Insolence, propos salaces, manque de respect… rien n’est épargné aux passagers par les jeunes assistants des chauffeurs. Résultat : les prises de bec sont monnaie courante dans ces transports en commun que beaucoup de Bamakois empruntent quotidiennement
La vulgarité dont font preuve les apprentis-chauffeurs à l’égard des passagers est un fait connu des usagers des transports en commun. Cette scène illustre bien les rapports entre passagers et apprentis. «Apprenti, ma monnaie parce que je descends au prochain arrêt».
Une femme d’un certain âge engage ainsi la conversation sur un ton courtois et sans animosité aucune, après avoir remis un billet neuf de 1.000 Fcfa à l’apprenti-chauffeur. Celui-ci réplique vertement et dans un langage ordurier qu’il n’a pas de monnaie. Il a même le toupet de reprocher à la cliente de lui tendre un billet au lieu d’une pièce de monnaie. «Impertinent, tu dois avoir le même âge que mon fils», revient à la charge la passagère. Le jeune apprenti ne se démonte pas et interpelle de nouveau celle qui lui rappelait le privilège de l’âge. «Je m’en fous puisque je ne suis pas ton rejeton», précise-t-il avec arrogance.
Ce genre de prise de bec entre apprentis et passagers des Sotrama constitue le quotidien des transports en commun. On se demande si certains apprentis ont reçu la moindre éducation. Tant leur insolence est crasse.
Modibo Doumbia, la quarantaine, est enseignant à l’école Plateau 2 de Hamdallaye. Il accepte de verser son avis dans le débat. «La Sotrama est le moyen de transport le moins cher dans notre pays. à titre d’exemple, mon trajet (Mamaribougou-Hamdallaye) me revient à 175 Fcfa en aller et autant en retour. Il est difficile de s’en passer dans ces conditions à moins d’avoir ses propres moyens de déplacement», explique-t-il. Mais pour autant, il déplore l’impertinence des apprentis et des chauffeurs de Sotrama. Ce grief est partagé par la majorité des usagers de ce moyen de transport.
MAUVAISES CONDITIONS- Amara Diarra est ouvrier. Il emprunte les Sotrama depuis plus de 18 ans pour rallier son lieu de travail. Il admet simplement que c’est faute d’avoir la possibilité de prendre un taxi. Je réside à Kalaban et mon lieu de travail se trouve à Bagadadji. Je dépense 500 Fcfa par jour pour faire ce trajet en aller et retour et cela m’aurait coûté en taxi près de 4.000 Fcfa par jour. Ce qui n’est pas accessible à ma petite bourse. Pour cet ouvrier, il est clair qu’emprunter une Sotrama est pénible parce que l’usager est contraint d’accepter de mauvaises conditions de déplacement, notamment se serrer les uns contre les autres comme des sardines. Par ces temps de Covid-19, le risque de contamination est grand.
Le danger lié à la crise sanitaire est venu s’ajouter aux invectives des apprentis et des chauffeurs de Sotrama.
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Les Diarra sont les sardines de Sotrama.
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