De nos jours, sous l’impulsion d’un fallacieux concept de nouvelle génération, la jeunesse malienne est entrain de perdre le sens de la responsabilité. Les valeurs sociétales ne sont plus préservées. La dépravation a atteint son paroxysme. La morale, la dignité et la probité sont bafouées par cette jeunesse qui se piège malheureusement dans un labyrinthe avec comme seules issues de secours : l’alcool, la drogue et d’autres pratiques néfastes compromettant non seulement son avenir mais aussi le devenir de la nation toute entière.
Véritable business à but hautement lucratif, la vente d’alcool et de stupéfiants ne cesse de sillonner sur toute l’étendue de notre territoire de par la forte demande dont elle fait l’objet aujourd’hui dans notre société et surtout par les jeunes lors des occasions « non contrôlées ». La plupart de ces jeunes, obsédés par les loisirs de la vie se soucient peu de l’avenir en dépit de toutes ces crises qui s’abattent sur la planète. Le plus grand loisir de la majeure partie de la jeunesse malienne est devenue ‘’la java’’ entendez la vie. Les Weekend à Bamako se résument aujourd’hui aux sorties dans les boites de nuit, maquis et autres endroits où tout est permis : la cigarette, la drogue, l’alcool et même la prostitution.
Contrairement aux années précédentes, ce n’est plus une difficulté pour un jeune de s’approprier de la drogue où de l’alcool. Partout à Bamako et environs se trouvent des dealers ambulants et d’autres commerçants qui n’hésitent plus à étaler leurs marchandises au grand jour dans des zones biens connues de tous. Le cas du grand marché de la rue « Colombie » en commune II du district de Bamako en est une illustration.
Le chômage, la mendicité, la pauvreté et la mauvaise influence sont quelques raisons qui poussent plusieurs jeunes désespérés à basculer dans cette vie. Outre ces cas, certains étudiants et jeunes attirés par les musiques et stars du rap ou du reggae s’adonnent également à ces pratiques.
D’aucuns pensent que la consommation d’alcool ou de stupéfiants est un moyen de consolation face à une situation difficile. Pour certains, c’est la quête du plaisir et du sentiment de dépendance qui les poussent à emprunter ce chemin. Sans le savoir ou ignorant expressément que la consommation répétée de la drogue ou d’alcool conduit à un état d’intoxication périodique ou chronique qui se caractérise par un besoin psychique et physique insurmontable (état de manque ), les acteurs de cette destruction se livrent à de nombreux dangers.
Face à ce danger qui prend de plus en plus de l’ampleur dans notre pays, compromettant l’avenir de milliers de jeunes et le devenir de toute la nation, une question mérite d’être posée : la jeunesse est-elle la seule responsable de cet état de fait ?
Certainement non. Il est donc du devoir de tous (autorité publique, société civile, parents et associations religieuses), de monter sur le créneau pour dénoncer cette situation. Il est certes incontestable que la vente de drogue et de stuppéfiants fait aujourd’hui plus de riches que de pauvres dans notre pays, mais force est de reconnaitre que les conséquences, elles, sont aussi dévastatrices qu’interpellatrices.
SAMBA SANGARE