Libéré et arrivé à Bamako le jeudi 08 octobre 2020, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), chef de file de l’opposition malienne, a été reçu par le président de la transition, Bah N’Daw, en présence du vice-président, Colonel Assimi Goïta, du premier ministre, Moctar Ouane. A sa sortie d’audience, Soumaïla Cissé a remercié l’ensemble du peuple malien pour sa mobilisation en faveur de sa libération. « Je suis très heureux d’être là pour le Mali, pour ma famille. J’ai passé six mois dans les conditions que vous savez, dans des climats les plus austères, dans des conditions de vie très difficiles dans le grand Sahara, dans un isolement qui est quasi permanent. Mais je dois avouer que je n’ai subi aucune violence, ni physique, ni verbale… Les Maliens sont profondément humains. Chaque fois que l’adversité touche un Malien, tous les Maliens se mobilisent pour l’aider. Je peux dire aujourd’hui que je suis très fier d’être malien… La liberté est un privilège », a déclaré Soumaïla Cissé.
Enlevé depuis plus de six mois au nord du Mali, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne, a été libéré. C’était une foule en liesse qui recevait le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako-Sénou. La plupart des membres de la foule détenaient la grande photo de Soumaïla Cissé. Sur les affiches, on pouvait lire : « Soumaïla Cissé, l’espoir ». Aussitôt arrivé, Soumaïla Cissé a été reçu à Koulouba par le président de la transition Bah N’Daw. A sa sortie d’audience, il a livré ses impressions. « Je suis très heureux d’être là pour le Mali, pour ma famille. J’ai passé six mois dans les conditions que vous savez, dans des climats les plus austères, dans des conditions de vie très difficiles, dans le grand Sahara, dans un isolement qui est quasi permanent. Mais je dois avouer que je n’ai subi aucune violence, ni physique, ni verbale. Aujourd’hui, mes propos, c’est pour remercier les nouvelles autorités maliennes. Il ya eu du changement pendant mon absence. Le président et le vice-président de la transition ont été investis le 25 septembre 2020. Dès le 26 septembre, j’ai été faire une vidéo à la demande de mes ravisseurs pour donner signe de vie. Ça veut dire donc que le président a été efficace, il a réagit très rapidement. Je tenais donc à les remercier pour ça. Dès le lundi 5 octobre, nous avons été informés que nous sommes libres. Bien-sûr aujourd’hui, c’est jeudi 08 octobre 2020, il ya des délais liés au protocole, à la sécurité pour préserver la vie des otages. C’est ce qui fait que nous ne sommes pas venus plus tôt », a déclaré Soumaïla Cissé. Il a remercié toutes les autorités maliennes. « Je tiens à remercier les chefs d’Etat de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Ils étaient là à Bamako le 23 juillet, ils ont eu l’amabilité de recevoir mon épouse. Je sais que chacun d’eux a fait ce qu’il a pu pour qu’aujourd’hui soit », a-t-il dit. Il a apprécié l’élan de solidarité qui s’est manifesté dans tous les pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) à son égard. Il a remercié le corps diplomatique. « Je sais que dans l’ombre, ils ont tous bien travaillé que ça soit les organisations internationales comme l’ONU, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO. Je pense que tous méritent aujourd’hui notre respect et notre salutation. Je tiens à remercier ceux qui ont permis par leurs actions depuis six mois, c’est-à-dire les intermédiaires, l’honorable Ag Bibi, le Colonel Sanogo qui n’ont pas compté leur temps qui ont été me chercher, qui nous ont convoyés et qui nous ont amenés jusqu’ici grâce aux éléments de l’armée de l’air, l’occasion de remercier l’armée et l’armée de l’air elle-même. Je tiens vraiment à les remercier tous. Je tiens à remercier le comité de crise présidé par le premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, le comité de crise de l’URD, mon parti, mes camarades qui se sont battus chaque jour. Je tiens à remercier les associations, les collectifs. je tiens à remercier tous pour leur action quotidienne. Mais ce que je vais dire, c’est le plus important, c’est de remercier l’ensemble du peuple malien pour sa mobilisation », a souligné le président de l’URD. A ses dires, le Mali est un grand pays, un vieux pays, un pays d’histoire et de culture, le Mali est un pays à l’humanisme grand. Pour lui, les Maliens sont profondément humains. « Chaque fois que l’adversité touche un malien, tous les Maliens se mobilisent pour l’aider. Je peux dire aujourd’hui, je suis très fier d’être malien », a-t-il dit. Sur le plateau de Africable Télévision, Soumaïla Cissé a fait savoir qu’il avait une radio qui lui permettait de s’informer pendant sa détention. Selon lui, la liberté est un privilège. Concernant son avenir politique, il a la volonté de se mettre « humblement » à niveau pour savoir quelle orientation faudrait-il emprunter. Invité de la semaine sur ORTM (Office des radiodiffusions et télévision du Mali), Soumaïla Cissé a indiqué qu’au delà des hommes, il faut des institutions qui tiennent la route. Par rapport à la transition en cours, le président de l’URD a fait savoir qu’il faut revoir beaucoup de choses. « Il faut réfléchir au mode électoral, faire en sorte qu’il y ait plus de gens représentatifs à l’Assemblée nationale. Il faut réfléchir sur l’organisation territoriale du pays, il faut revoir les autres institutions, la Cour constitutionnelle etc. il faut ouvrir des cadres de discussions et de dialogues dans le pays. Il ne faut pas attendre les crises pour se parler. C’est quand il ya les crises qu’on fait dialogue national, conférence nationale, non ! Ça doit être permanent. Il faut anticiper sur ça, parce qu’on ne peut pas se fier uniquement aux élections quand vous avez un taux de participation très faible. Quels que soient vos scores, il reste faible par rapport à l’ensemble de la population. On ne peut pas gagner à 70% et 15 jours après que tout le monde soit dans la rue. Il faut surtout que la justice fonctionne normalement, que ceux qui ont fauté payent. On est dans un pays où il y a malheureusement beaucoup de corruption et beaucoup de laisser faire », a conclu Soumaïla Cissé.
Aguibou Sogodogo