Sommet Afrique-France : Des Maliens se prononcent

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Nous sommes au dernier virage pour la tenue du sommet Afrique-France de Bamako. Les avis des Maliens sont divers et partagés. Certains approuvent la rencontre, tandis que d’autres désapprouvent. Nous avons tendu notre micro à des Maliens qui se prononcent sur le sommet. 

 Badjiri  Diakité, Chauffeur

« La France n’a rien de concret à proposer à l’Afrique »

«  Merci de m’avoir offert cette opportunité pour que je puisse  donner mon avis sur la tenue de cet évènement.  Je n’aime pas du tout cette appellation Afrique- France. Il faut d’abord que la France présente ses excuses à l’Afrique pour tout le mal qu’elle a eu à lui faire. En tout cas, le Mali n’a pas besoin de ce genre de rencontre pour se développer. Pour le moment, notre pays a d’autres priorités que d’organiser ces genres de rencontre en faveur de la France, un pays qui l’a toujours poussé dans le trou. Nos dirigeants disent que c’est pour le bien du Mali. Personnellement, à ce que je sache, la France n’a aucune opportunité pour le Mali. Si elle nous offre aujourd’hui un milliards, c’est pour nous soutirer après plus de la dizaine. La France est responsable de tout le malheur que nous vivons en ce moment. Je le dis haut et fort. Je le maintiens. Si nos dirigeants pouvaient être des patriotes, ça nous fera avancer. Nous avons besoin qu’ils prennent des initiatives qui puissent soulager davantage les gens. Au lieu de courir derrière la France, ils doivent penser à leur peuple. Ce qui sûr, la France n’a rien de concret à proposer à l’Afrique. La main tendue de la France est douteuse et trompeuse. Sans l’Afrique, la France n’est rien. Il faut que les mentalités de nos dirigeants changent. Il est temps que l’Afrique se réveille et se relève. Ça n’engage que moi. Je l’assume ».

 ABDRAHAMANE ALFOUSSEÏNI : Gestionnaire

« Le  président IBK doit dire à la France d’être franche avec le peuple noir »

« Ce n’est pas le mot Sommet France- Afrique qui est le problème.  Le problème, c’est qu’on a eu à organiser une fois cet évènement, donc il faut qu’on cherche à savoir ce que ça nous apporté. Beaucoup de promesses ont été tenues, où en-t-on ? Si ce n’est que la crise. Le nord a été occupé. Après cette occupation, on est revenu à la normale. On doit nous dire concrètement ce qu’il y a à investir  de vrais. Il ne s’agit de faire appeler les gens, les faire assoir autour d’une table et les faire signer des documents. Il faut créer de l’emploi. Des coups d’Etat, çà et là dans notre continent sont dus à sa mauvaise gestion. Les chômeurs souffrent beaucoup. On en a marre. Si les blancs veulent bien aider l’Afrique, ils n’ont pas besoin de sommet pour le faire. Aujourd’hui, il gérer le problème de l’immigration. Chasser les africains de la France n’est pas la solution. Il faut seulement investir chez nous en créant des emplois professionnels. Peu d’africains sont en Europe. Le problème n’est pas là bàs. Mais ici en Afrique. Les gens cherchent à aller en Europe, parce qu’il n’y a pas d’emplois ici. Ce qui est serait dit et conclu doit être fait. Ce que le  président IBK doit dire à la France d’être franche avec le peuple noir »

 SAÏBOU KONE, Etudiant de droit public, licence

« C’est une opportunité pour montrer nos défaillances afin de bénéficier du soutien extérieur »

« Je fais d’abord le constat que les préparatifs qui ont été menés ont causé des perturbations au niveau de la circulation routière. Les opérations de déguerpissement ont considérablement déstabilisé les commerçants détaillants.  Certains ne savent plus que faire et où aller. Ce qui a amené un peu de vitalité. En termes  d’opportunités, je pense que le sommet peut nourrir l’intellectualité de nos personnels en matière de diplomatie. Mais il faut qu’une véritable étude soit faite sur les besoins réels du pays pour bien investir. C’est une opportunité pour montrer nos défaillances afin de bénéficier du soutien extérieur »

 SOULEYMANE GOÏTA, Comptable

« Que le président IBK dise à la France que les Maliens souffrent actuellement »

