Sur les crises du moment au Mali et ailleurs : Le Craj engage l’échange

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Cherté de la vie, insécurité, crise en Côte d’Ivoire, démon de la division au Cnj-Mali, tels sont les éléments du menu de la rencontre qui a reçu une trentaine d’association et un large public jeune.

C’est à une conférence-débats sur les points chauds qui perturbent le sommeil des Maliens en ce moment que les dirigeants du cadre de réflexion et d’action des jeunes (Craj) avait convié la presse et le public ce samedi 15 janvier. La cour du centre Djoliba était bondée de motos et la salle était pleine à craquer. C’est qu’avec le Craj, nous avons une organisation de jeunes qui ont le pied bien posé sur terre, le regard dans le ciel mais la tête bien sur les épaules.

Alors week-end ou pas week-end, ces jeunes gens n’ont pas hésité à se réunir pour plancher les sujets brulants du moment qui empêchent la vie des Maliens et mener la réflexion ensemble pour harmoniser les vues car, le Craj accorde l’importance à la prise de conscience responsable pour mener une action conséquente au service des populations.

Pour introduire les débats, le président Mahamane Mariko a lu une déclaration qui donne les points de vue de son association sur les sujets du jour.

Sur le plan sécuritaire, le Craj estime que le pays est plus que jamais dans état d’alerte permanant. Le Mali serait en voie de devenir un pays de vie chère mais aussi le nid de nouveaux types de banditisme. Entre autres, ‘’les armes, la drogue, les pistes d’atterrissage d’avions occultes, le banditisme trans- international’’ qui s’impose dans le nord par laxisme et absence de volonté politique. Le Mali serait ainsi dénoncée comme le maillon faible de la lutte contre le terrorisme. L’assassinat de deux otages français sur le sol malien et l’attaque terroriste qui a visé l’Ambassade de France mettrait Bamako ‘’au cœur des attaques meurtrières ou attentats’’.

Le Craj affirme sa confiance en notre ‘’vaillante armée’’, mais invite les autorités à jouer leur partition.

Quant à la vie chère qui accable les populations (sans que les pouvoirs s’en inquiètent) serait le résultat de la spéculation de commerçants véreux qui s’enrichissent sur le dos des citoyens. Eux et les pouvoirs se ligueraient autour des subventions et les pénuries artificiellement créées pour s’engraisser et appauvrir plus les pauvres.  

En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, le Craj déclare n’être intéressé par le soutien à un camp contre un autre ; ni pour Ggabo ni pour Ouattara. Il s’inquiète plutôt de ‘’ l’avenir des générations futures innocentes ‘’. Pour lui, après les massacres au Rwanda, en Sierra Leone, au Liberia, au Congo et en Somalie, le tour de la Cote d’Ivoire serait venu. Ce pays serait ‘’ victime de l’irresponsabilité, de l’égocentrisme et de la manipulation de la classe politique dans sa grande majorité’’. La démocratie serait en danger en Côte d’Ivoire et la communauté internationale, Cedeao, Ua et Onu en tête, n’en aurait pas la solution. Pour ces jeunes volontaires et lucides, le salut passe par la prise de conscience et l’engagement de tous les Ivoiriens à sauver la démocratie, seule garante de l’Etat de droit. Le Craj invite les deux protagonistes à regarder le peuple dont ils se réclament.

En ce qui concerne la crise au Cnj-Mali, le Craj déplore la situation de crise qui le secoue mais félicite le nouveau bureau dont l’élection est considérée comme preuve d’alternance. Ceci dit, il engage les jeunesses maliennes et africaines à se libérer du ‘’ joug des aventuriers politiques afin de faire face aux défis de l’Education, de l’Emploi, de la Santé et de la Démocratie’’.

Le Craj, il convient de le rappeler, se veut un lieu de cogitation au service de l’action lucide et volontaire au service du peuple. Son président Mahamne Mariko, est cependant convaincu que, si l’on ne doit pas y aller seul, on ne peut pas non plus y aller avec n’importe qui. C’est la loi du ‘’qui se ressemblent s’assemblent’’ qui s’applique. Ni isolé et faible et ni avec tout le monde et encombré.

Lorsque l’on appelle à un débat sous label démocratique l’on se doit de donner la parole à ceux qui désirent la prendre. C’était le cas ce samedi 15 au Centre Djoliba. Des prises de parole passionnées ont eu lieu et par fois très engagées. Certains ont profité de la tribune pour faire de l’apologie qui d’une idéologie qui de l’action immédiate dirigée contre la cible désignée. Il y eu également de professions de foi du genre : « je suis pour le bain de sang » ou encore : « je suis un socialiste et mon combat est de tuer les libéraux ! ». Mais d’autres ont invité les jeunes pour arrêter la parlante pour agir en faveur de l’avenir.

 C’est ainsi que Abba Cissé, de la structure  sœur du Craj. Le premier responsable du Crj a indiqué que le ‘’Mali, c’est nous les jeunes’’ avant de mettre en cause l’immobilisme de cette jeunesse qui encourage le pillage des deniers publics. Pour lui, il ne faut plus dénoncer mais passe à l’action. ‘’Cessons d’être lâches pour dire non’’.

 

Pour conclure les débats, l’idée de la mise en place d’une plate-forme d’action pour atteindre des objectifs communs. Le jour ou nous déciderons de nous lever, nous serons prêts, a affirmé Mahamane Mariko. C’est presque une Lapalissade mais très sérieux.

Amadou TALL    


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