Pour manifester leur mécontentement après l’arrestation et l’emprisonnement de leur député Bourama Tidiane Traoré, suite à son altercation qui a abouti au pugilat entre lui et le juge Amadou Bocar Touré, les populations de Ouélessébougou et environs ont organisé dimanche dernier une Assemblée générale à la Maison de jeunes pour demander la libération immédiate du député.
Ce dimanche, militants, sympathisants du Rpm et populations des 44 villages de Ouélessébougou ont tenu à sortir massivement, malgré la fausse rumeur de l’annulation de l’Assemblée générale, pour non seulement témoigner leur solidarité et leur soutien au député Bourama Tidiane Traoré, mais aussi pour expliquer la part de vérité du député. Pour les populations, l’honorable député Traoré était en mission de ses concitoyens, puisqu’il n’a jamais oublié ces missions pour lesquelles il a été élu, c’est-à-dire la défense des intérêts des populations. Encore qu’il a toujours œuvré pour le bien-être de ses populations, à travers la construction d’écoles et de puits dans sa commune.
Tour à tour, amis, proches et camarades du parti de l’honorable, avec larmes aux yeux, se sont succédés à la tribune pour innocenter l’honorable député Bourama Tidiane Traoré et appeler les populations au calme et à rester derrière la loi, pour ne pas envenimer la situation. Ainsi, viendra le tour de Daouda Sirabankolo Samaké, un ami d’enfance du député qui relèvera que bien avant cette bagarre, il y avait un antécédent fâcheux entre les deux hommes. Cet antécédent était qu’à la date du 20 novembre 2014, concernant une histoire de viol à Dialakoroba, où les auteurs de cet acte crapuleux n’ont pas été appréhendés par la gendarmerie, c’est le député Traoré qui s’est rendu chez le juge Touré afin qu’il donne l’ordre à la gendarmerie pour mettre ces bandits hors d’état de nuire. Une sollicitation que le juge Touré n’a pas beaucoup du tout gobé et n’a pas tardé à le faire savoir au député par l’entremise de leur ami commun. Il intimera l’ordre au député, par le biais de leur ami, de ne pas fouiner dans ses affaires.
Aux dires de Daouda Sirabankolo Samaké, le député Bourama Tidiane Traoré se rendait chez le juge pour demander des informations sur un dossier foncier de son village. Il s’est présenté chez le juge aux environs de 18 heures. Ayant trouvé la grande porte du tribunal fermé, l’honorable député est rentré par la petite porte. À son entrée, il trouva le juge Touré qui s’apprêtait pour la prière. Ainsi, le député demanda au juge de continuer son ablution et d’aller prier. C’est ainsi que le juge recommanda au député d’aller dans son bureau pour discuter et voir ce qu’il peut faire pour lui. Une fois dans le bureau, qu’un débat s’engagea entre les deux hommes, suivi d’une altercation. C’est là que le juge, sur les nerfs, poussa à maintes reprises le député vers la porte de sortie. Ce dernier lui fera savoir qu’il n’est pas un vulgaire bandit et ce n’est pas une manière de jeter les gens à la porte. C’est ainsi que le juge appela son garde de corps pour venir jeter le député à la porte. Le garde, une fois sur les lieux, ceintura le député, et c’est là que le juge roula des coups au député. Et après, il appela le commandant de brigade de la gendarmerie de Ouélessébougou pour venir mettre aux arrêts le député.
Selon d’autres sources, c’est lorsque le député, une fois chez le juge, aurait demandé des explications par rapport au litige foncier de Banazolé. «Pourquoi vous auriez demandé à une partie au conflit si elle avait donné de l’argent au géomètre ?», aurait lancé le député. C’est alors que le juge, rouge de colère, demanda au député d’interpeler son ministre, s’il voulait en savoir les raisons. Voilà la version des faits des fans du député.
Précisons qu’à la fin de l’Assemblée générale, les populations exigent la libération pure et simple du député Bourama Tidiane Traoré, de même que le départ du juge Amadou Bocar Touré et du Commandant de brigade de Ouélessébougou. À les entendre, d’autres actions sont à venir, comme les marches et les sit-in pour faire partir les deux persona non gratta de la commune.
Soumaïla T. TRAORE
Source: L’ŒIL