Le dimanche 13 août 2017, Soumeylou Boubèye Maïga, le ministre secrétaire général de la Présidence de la République, président du parti Asma-Cfp était l’invité de l’émission politique d’Africable télévision. Les sujets abordés au cours de cette émission avaient trait à la révision constitutionnelle, surtout l’ultimatum de la Plateforme ” Non ” sur le retrait du projet de révision constitutionnelle, à la main tendue de la CMA par rapport au retour de l’Administration à Kidal, la lutte contre le terrorisme et la vie de l’Asma-Cfp.
Sur l’ultimatum de la Plateforme “Non”, Soumeylou Boubèye Maïga “SBM” dira que cet ultimatum n’est pas assumé car il n’est pas signé. “Le président Ibrahim Boubacar Kéïta reste le président de tous les Maliens. Et son agenda n’est pas fermé. Il écoutera tous les avis nécessaires. Il peut arriver que le président échange avec la Plateforme ” Non “. Nous prenons cet ultimatum avec sérénité et le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, reste le garant de la souveraineté”, a-t-il précisé, avant de rappeler l’historique du processus de la révision constitutionnelle. Réagissant à la question si le projet de révision constitutionnelle sera-t-il retiré ou amendé, le secrétaire général de la Présidence répondra que le Président va poursuivre sa démarche de concertation et assurer la sécurité de tous les Maliens. “Nous sommes en démocratie. Il n’y a pas de problème par rapport aux opinions des uns et des autres. La révision constitutionnelle est une nécessité qui s’impose pour que le Mali soit en conformité avec les traités et les engagements qu’il a signés dont l’Accord issu du processus d’Alger. Nous ne ferons pas l’économie d’une révision constitutionnelle“, a-t-il indiqué. Sur la question du rejet de la révision constitutionnelle par la Coordination des mouvements armés (CMA), Soumeylou Boubèye Maïga réagira qu’il n’a pas entendu la CMA dire qu’elle est contre la révision constitutionnelle. Mais qu’elle réclame des amendements. Il ajoutera que le Mali étant une démocratie, il ne peut pas y avoir consensus autour de la révision constitutionnelle. Mais que le président IBK poursuivra ses consultations.
A la question si l’ultimatum de la Plateforme “Non” envoyé le 7 août 2017 ne faisait-il pas référence à la Lettre ouverte du 7 août 1990 adressée au Général Moussa Traoré ? SBM répliquera que La lettre ouverte de 1990 était différente de l’ultimatum de la Plateforme et que l’histoire ne se répète pas. «En 1990, le Mouvement démocratique était en quête de pluralisme démocratique et de la liberté d’expression contrairement à la Plateforme composée de gens de bonne foi et des gens qui sont dans d’autres logiques de déstabilisation du régime». SBM reconnaîtra que les attentes des jeunes doivent être comblées. “ Nous devons apporter des réponses aux besoins des jeunes “.
Sur le retour de l’Administration à Kidal, SBM répondra que le gouvernement est en discussion avancée avec les partenaires de l’Accord d’Alger pour permettre la présence de l’Administration sur l’ensemble du territoire national. ” La présence de l’Administration sur l’ensemble du territoire national est indispensable. Mais la montée des structures de l’Etat à Kidal doit être progressive. Il ne faut pas créer l’illusion que le problème de Kidal peut être réglé en un jour. Les populations de Kidal doivent être rassurées. Il faut instaurer un climat de confiance entre l’Etat et les populations de Kidal. Et la réinstallation de l’Etat à Kidal doit être progressive. La solution de Kidal doit être construite progressivement. Pour cela, des mesures de confiance sont entreprises “, a-t-il expliqué.
Par rapport à la stabilisation au Centre du Mali, SBM soulignera qu’il faut une gouvernance de proximité de manière à assurer la stabilité des populations au Centre du pays. Et cela se fera avec l’appui des partenaires du Mali “qui a subi un traumatisme cumulé avec la présence des djihadistes et des trafiquants de tout genre. Il est illusoire de penser que la stabilité sera retrouvée à un laps de temps “.
Il dira que la force conjointe du G5 est indispensable pour sécuriser les zones frontalières. Le PC opérationnel de cette force conjointe basé à Sévaré sera bientôt visité par le président de la République. L’histoire avait-elle donné raison à l’ancien président Amadou Toumani Touré qui avait dit en son temps que le Mali seul ne peut pas lutter contre le terrorisme ? Comme réponse, SBM a reconnu qu’il faut une mutualisation, la coopération des Etats du Sahel pour lutter contre le terrorisme et les djihadistes. Il a laissé entendre que les Forces armées maliennes “Famas” se reconstruisent et sont de plus en plus mieux formées et mieux équipées pour faire face aux menaces. “L’armée malienne se reconstruit. Nous sommes sur la bonne voie pour faire face aux menaces. Mais les résultats seront sur la durée “, a-t-il avancé.
Le dernier sujet abordé concernait la vie de l’Asma-Cfp. Et SBM de dire que son parti se porte bien. Aux dernières élections, l’Asma-Cfp a eu 300 conseillers dont 14 maires. Le parti a participé aux élections présidentielles en accompagnant et en assurant la victoire du candidat Ibrahim Boubacar Kéita. “Nous sommes avec le président IBK. Nous nous reconnaissons dans son programme. Nous nous sommes engagés avec le président IBK pour répondre aux attentes des Maliens”, a-t-il soutenu, avant de rappeler la date du 13 août 2013 (jour de l’émission) qui a vu le candidat Soumaïla Cissé reconnaître et saluer la victoire du candidat Ibrahim Boubacar Kéïta.
Siaka DOUMBIA