Un vent nouveau va-t-il enfin souffler sur le Mali ? En tout cas, après la démission (?) de l’ex-Premier ministre Cheick Modibo Diarra et la nomination de Django Cissoko en lieu et place, le climat politique semble désormais plus favorable à une unité d’action en vue de relever les nombreux défis auxquels le pays est confronté depuis pratiquement un an.
Le sentiment général est au soulagement et au retour d’une certaine confiance entre les maillons essentiels de l’Etat. En effet, d’une situation récemment faite de suspicions réelles ou voilées, de défiance des uns envers les autres, la personnalité et le parcours du nouveau Premier ministre rassurent a priori.
Grand commis de l’Etat, ayant assumé plusieurs hautes fonctions dans l’administration publique, Django Cissoko, semble être l’homme de la situation dans un Mali où tout ou presque est parti en lambeau en si peu de temps. Le nouveau Premier ministre hérite d’une situation des plus catastrophiques. Sa forte personnalité, l’aura et l’estime qu’il dégage auprès de la majorité de ses compatriotes lui seront certainement d’un grand atout pour réussir sa mission.
En effet, le Mali de cette fin de l’année 2012 présente le visage d’un pays géographiquement coupé en deux depuis avril dernier avec l’annexion des 2/3 de son territoire par des groupes terroristes, djihadistes et narcotrafiquants ; un tissu social complètement fissuré ; une économie en berne ; une grave crise institutionnelle et politique sans précédent ; une population totalement désabusée et soumise à la pire humiliation qu’elle n’aurait jamais pu imaginer.
Ce Mali-là avait besoin d’un homme de grande expérience, de grande culture et d’une sagesse avérée pour espérer reconquérir et l’intégralité de son territoire et son honneur et sa dignité de pays libre et souverain. En la matière, le président de la République n’a sûrement pas eu à chercher pendant longtemps. Car, ces hommes et femmes, il en existe encore sûrement au Mali. Mais, ils ne sont malheureusement plus très nombreux.
En plus, selon certaines sources, depuis quelque temps déjà, en sa qualité de Médiateur de la République, Diango Cissoko aurait discrètement entrepris des démarches auprès de certaines personnalités pour ramener l’harmonie et l’esprit de franche collaboration entre les différentes institutions du sommet de l’Etat, notamment entre les trois pôles du pouvoir exécutif à Bamako depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012, Koulouba, Kati et la Primature.
A l’analyse des derniers événements, tout porte à croire que ses efforts n’ont pas connu le succès escompté. Cet “échec” serait dû essentiellement à “l’esprit récalcitrant et hautain” de l’ex-Premier ministre Cheick Modibo Diarra, qui, vraisemblablement, n’a voulu rien céder sur ses prérogatives de “pleins pouvoirs” à lui conférés par l’accord-cadre du 6 avril 2012.
Par cette attitude et les intentions présidentielles qu’il n’arrivait plus à se départir, il avait fini par compromettre les minces espoirs que cette médiation interne suscitait afin de raccommoder les fissures d’un pouvoir écartelé entre des autorités antagonistes aux ambitions divergentes.
Malheureusement pour lui, il a oublié qu’il y avait encore un arbitre sur le terrain : l’auteur principal du putsch du 22 mars, le capitaine Amadou Haya Sanogo. Dans une interview au confrère de l’ORTM diffusée au JT de 20 h du même jour, mardi 11 décembre, ce dernier ne décolère pas contre l’ex-Premier ministre.
En effet, il assène que “depuis quelque temps, les comportements de l’ex-Premier ministre agaçaient de plus en plus”. Toujours selon le capitaine Sanogo “en plus d’avoir failli à ses engagements vis-à-vis de l’armée, Cheick Modibo Diarra n’avait plus aucun égard ni pour le président de la République, ni pour les valeurs et principes sacrosaints dans une République. Il n’en faisait désormais qu’à sa tête comme bon lui semblait sans s’en référer à qui que ce soit et sans rendre compte à personne”.
C’est ainsi que face à certains de ses agissements, il a décidé de rappeler à celui-ci qu’il y avait encore un capitaine dans le bateau Mali, lui, grâce à qui il avait été nommé à ce poste. La suite est connue. Cheick Modibo Diarra a lu sa déclaration de démission sur les antennes de l’ORTM à 4 h du matin dont copie a été remise au président de la République comme l’exige la Constitution, et ce dernier en a pris acte et l’a acceptée.
Maintenant que Cheick Modibo Diarra est parti, c’est une épisode qui se ferme sur un constat de regret pour le temps perdu et les énergies inutilement gaspillées pendant ces 6 derniers mois, qui, judicieusement exploités, auraient pu permettre au pays aujourd’hui d’être lancé sur la voie d’une sortie de crise. C’est pourquoi, l’heure ne doit plus être aux atermoiements et autres lamentations inutiles et contre productifs.
Le nouveau Premier ministre, connaissant parfaitement le terrain à la différence de son prédécesseur, doit se mettre immédiatement à la tâche afin de redonner confiance à ses concitoyens ainsi qu’aux partenaires et amis du Mali qui n’ont que trop attendu. Les défis sont grands et les attentes sont immenses. Le temps presse et tourne en défaveur du Mali.
La page Cheick Modibo Diarra tournée, le Mali doit impérativement se donner, à présent, les moyens de rattraper le temps perdu par rapport aux deux principales priorités de la transition : libérer les régions sous occupation et organiser des élections libres, transparentes, crédibles et démocratiques. Le dilatoire n’a que trop duré !
Après avoir fait preuve de diligence dans la nomination du Premier ministre, le président de la république par intérim a promis dans son adresse à la nation la mise en place d’un gouvernement avant la fin de semaine. Ce qui fait espérer que les choses ne vont plus jamais trainer à quelque niveau que ce soit.
En tout cas, là aussi, le capitaine Sanogo a été on ne peut clair, il ne laissera plus personne entraver la bonne marche de l’Etat ou de saper les efforts déployés par le Mali en vue de rassurer ses partenaires de la communauté internationale.
De belles paroles, en somme, que les populations attendent impatiemment la concrétisation en actes sur le terrain des réalités de leur vécu quotidien.
Bréhima Sidibé
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Au nord la population soufre et L’armée dort au sud pour attendre la communauté etrangère et la négociation de Blaise qui n’aimera jamais le Mali.C’est ecoeurant.
Au nord les coups de fouets sont monnaies courants avec la taille des pantalons entre autre.
Mais Bon Dieu quelle honte pour nos dirigeants moribonds et defiants face à la realité.
Est ce que cette population du nord nous pardonnera un jour????.
Que Dieu protège le Mali!
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