Sursis du referendum constitutionnel : IBK, attentif, serein et confiant !

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KOULOUBA : L'Interview du Président de la République, S.E.M Ibrahim Boubacar KEÏTA, en langue Bamanakan, sur les consultations en cours
Ibrahim Boubacar Keita

Pour faire adhérer l’ensemble du Peuple malien à son projet de révision constitutionnelle, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a ouvert une large page de concertations avec les forces vives de la nation.  Objectif visé: apaiser le climat social, trouver le consensus et prendre l’ultime décision au nom du Mali.

 Pour ramener tout le monde à comprendre l’essentiel et ce qui arrange le pays, le Président IBK se démarque des contestataires de son projet de révision de la loi fondamentale. Farouchement critiqué par certains citoyens, la révision de la constitution demeure pourtant une nécessité, selon le Chef de l’Etat. C’est pour prendre en compte les accords internationaux, la création de la Cour des comptes, le Senat comme prévu par l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale dont la mise en œuvre est en cours et bien d’autres aspects d’ordre juridique et politique très déterminants sur le plan démocratique et de respect des Droits fondamentaux des citoyens.

Conscient de la grandeur du pays et vu la considération que méritent les sages personnalités qui le composent, Ibrahim Boubacar Kéïta, loin de renoncement au projet en question, a accordé de la valeur aux vertus du dialogue. Ce, en  écoutant les uns et les autres, avant d’opter pour la décision qui s’impose. C’est ainsi qu’il a reçu, d’abord, les Présidents des Institutions de la République, les leaders des partis politiques, l’Ordre des Avocats, les Notaires, la société civile, les leaders religieux et les familles fondatrices de Bamako et, dernièrement, les Chefs de quartiers de Bamako et le réseau des communicateurs traditionnels du Mali.

Concertation comme clé de la voûte

 Pour l’initiateur de ces rencontres, le Chef de l’Etat, le dialogue et la concertation demeurent la seule alternative pour résoudre les multiples crises auxquelles fait face notre pays aujourd’hui.

A ses interlocuteurs, il a, pendant de bonnes heures d’échanges, expliqué que la révision constitutionnelle est un impératif. L’Accord de paix, signé entre les parties maliennes, pour sa mise en œuvre, impose la révision de la constitution pour permettre l’application de certaines dispositions prises.

Soutien des familles fondatrices de Bamako Aux dires du Président de la République, l’annulation de la révision demandée par les contestataires n’est pas à l’ordre du jour. Mieux, les Religieux et les familles fondatrices de Bamako  ont montré manifestement leur adhésion au projet et leur soutien indéfectible aux actions du Chef de l’Etat.  Mesurant l’ampleur des mouvements de contestation, ils ont formulé le vœu d’un report du référendum en vue d’apaiser le climat social et d’amener les esprits frondeurs à la raison.

Le porte-parole des familles fondatrices de Bamako, le Doyen Abdramane Niaré, a parlé au nom de tous, en soutenant que la révision constitutionnelle aura bel et bien lieu. Selon lui, c’est la démocratie qui gagne. «Il y a le ‘’Oui’’ et le ‘’Non’’ au referendum. Si le ‘‘Non’’ remporte, on laissera tomber le projet et si le contraire passe, on révisera la constitution, c’est la démocratie qui gagne », a précisé le Représentant des familles fondatrices de Bamako, Abdramane Niaré.

Il faut juste se donner du temps pour mieux préparer les mentalités, estime-t-il, après avoir demandé au Président Ibrahim Boubacar Kéïta «un report de date» mais pas annulation. Toutefois, c’est au Président de la République et à lui seul «appartient de prendre une décision finale», a indiqué Abdramane Niaré.

Apaiser le climat social

 Courant cette semaine, le Président de la République devait recevoir les membres de la Plateforme « An tè, A banna», ceux-là mêmes qui se sont farouchement opposés à son projet dans le but de prendre en compte leurs inquiétudes.  Cette initiative du Chef de l’Etat d’impliquer toutes les sensibilités du pays dans la prise de décision est salutaire. Elle prouve à suffisance sa détermination à aller vers l’apaisement du climat social, d’une part, et, de l’autre, de faciliter le retour de la paix en concert avec toutes les forces vives de la nation, sans discrimination aucune.

Frappé depuis 2012 par une crise sécuritaire sans précédent, le Mali a besoin d’énormes sacrifices de tous ses fils et filles comme en témoignent les efforts déployés , aux côtés de notre vaillant Peuple, par la communauté internationale dont la France et bon nombre de pays frères africains, tous résolument engagés dans la lutte contre le terrorisme et les narcotrafiquants au Sahel, sous le leadership du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta.

Le combat sécuritaire

 La mise sur pieds des forces conjointes G5 Sahel, grâce à la diplomatie du président de la République, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui menace les cinq pays membres du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso). Constatant la menace prendre de l’ampleur avec les récentes attaques au Burkina Faso et contre les bases de la MINUSMA à Tombouctou et Douentza, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, s’est réuni, à son siège à New York, courant cette semaine, pour demander l’opérationnalisation rapide (plus tard 2 mois) de la Force conjointe G5 Sahel dont le commandement est confié au Général de Division, Didier Dacko, un Officier Supérieur de l’armée malienne.

Estimé à plus de 5000 hommes, la force conjointe composée des militaires des pays du G5 Sahel aura la lourde mission de sécuriser les frontières en luttant contre le terrorisme et le trafic illégal de tous genres. Le premier financement de 50 millions d’euros est obtenu par l’Union Européenne, la participation du Président français, Emmanuel Macron, à la dernière rencontre de Bamako, a confirmé ce soutien de l’UE, tout en réitérant l’accompagnement logistique de Barkhane à cette nouvelle force du Sahel. Aussi, les Chefs d’Etat des cinq pays membres ont estimé qu’il est bon de compter sur soi d’abord. Et, c’est ainsi qu’ils ont décidé de débloquer 50 millions d’euros pour la mise en place de la force G5 Sahel.

Mise en œuvre cruciale de l’accord pour la paix et la réconciliation

 Après ces avancements enregistrés dans la lutte contre le terrorisme qui menace de mettre en mal toute la Région du Sahel, le Président IBK, conformément à ses engagements pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, a jugé opportun de procéder à la révision de la Constitution du 25 février 1992. C’est dans l’optique de donner un coup de pouce au processus de mise ne œuvre de l’Accord en cours. Ignorant complètement les différentes étapes franchies, la plateforme du «Non» conteste. Elle demande voire exige le retrait pur et simple du projet. Un projet devant permettre, selon le Président de la République, la mise en œuvre de l’Accord de paix et le respect des engagements internationaux souscrits par le Mali.

Comme dans toute démocratie le camp du «Oui», favorable à ce projet de révision constitutionnelle, de son côté, mobilise des Maliens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays pour faire adhérer à la vision du Chef de l’Etat en leur fournissant des bonnes explications. Ainsi, malgré le refus de la plateforme «An tè, A Bana », le camp des pros révisionnistes s’est agrandi  et le projet du Gouvernement a pu bénéficier d’adhésions massives des citoyens maliens. Les familles fondatrices de Bamako ont invité le Chef de l’Etat de dialoguer avec toutes les forces vives de la nation avant d’organiser le referendum.   Ce que le Président de la République a entamé et continue de faire.

En définitive, rappelons que le dialogue prôné par le Chef de l’Etat pour une sortie honorable des contestations démontre qu’il est plus que jamais engagé pour la réconciliation et l’Unité nationale opte pour la participation de tous au processus de pacification du pays.

 

Ousmane MORBA

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