« Le sommet Afrique-France représente une grande opportunité pour le Mali. Je suis très ému qu’on ait pu être à mesure d’organiser un tel évènement dans un contexte particulier. C’est une grande chance pour nous de pouvoir relever ce défi majeur. C’est aussi un honneur pour la nation malienne. Comme retombées, je pense que ce sommet peut permettre à notre pays de consolider la paix, la sécurité intérieure. On peut bénéficier de l’aide de nos partenaires pour développer les différents facteurs du développement. Surtout, c’est l’occasion pour le Chef de l’Etat malien d’exposer sur la question de la diaspora et de Kidal. Je tiens à ce que le président IBK dise à la France que les Maliens souffrent actuellement. »

 SEYDOU DEM, COMMERCANT DE MATERIEL INFORMATIQUE

« Les Maliens  pensent au problème du nord et de la diaspora »

« Depuis l’annonce de ce sommet, les Maliens et les Bamakois en particulier ont été bouleversés par les mesures prises pour l’organisation. Les gens n’ont plus eu la tranquillité.  Tout était bloqué au nom du sommet. Ça ne va pas du tout. Aujourd’hui, c’est la cherté, au point que les femmes menacent de ne plus se rendre aux marchés. Les gens  souffrent. C’est ça la réalité. Et puis, ils ont cassé les lieux au nom de l’assainissement. Cela n’a rien  servi. Bamako est encore plus sale. Ce que les Maliens vivent ne les permet pas de s’intéresser à ce sommet. Les Maliens  pensent au problème du nord et de la diaspora. Je me pose la question de savoir souvent si notre président n’a pas oublié que c’est plus de 77% de Maliens qui l’ont élu. La bourgeoisie doit pas lui faire oublier son peuple ».

Drissa Goita,  politicien

« Cette rencontre  est positive tout simplement » 

« Le sommet Afrique France marque le retour du Mali sur la scène diplomatique internationale, après la grave crise sécuritaire, politique et socio-économiques qui l’a ébranlé. Cette rencontre  est positive tout simplement, parce que permet à l’Afrique d’évoluer et tirer beaucoup de leçons et enseignements par rapport au mode de nos démocratie surveillée par l’Occident. Pour cet évènement va permettre au Mali d’avoir la confiance des bailleurs qu’il avait perdus depuis 2012».

Lamine Sagaba Coulibaly, étudiant à la FSEG

« Ces travaux d’embellissement continuent après le sommet Afrique France »

«  Le sommet Afrique France a permis à la ville de Bamako d’avoir ses goudrons rénovés. Mais nous voulons que  ces travaux d’embellissement continuent après le sommet Afrique France ».

Jean Baptiste Dembélé,  Enseignant d’histoire et géo

« Un espace d’échange sur des préoccupations majeures »

 « C’est un honneur et un plaisir pour nous les  maliens d’accueillir notre deuxième sommet d’Afrique France.  On ne peut que saluer et féliciter tous les acteurs et partenaires pour la bonne tenue de ce sommet. Le sommet Afrique France doit-être aussi pour un espace d’échange sur des préoccupations majeures en vue de prendre des mesures d’élaboration pour le développement des liens de coopération et de renforcer la sécurité mais aussi et surtout la consolidation de la démocratie a l’unité africaine ».

 Propos recueillis par Jean et Goïta Daouda Diankoumba

 

Sommet Afrique France :

Des  journalistes maliens se prononcent

Ousmane Daou, journaliste à l’Indicateur du Renouveau

« C’est un sommet à la fois diplomatique et économique »

« A mon avis, ce sommet est une ultime chance pour notre pays de conquérir la confiance de la communauté internationale et démontré au monde les efforts dans le cadre de la restauration de la paix et de la lutte contre les groupes terroristes qui sèment la terreur dans notre pays. C’est un sommet à la fois diplomatique et économique. Il permettra de créer des opportunités d’échanges commerciaux et d’investissement dans notre pays. Donc, j’invite les autorités à plus de communication autour des points susmentionnés ».

Henry Fane, journaliste à la  Radio Jamana de Koutiala

« Les autorités doivent plutôt se pencher sur la vie chère, le bien être de la population, »

« Je pense que le climat n’est pas favorable à une telle rencontre actuellement au Mali. En ce moment, les autorités doivent plutôt se pencher, sur la vie chère, le bien être de la population, car le ventre creux n’a point d’oreilles pour le sommet, la question cruciale du Nord, les menaces de grève des fonctionnaires, enseignants et magistrats, sont pour moi, les défis de l’heure ».

