Sondage : Les Maliens non satisfaits de la situation générale du pays

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C’est une enquête d’opinion qui a été réalisée par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung du 19 au 28 août 2014 dans l’ensemble des capitales régionales, excepté Kidal pour des raisons de sécurité.

Les citoyens de Bamako et des 7 autres régions ont été interrogés et sollicités pour leur appréciation sur des variables comme : la citoyenneté, le président de la République et son gouvernement, l’Assemblée nationale, la sécurisation des régions du Nord, les négociations entre le gouvernement et les mouvements armés, le dialogue et la réconciliation, les impacts de la crise, la bonne gouvernance, la situation générale du pays et les défis majeurs à relever.

Selon le rapport de 141 pages qui a été rendu public ce jeudi à la Maison de la presse, en ce qui concerne le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, la proportion des citoyens qui lui font confiance est plus élevée à Tombouctou (67,2%), Ségou (61,2%) et Mopti (59,9%), à l’opposé de Gao où plus de la moitié (70,5%) ne lui font pas confiance ou ne lui font confiance que modérément.

Une majorité importante des citoyens de Sikasso (84,1%) et dans une moindre mesure de Ségou (76,5%) et de Kayes (68,2%) font confiance au Premier ministre, Moussa Mara, contre une majorité qui ne lui fait (ou modérément) confiance à Gao (57,8%). Une forte minorité de personnes ne lui font pas ou lui font modérément confiance à Tombouctou (42,5%) et à Mopti (36%).

S’agissant de l’Assemblée nationale, la proportion des citoyens satisfaits du rôle de leurs députés est relativement élevée à Tombouctou (62,8%) et Koulikoro (49,5%), tandis que celle des non satisfaits est plus forte à Sikasso (71,6%), Gao (53,2%) et Mopti (52, 1%). Concernant la sécurisation des régions du Nord, dans toutes les régions, à l’exception de celle de Gao (30,7%), les enquêtés ont majoritairement jugé de très positive ou positive les Forces armées dans leur mission de sécuriser le pays : Bamako 52,6%, Kayes 67,7%, Koulikoro 55,8%, Sikasso 62,8%, Ségou 64,1%, Mopti 52,1% et Tombouctou 59,4%.

Les forces tchadiennes sont les mieux appréciées par les Maliens

L’intervention militaire française est appréciée par la majorité des résidents des régions du Nord : Gao (85,7%) et Tombouctou (75%). Les habitants de la ville de Sikasso sont ceux qui l’apprécient le moins. Les habitants de Tombouctou (71,5%), Ségou (58,8%), Kayes (54,6%), Bamako (52,2%) et de Mopti (51,6%) sont ceux qui apprécient le plus la Minusma contre ceux de Gao (22, 5%), Koulikoro (32%) et Sikasso (47,1%) où seulement une minorité juge très positif (55,6%) ou positif son travail au Mali. Les habitants de Gao sont ceux qui sont les moins favorables à une présence prolongée desdites forces après la signature d’un accord de paix avec les groupes armés : 94% d’entre eux estiment que la durée doit être de 1 an maximum. Ils sont suivis des habitants de Sikasso (85,4%), Mopti (78%), Koulikoro (75,8%) et Ségou (61,2%). Par contre, à Bamako et Kayes, une présence plus prolongée est souhaitée : 46,5% des habitants de Bamako et 37,2% de ceux de Kayes préconisent une durée de présence de 2 ans. A Tombouctou, les avis sont mitigés : 35% pensent que la durée doit être d’un an au maximum et 32% sont pour une durée de plus de 2 ans.

Dans toutes les régions, les militaires tchadiens sont les mieux appréciés (89,2%) suivis des nigériens (64,8%), des chinois (61,9%), des américains (60,3%), des allemands (55,6%), des français (51%), des sénégalais (49,6%), des Togolais (48,4%), des néerlandais (44,9%) et des burkinabè (33%).

En ce qui concerne la bonne gouvernance, les habitants de la ville de Gao sont plus nombreux à la mal apprécier au Mali. Le niveau de corruption, corollaire de la mauvaise gouvernance, est jugée particulièrement élevé au Mali par les populations de la ville de Gao (96,1%), Bamako (93%), Ségou (90,2%), Sikasso (88%) et Mopti (80%). Le secteur le plus touché reste la justice selon les habitants de Bamako (91,3%), Sikasso (93,8%), Gao (91,2%), Tombouctou (87,1%) et Mopti (79,3%). Dans les régions de Kayes et Koulikoro, les enquêtés estiment que la police et la Mairie sont les secteurs les plus affectés par la corruption avec respectivement 88,2% et 55%.

S’agissant de la situation générale du Mali, une majorité importante des Maliens enquêtés déclarent ne pas être satisfaits de la situation générale du pays. Ce malaise est beaucoup plus ressenti dans le district de Bamako (91,6%) et dans la ville de Koulikoro (90,1%). Partout ailleurs dans le pays, la population n’apprécie pas la situation dans laquelle vit le pays, en témoignent 78% des habitants de Gao, 76% de ceux de Ségou, 74% pour Kayes et 73% pour Mopti. Environ 68% des résidents de Sikasso déclarent aussi la situation non satisfaisante. A l’opposé, les ressortissants de la ville de Tombouctou, dans leur majorité (68, 5%) sont satisfaits de la situation générale du pays.

