A Bamako, des familles entières s’entassent dans des maisons inachevées ! Ces familles mettent en péril leurs vies. Voici le visage que nous offrent les quartiers précaires de la capitale. Comme dans la majorité des quartiers précaires, les familles luttent pour survivre dans un univers insalubre. Manque d’eau potable, d’électricité, de sanitaires dignes du nom et de canaux d’évacuation des eaux usées sont les premiers problèmes que l’on y rencontre. Au Mali, le taux de chômage de la population active s’élève à 19,8 % selon les statistiques. 2.600.000, voici officiellement le nombre de chômeurs que compte le pays, et sur ce chiffre assez inquiétant, il faut compter plus de 1,8 million de jeunes. Le chômage touche un nombre important de personnes notamment les jeunes et la situation ne s’est pas améliorée avec le retour à l’ordre constitutionnel en 2013, après le coup d’Etat du 22 mars 2012. Les autorités sont conscientes qu’un nombre trop important de désœuvrés constitue une bombe sociale mais cela ne signifie pas que le chômage diminue pour autant. Pendant que le peuple travailleur est voué au chômage, à la misère et au dénuement, les classes bourgeoises sont plus riches que jamais… Abondamment projetés par la télévision nationale, ces signes extérieurs d’aisance caractérisant les leaders maliens sont une insulte pour le peuple. C’est donc avec dégoût que celui-ci y assiste, incapable qu’il est de manger, de se loger, de travailler depuis des années, lorsque les enfants ont du mal à aller à l’école. Au lieu de se pavaner sur les routes dégradées du pays avec leurs interminables cortèges et donner constamment d’eux, cette anachronique image de gens rassasiés, les leaders maliens risqueraient de finir par payer leur ostensible indifférence à la souffrance du peuple malien. La classe bourgeoise malienne est tellement égoïste que c’est désormais en cliché que son peuple l’observe, impuissant et presqu’agonisant. Elle n’est compétente que dans la création des rebondissements à répétition des maux qui font perdurer la crise parce que cela lui donne l’occasion de s’approprier à chaque fois les deniers publics, alors que cet argent devrait servir à financer le bien-être des populations, dont une frange importante est réduite à néant depuis des années. « Ils disent parler et agir au nom du peuple. Alors que ce peuple est davantage malheureux chaque jour, ils donnent, eux, l’impression de vivre un bonheur sans fin », déclarait un habitant désœuvré au quartier Bougouba, se fâchant à propos des politiciens maliens et des classes dirigeantes, tous bords confondus. En tout cas, il y a du pain sur la planche, et ce n’est pas une surprise que de voir dans nos rues à la nuit, des petites filles s’adonner au plus vieux métier du monde. De même que les maitres coraniques soumettent les enfants à la mendicité en longueur de journée avec un traitement digne de l’esclavage. Mais que faire si les autorités ferment les yeux sur les dérives de la nation. Paul N’GUESSAN
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