Sidi Berthé est un conducteur de Sotrama. Pour lui, les policiers sont “le principal poison” dans la circulation routière à Bamako. “Ils provoquent des situations désagréables et pour couronner le tout, ils nous taxent à longueur de la journée”, soutient-il, ajoutant que des agents de la circulation ne cessent de tendre la sébile aux chauffeurs comme des mendiants autorisés.
Daouda Koné ajoute : “Chaque jour que Dieu fait, nous sommes obligés de payer une certaine somme aux policiers pour circuler. Si avant ils se cachaient pour prendre, aujourd’hui ils le font au vu et au su de la population”.
Djibril Traoré, un usager, assure que “la circulation à Bamako est un véritable méli-mélo. Les conducteurs circulent comme ils veulent puisqu’on ne peut pas compter sur les autorités policières. Nous ne pouvons que nous en remettre à Dieu”. Ils sont occupés à traquer les conducteurs de moto, peste-t-il.
A Bamako, il est désormais très difficile de sortir le matin et rentrer le soir sans prise de bec avec la police. Les agents rançonnent à ciel ouvert. Une honteuse pratique sur laquelle les autorités semblent avoir définitivement fermé les yeux.
A cause de la tracasserie imposée aux motocyclistes, les agents se la coulent douce et profitent de la moindre faute pour se faire les poches. Sans aucun respect pour la vie humaine, les policiers, pour arriver à leurs fins, n’hésitent pas battre à mort. La scène de ce mercredi 17 août était digne d’un Far West. En effet, ce mercredi matin la police malienne s’est encore donnée en spectacle.
Ils étaient quatre, en face d’Azar Libre-service à racketter les conducteurs. Dès qu’ils aperçoivent une moto, ils courent se jeter devant, au risque de se faire renverser. Agir et ensuite on verra, est leur manière d’intervenir. Une attitude déplorable aux yeux de la population malienne. Ils ne connaissent qu’elle seule loi, celle de l’argent.
Cette situation nous interpelle tous. En premier lieu les autorités compétentes, car un comportement tout aussi scandaleux qu’arbitraire n’est pas digne de notre pays.
Hawa Sy