacté au téléphone au sujet de certaines contradictions et la légèreté qui émaillent ce dossier, il nous a en effet renvoyés à Me Salif, son avocat. Se trompant de cible, ce dernier se livra à une tentative d’intimidation à notre égard, allant jusqu’à menacer de porter plainte contre le journal. Vraisemblablement, notre cher avocat ignore tout aux textes qui régissent notre métier, car le fait de recouper l’information ne saurait être un délit de presse. Du reste, il n’est nul besoin de passer quatre ans dans une école de droit pour le savoir. Lui qui a plutôt voulu se faire passer pour un expert en lutte contre Ebola nous a simplement raccroché au nez. Heureusement que le ridicule ne tue pas sous nos cieux. A moins qu’il n’ait l’intention de camoufler des manœuvres, nous sommes encore à nous interroger pourquoi Me Salif voudrait-il que nous attendions la fin de la procédure pour écrire quoi que ce soit. Qu’il garde ses intimidations pour lui. En tout cas, la justice malienne doit faire preuve de diligence afin de tirer au clair cette affaire qui, de notre avis, dépasse un simple cadre de malversation. De son côté, le sieur Cissé est décidé à épuiser toutes les voies judiciaires pour obtenir ce qui lui revient de droit.
Affaire à suivre…
Ibrahim M.GUEYE