Sur la base d’un ancien contrat de bail, Bazoumana Fofana exploite les boutiques de la grande mosquée de Bamako

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Mais force est de reconnaître que beaucoup de choses ont changé. Le notaire ne vit plus, à l’instar du président du Conseil d’administration de la grande mosquée. Le contrat de bail reste méconnu des actuels gestionnaires de la grande mosquée. Seul Bazoumana Fofana en fait ce qu’il veut. De 20 magasins au début, comme convenu dans le contrat, personne ne connaît aujourd’hui le nombre exact de magasins construits.

En revanche, les signataires de ce contrat de bail sont connus : «Par-devant  Maître Abdoulaye –Sékou Sow notaire à la résidence de Bamako, soussigné : ont comparu 1- Monsieur El Hadj Oumar Ly, président du conseil d’administration de la grande mosquée, agissant aux présents au nom et pour le compte du conseil d’administration de la grande mosquée de Bamako Etablissement public doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière… Ci-après dénommé le Bailleur ; 2- Monsieur Bazoumana Fofana, commerçant demeurant à Quinzambougou… ci-après dénommé le preneur…».  (Première page du contrat de bail).

Aux dires des locataires rencontrés sur les lieux, le preneur ne fait que violer les 14 articles de ce bail. Menaçant, chassant, transformant des magasins sans aviser la grande mosquée de Bamako. De l’annexe dans le contrat, Bazoumana Fofana est en train de construire tout autour de la mosquée sans tenir compte des clauses du contrat. Ainsi, en 2005, il a construit des boutiques et bureaux à l’annexe de la grande mosquée de Bamako, pour un coût de plus de 92 millions de Fcfa. L’amortissement des travaux financés est très explicité dans le contrat en son article 12 qui stipule : «… le présent bail est consenti et accepté moyennant un loyer mensuel (non révisable jusqu’à amortissement du coût des travaux) de 500 000 FCFA payable à l’avance. Etant ici fait, le preneur prélèvera mensuellement au titre d’amortissement du coût des travaux la somme de trois cent cinquante mille francs CFA (350 000 F CFA). Le  preneur devrait verser au bailleur la somme mensuelle de cent cinquante mille francs CFA (150 000 F CFA), jusqu’à l’amortissement total du coût des travaux de construction. Après amortissement le bail sera reconduit de commun accord». Cette disposition du contrat est la plus violée.

À propos du versement de cette somme, non seulement elle n’est pas payée, mais il y a aussi la construction de bureaux et boutiques au-delà de l’annexe. Par ailleurs, nous avons pu obtenir la liste manuscrite de 107 personnes qui versent entre 30.000 à 100. 000 Fcfa de loyers. Où vont ces «sous» au moment où la grande mosquée est confrontée à un problème d’assainissement, de nettoyage de ses toilettes ? De fait, les alentours de la grande mosquée sont pris en otage par des vendeurs. Même des drogués, des vendeurs d’alcool et des proxénètes fréquentent ces lieux. Une mauvaise gestion liée en grande partie à des questions de finances.

Pendant que Bazoumana Fofana piétine au quotidien les droits de cette maison de Dieu, au vu et au su de tout le monde. Au grand malheur des locataires de ses magasins et boutiques, lesquels ne peuvent se plaindre du vieux de Quinzambougou, au risque de se voir chasser par la force. Chez Bazoumana Fofana, les locataires ont un seul choix à faire : «payer et se taire». Peut-être pas pour longtemps.

En effet, de plus en plus, des voix se lèvent contre sa gestion des boutiques et magasins de la grande mosquée. Et pas des moindres. Toutes les associations de jeunesse de la commune II se sont réunies pour demander et exiger une meilleure gestion de la grande mosquée de Bamako. Dans leur ligne de mire, la gestion des magasins et boutiques, mais aussi les questions d’assainissement des alentours, tout comme le nettoyage de la mosquée et ses toilettes de façon périodique.

À suivre…

Békaye DEMBELE

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