Le Centre International de conférence de Bamako abrite, du 13 au 14 mars, le Sommet national intergénérationnel pour la paix et la cohésion sociale au Mali. Un espace d’échanges initié par l’Association des jeunes pour la Citoyenneté active et la Démocratie (AJCAD). Le panel d’ouverture a solennellement donné le ton des deux jours de débats entre les jeunes et les leurs parents.
Au Mali, 15% des jeunes sont actifs dans les ordres professionnels. Autant de jeunes ignorent qu’ils sont concernés par le processus de paix. 70% des jeunes estiment avoir un cadre de dialogue avec les leaders religieux. 96% de ces leaders traditionnels pensent que les jeunes doivent prendre part au processus de paix. Ce sont là, quelques conclusions de l’étude de base du projet «Passerelles intercommunautaires et intergénérationnelles pour la consolidation de la paix et la cohésion sociale au Mali». Le projet a recommandé la tenue du Sommet national intergénérationnel pour la paix et la cohésion sociale au Mali.
Prenant la parole, Adam Dicko, Directrice Exécutive de l’Association des jeunes pour la Citoyenneté active et la Démocratie, définit le cadre du Sommet national intergénérationnel pour la paix et la cohésion sociale au Mali. Il est nécessaire, dit-elle de s’asseoir pour discuter. Pas pour comprendre ce qui nous est arrivé, explique Adam Dicko, maispour trouver comment sortir de là où nous sommes en ce moment. Très souvent, s’agace la présidente de l’AJCAD, on entend dire: avant c’était ceci, c’était cela, avant c’était mieux. «On se demande où est-ce qu’on a trébuché», indique Adam Dicko. Et de préciser: «Les jeunes sont à la recherche de repères. On n’a besoin que nos parents et grands-parents nous disent comment s’en sortir de là où nous sommes.»
Les jeunes… acteurs de la crise
En ce qui concerne le processus de sortie de crise, Adam Dicko assure que les jeunes ne sont pas que des victimes de la crise.Ils en sont aussi des acteurs, même s’ils sont parfois instrumentalisés. C’est pourquoi, défend la Directrice Exécutive, les jeunes doivent être dans le processus de paix. «Les jeunes ne veulent plus être au cœur des politiques, mais devenir des acteurs politiques,à part entière», indique Dicko.
Des représentants de plusieurs départements ministériels, et les PTF notamment l’Aide de l’Eglise norvégienne, ont pris part au panel d’ouverture. Ainsi,Habib Kane, Directeur national des Affaires religieuses et du Culte a exposé sur l’apport de la religion dans le processus de consolidation de la paix. «Pour la paix, une bonne justice est importante», informe Habib Kane. Les cadis, explique-t-il, appliquent toujours le principe de conciliation et de réconciliation. Pour Hamadi Bathily du ministère de la Jeunesse et des Sports, les jeunes sont les meilleurs messagers de paix. Cependant, il faut former les jeunes. «Quand les jeunes ne vont pas à l’école, ils sont fragiles à tout discours qui vient», assure Bathily.
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net