Les autorités communales de Moribabougou ne finissent pas de se faire distinguer par des affaires de tout genre. En effet, la Mairie de Moribabougou a pris tout le monde de court en organisant le 28 février 2019 une cérémonie de lancement des travaux de réhabilitation du village de Souleymanebougou.
Pour rappel, ce village vieux d’une centaine d’années a commencé à se peupler à partir des années 80 par des familles venues de Bamako alors qu’il n’était pas loti. Depuis plus d’une décennie, les conseillers communaux en étroite collaboration avec les populations ont émis le souhait de rendre effectif le redressement du village afin de le doter de voiries et d’équipements collectifs adéquats.
C’est ainsi que le conseil communal, dirigé par Diarrah Diarra, a, au terme d’une enquête complète et rigoureuse menée par le maire domanial de l’époque (M. Alassane Maïga), délibéré sur le redressement de Souleymanebougou en sa séance du 30 juin 2014. Cependant, faute d’approbation du plan par les autorités, le projet n’a pu être exécuté.
Avec l’arrivée d’une nouvelle équipe suite aux élections de 2016, le maire (multi locataire des maisons d’arrêt) a monté un stratagème pour faire un nouveau plan dans le seul but de se faire de l’argent (vu qu’il n’y a plus de terrain à vendre). C’est ainsi qu’il fera monter de toute pièce un faux PV d’une session fictive, avec des signatures falsifiées de certains conseillers municipaux, pour attester la délibération en session du conseil communal d’un nouveau projet de redressement savamment dénommé cette fois-ci «Réhabilitation de Souleymanebougou».
Sur la base de cette fausse délibération, le Gouverneur de la région Koulikoro, après avis des services techniques, a pris un arrêté (N° 18/GRKK du 18/10/2018) portant approbation de ladite réhabilitation. Toutefois, le projet porté par le nouveau maire domanial (Cheick Tidiane Sissoko dit KIZO) a commencé à battre de l’aile quand les populations, en particulier les jeunes, ont eu du mal à obtenir des réponses satisfaisantes à leur questionnement lors des séances de discussion autour de la question de redressement du village de Souleymanebougou.
À ces échanges la jeunesse était représentée par Ibrahima Kébé, Mamadou Gaoussou Diop dit Wagué, Mohamed Diarra, Mamadou Coulibaly dit Diblo, Moussa Traoré, etc. Nonobstant l’impasse sur les questions essentielles : Quelles sont les familles qui seront touchées partiellement ou totalement ? Qu’en est-il de la zone de recasement ? Quelle sera la participation de la mairie dans la couverture des frais ?
Le maire s’est entêté d’instruire à son maire domanial de lancer les travaux et de collecter illégalement les fonds des populations (en raison de 30.000Fcfa par concession soit une somme globale d’au moins 90.000.000FCFA). Après leur cérémonie folklorique du 28 février 2019, la riposte dirigée par M. Ibrahima Kébé, président d’honneur de la jeunesse de Souleymanebougou, non moins président du Collectif pour la défense du patrimoine foncier des communes de Moribabougou et de N’gabacoro droit, ne s’est pas fait attendre. Cette riposte est soutenue entièrement par l’ensemble de la jeunesse de Souleymanebougou, la majorité écrasante des chefs de famille, des femmes et une bonne partie des conseillers du chef de village.
En effet, les jeunes et les chefs de famille, à travers une forte délégation, ont entrepris de multiples démarches à l’endroit des conseillers du conseil de village, des notabilités du village et des conseillers communaux ; ce qui a abouti à l’organisation d’une assemblée générale le samedi 16 mars 2019 à l’école de Souleymanebougou, ayant conclu comme suit.
Conditions préalables au redressement de Souleymanebougou : 1. Instituer une commission représentative de l’ensemble des couches de la population 2. Identifier physiquement la zone de recasement 3. Attester l’absence de charge sur cette zone et l’applicabilité du plan de morcellement approuvé 4. Dévoiler le plan du redressement pour que chaque famille sache à quoi s’attendre 5. Réactualiser l’enquête ménage 6. Annuler ou baisser les frais à payer (ces frais devraient être à la charge de la mairie, qui avait par ailleurs déjà perçu des fonds pour cette même affaire).
En tout cas, les jeunes sont décidés à porter l’affaire devant le Gouverneur en cas de non satisfaction de ces points de revendication.
Affaire à suivre.
Source : la rédaction du journal Combat du Peuple