La succession de l’ex-président du Conseil National de la Jeunesse CNJ-Mali, Mohamed Salia Touré, divise les membres. La conférence nationale de remplacement de Sikasso a fissuré le conseil : les pro-Souleymane Satigui Sidibé favorables à la conférence et les antis composés d’un collectif de jeunes autour de Abakary Touré, chargé des Relations Extérieures de l’actuel Bureau du Conseil national des jeunes !
Vacant depuis le 15 juin dernier, à la suite de la démission de Mohamed Salia Touré, le poste de Président du CNJ-Mali a suscité la convoitise des membres du Bureau sortant.
En effet, la suite de cette démission, le 1er Vice-président, Souleymane Satigui Sidibé et son clan ont convoqué une conférence extraordinaire de remplacement du Président, qu’ils ont tenu, le samedi 8 juillet, malgré que les textes ne le prévoient.
En prélude à ladite conférence, un collectif des 15 fédérations s’y opposant était face à la presse, le jeudi 6 juin dernier, à la Maison des Jeunes pour dénoncer cette attitude du 1er Vice-président de l’organisation faitière. C’était à travers un point de presse animé par Abdoul Karim Maïga et son camarade Abakary Touré, chargé des Relations Extérieures de l’actuel Bureau du Conseil National des jeunes.
Le CNJ est aujourd’hui au bord du chaos. Un doigt accusateur est pointé sur l’impartialité du Ministre dans la coordination des actions de l’organisation faîtière de la jeunesse. Le collectif opposé à la tenue de la conférence nationale extraordinaire opte pour la suspension toutes les activités du CNJ jusqu’à la mise en place d’un nouveau Bureau consensuel.
Selon Abakary Touré, chargé des Relations Extérieures de l’actuel Bureau du Conseil National des Jeunes, le 1er Vice-président, Souleymane Satigui Sidibé, s’érige en Kaya Makan de par l’arrogance et l’autorité que ce dernier entend imposer sur le CNJ, après la démission de son Président Mohamed Salia Touré. A ses dires, cette crise a commencé depuis le congrès de Bandiagara où les textes de l’organisation ont été violés, taillés sur mesure, au regard de l’âge très avancé (plus de 45 ans) de certaines personnes toujours membres du conseil.
Pour le collectif, la conférence n’est pas habilitée à remembrer le CNJ, plutôt c’est un congrès. Abakary Touré et ses adjuvants ont fait comprendre que le 1er Vice-président est un fonctionnaire, membre Diplomatique au Soudan et n’a pas droit de parler au nom du CNJ ; car, illégitime. Simplement, il a la volonté délibérée de piétiner les textes.
«Nous sommes prêts à aller au charbon pour sauvegarder le CNJ », a averti le chargé des Relations Extérieures de l’actuel Bureau sortant du Conseil national des jeunes.
Cependant, Abakary Touré a laissé une chance à l’apaisement, en invitant le Ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, Amadou Koïta, à prendre ses responsabilités, étant donné que c’est lui qui est le Chef du Département de tutelle. Il s’agirait, selon le collectif, que le Ministre ordonne toute suspension des activités du CNJ jusqu’à la mise en place d’un Bureau consensuel à travers un congrès extraordinaire (seule instance habilitée à prendre les grandes décisions concernant la vie de l’organisation).
«Nous demandons l’annulation pure et simple de la conférence extraordinaire et demandons un congrès qui puisse accoucher d’un Bureau légal », a requis Monsieur Touré.
«On ne peut pas élire quelqu’un sur qui pèse une plainte », a-t-il ajouté, parlant de détournement des fonds de 400 millions de francs CFA d’un projet américain alloué au Conseil. Une plainte a, cet effet, été déposée contre Souleymane Satigui Sidibé et sa bande.
Par ailleurs, le collectif dénonce les manouvres politiciennes d’un ancien Ministre de la Jeunesse pour faire disparaitre cette plainte du circuit.
Attendons que le Ministre Koïta peser de tout son poids pour ramener la sérénité au sein de l’organisation de la jeunesse.
Cyril ADOHOUN