Yattara Ibrahim

 

MALI-METRE

63,4% des Maliens font confiance au Premier ministre Moussa Mara

C’est une enquête d’opinion qui a été réalisée par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung du 19 au 28 août 2014 dans l’ensemble des capitales régionales, excepté Kidal pour des raisons de sécurité.

Les citoyens de Bamako et des 7 autres régions ont été interrogés et sollicités pour leur appréciation sur des variables comme : la citoyenneté, le président de la République et son gouvernement, l’Assemblée nationale, la sécurisation des régions du Nord, les négociations entre le gouvernement et les mouvements armés, le dialogue et la réconciliation, les impacts de la crise, la bonne gouvernance, la situation générale du pays et les défis majeurs à relever.

Dans un autre article, nous avons rendu compte des résultats comparatifs des 7 régions et le district de Bamako. Dans le présent article, il s’agit de donner les résultats sur le plan national.

Selon le rapport de 141 pages qui a été rendu public le jeudi à la Maison de la presse, sur le plan national, en ce qui concerne le président de la République, plus de la moitié des enquêtés (55%) font confiance à Ibrahim Boubacar Kéita ; 30,7% lui font très confiance alors que 24,3% lui font juste confiance, contre une minorité importante (42,3%) qui ne lui fait pas confiance ; 22,4% lui fait confiance modérément.

Concernant le Premier ministre, Moussa Mara, il bénéficie de la confiance de la majorité des enquêtés (63,4%) dont 37,8% lui font très confiance et 25,6% lui font juste confiance. La proportion de ceux qui ne lui font pas confiance est 32,1%.

Toujours sur le plan national, la majorité des Maliens (54,6%) estime que les députés jouent leur rôle à l’Assemblée nationale. 27,3% trouvent qu’ils le jouent modérément alors que 22% estiment qu’ils le jouent très peu contre 25,3% qui pensent que les députés ne jouent pas du tout leur rôle à l’Assemblée nationale. Aussi, plus de la moitié des enquêtés (56,4%) déclarent connaitre leurs députés contre 43,6% qui ne les connaissent pas.

S’agissant de la sécurisation des régions du Nord, une majorité des Maliens interrogés (58%) apprécient positivement les capacités des forces armées maliennes de sécuriser le pays en général et les régions du nord en particulier. L’intervention militaire française pour la sécurisation des régions du Nord, à travers Serval puis Barkhane est appréciée par 56% des enquêtés. Le dispositif actuel (Armée malienne, Minusma et Barkhane) pour sécuriser le pays est estimé suffisant par une large majorité des citoyens (71,9%). La présence de la Minusma recueille autant d’avis favorables (48,8%) que de non favorables (47,2%). Plus des deux tiers des enquêtés (68,9%) estiment que la durée de présence des forces armées de la Minusma et de Barkhane au Mali ne devrait pas excéder deux ans après la signature d’un Accord avec les mouvements armés ; 46,6% pensent qu’elle doit être d’un an au plus. Quant à l’appréciation des forces internationales présentes au Mali, les enquêtés font, dans leur quasi-totalité (89,2%) confiance aux militaires tchadiens, suivis des nigériens (64,8%) et des français (51%). Les militaires burkinabè sont moins appréciés des Maliens (23%).

En ce qui concerne les négociations avec les groupes armés, la majorité des enquêtés (70,5%) pensent que le futur Accord pourrait garantir la paix et la sécurité dans les régions du Nord et au Mali en général.

Pour ce qui est des impacts de la crise, la majorité de la population malienne enquêtée (50,3%) pense que la cohabitation entre les ordres religieux islamiques (sunna, quadriya et tijania) sera affectée négativement par la crise.

En matière de la bonne gouvernance et la corruption, de l’avis des enquêtés, la bonne gouvernance est mal appliquée au Mali (71,8%) contre le quart (25,2%) qui estime le contraire. Les enquêtés estiment que les services les plus affectés par cette mauvaise gouvernance sont : la justice (72%), la police (68%), l’école (61,2%), la Mairie (58,3%), la santé (57,8%) et la douane (55,3%). De même, une grande proportion de la population enquêtée (86,4%) affirme que le niveau de corruption est élevé dans le pays. Les services les plus affectés sont : la justice (78,4%), la police (75%), l’école (65,6%), la douane (64,5%), la Mairie (63,3%), la santé (57,3%) et la gendarmerie (54,2%).

S’agissant de la situation générale du Mali, une majorité importante (72,5%) des Maliens enquêtés déclare ne pas être satisfaite de la situation générale du pays. Par ailleurs, plus de la moitié (57%) se déclarent favorables à payer plus d’impôts ou de taxes pour renforcer le développement des régions du Nord contre plus du tiers (37%) qui n’y sont pas favorables.

Yattara Ibrahim

 

 

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