 

Adama Traoré, journaliste, Rue 334

« Les organisateurs ont aussi commis une bavure en censurant la presse »

« Je pense que ce sommet ne sera pas une réussite tant que les maliens n’auront vu l’administration à Kidal. Et aussi les organisateurs ont aussi commis une bavure en censurant la presse vu que nombreux sont  les Journalistes de la presse privée qui ne pourront pas faire la couverture médiatique. Pour les citoyens lambda risqueront de voir en ce sommet un gâchis et une imposture ».

Zoumana Coulibaly, journaliste au Groupe Renouveau

« Dire à François Hollande de venir réparer sa merde dans le septentrion malien »

« Ce n’est pas grande chose,  seulement un grand rendez-vous politique comme les autres, mais il faudra que nos autorités prennent leur courage à des deux mains et dire à la France de jouer franc jeu avec ses anciens colons. Le sommet Afrique-France ne peut plus marcher de nos jours. Imaginer un peu la manière dont la France est intervenue au Mali. C’est du n’importe quoi. Et nos dirigeants doivent prendre leur courage à  des deux mains et dire à François Hollande de venir réparer sa merde dans le septentrion malien en laissant les Famas entrées à Kidal. Je suis pour  la tenue de ce sommet qui fait de notre pays un grand pays du Diatiguiya. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Le schéma communicationnel est nul. Jusqu’à présent les hommes de medias courent toujours derrière leurs accréditations sans succès. Et on nous annonce également que la presse privée se contentera d’un écran géant, donc pas accès aux chefs d’Etats. Jugez-en vous-mêmes ».

 

Moussa Salifou Diarra, journaliste au journal Dabaliban

«C’est une opportunité pour le Mali de changer de visage»

« Je pense que c’est une très bonne chose. Nous ne devons pas cracher sur toutes les bonnes choses. Il y a pas mal de pays qui souhaitent abriter cet événement. Ce sommet est l’occasion pour nous de prouver au monde entier qu’il n ya plus de crise au Mali. Aussi, après 2005, c’est une opportunité pour le Mali de changer de visage. Moi je pense que ce sommet va nous permettre de stopper l’hémorragie de la crise du nord du notre de notre pays. Recevoir une trentaine de chefs d’Etat, je pense que cela est plus qu’une fierté pour notre pays. Au moins pour une des rares fois on ne voit pas l’opposition manifester contre. Personnellement quand même je soutiens le sommet. ».

 

Abdoulaye Guindo, journaliste au Procès-Verbal

« La France n’est pas le pays indiqué pour régler les problèmes sécuritaires de ce continent »

« La question que l’on se pose, à première vue, est pourquoi des Chefs d’Etat de tout un continent se hâtent-ils de participer à une telle rencontre dégradante avec un pays non africain, un pays aux objectifs toujours néocolonialistes, un pays, source de tous les maux des pays africains, la France. Aujourd’hui, tous les africains savent que la France n’est pas le pays indiqué pour régler les problèmes sécuritaires de ce continent car elle est l’auteur de toutes les actions déstabilisatrices de l’Afrique. En fait, un sommet sur la sécurité des pays africains doit être l’affaire de leurs dirigeants avec pour objectif principal, la conception de stratégies devant mettre fin définitivement aux déstabilisations répétées des impérialistes occidentaux toujours conduits par la France. En effet, les guerres, l’insécurité, les rébellions sont l’œuvre diabolique de la France dans les pays africains. C’est la France qui, pour ses intérêts égoïstes, planifie, organise et endeuille les populations africaines. C’est elle qui pille les ressources minières des pays africains, soit par la force des armes, soit par le truchement de Chefs d’Etat fantoches, véritables Sous-préfets ou gouverneurs imposés aux africains »

 Abdramane Sissoko, journal le Pays

« Ce sommet marquera le retour du Mali sur la scène internationale »

« Le sommet Afrique France est une bonne chose dans la mesure où il permet non seulement de mettre notre pays sous la rampe de l’actualité mais également dote notre pays des infrastructures. L’organisation de ce sommet marquera le retour du Mali sur la scène internationale d’autant qu’il convaincra la sceptique que notre pays est désormais fréquentable. Ce sommet permet également à certaines personnes de booster leurs affaires. Toute fois je ne pense pas si ce sommet pourra résoudre tout notre problème ».

Rassemblés par Dramane Coulibaly

Aube d’Afrique

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