Sommet Afrique-France : Démission ou limogeage de Modibo Kadjogué ?

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Modibo Kadjogue
Modibo Kadjogue

Le président du Comité d’organisation du sommet Afrique-France prévu au Mali en 2016 n’est plus Modibo Kadjogué. Selon certaines sources, l’ancien ministre de l’emploi et de la formation professionnelle aurait démissionné, mardi dernier, de ce poste pour ne pas gêner l’action du Premier ministre, à un moment où celui-ci est confronté à la mise en œuvre de l’Accord de paix. Selon les mêmes sources, cette décision de démission a été « mûrement réfléchie et prise pour ne pas entacher l’image du Mali et du sommet ». Cependant, à en croire d’autres sources plus crédibles, Modibo Kadjogué aurait été contraint à la démission par le Premier ministre Modibo Kéita, non pas pour ne pas gêner l’action gouvernementale ou ternir l’image du Mali, mais afin qu’il s’explique dans cette épineuse et scandaleuse affaire de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej) dont il a été le directeur général. Parce que, en effet, Modibo Kadjogué est cité dans le rapport 2013 du Bureau du vérificateur général pour des irrégularités portant sur plusieurs milliards de F Cfa. Ce dossier ayant été transmis au pôle économique et financier, il est tout à fait normal que l’ancien directeur général de l’Apej soit libre de toute charge publique, surtout un poste aussi important que celui de président du comité d’organisation du sommet Afrique-France, pour répondre des accusations qui pèsent sur sa gestion de l’Agence. D’autant plus que plusieurs anciens directeurs de cette agence ont été entendus par la justice ; l’un d’eux, Issa Tièman Diarra, avait été mis en examen et serait inculpé et mis sous mandat de dépôt pour atteinte aux biens publics, abus de biens sociaux, fractionnement de marchés publics, népotisme, etc.

Intégrité

Connu pour son intégrité –pour laquelle il avait été choisi par le président ATT pour présider la commission préparatoire des états généraux sur la corruption et la délinquance financière– et son détachement de la politique politicienne qui lui a valu d’être nommé chef du gouvernement en 2002 (par Alpha Oumar Konaré pour gérer l’élection présidentielle) puis en 2015 (par Ibrahim Boubacar Kéita pour régler l’épineuse question du nord), Modibo Kéita est décidé à mettre de l’ordre dans la maison régulièrement ébranlée par les scandales, notamment ceux qui sont liés à la gestion financière de certains dossiers. Désormais, les hauts postes de responsabilité ne seront plus un paravent de couverture ou de protection pour les personnalités qui sont ou seront citées dans des scandales financiers ou de mauvaise gestion des affaires publiques. Des voix s’élèvent de plus en plus pour demander au président Kéita de laisser partir son seul collaborateur capable de nettoyer les écuries de Koulouba. Et même s’il avait le désir de rendre le tablier après sa réussite dans les négociations d’Alger, il est peu probable que le chef de l’Etat se sépare de celui que, lors de la cérémonie de présentation des vœux à l’occasion de la fête de ramadan, il présentait comme un collaborateur (le seul ?) loyal et sincère, fidèle serviteur de la nation, qui n’avait pour seul agenda personnel que son désir de sauver la République. A la même occasion, le président Kéita a réitéré sa volonté de sévir contre la corruption et la concussion. Le Premier ministre Kéita aurait-il déjà commencé une nouvelle mission en contraignant l’ancien directeur général de l’Apej à se mettre à la disposition de la justice ? Il faut l’espérer.

Cheick TANDINA

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3 COMMENTAIRES

  1. Au Mali, tout le monde se connait. Les gens commanditent souvent des articles de presse pour présenter une fausse image d’eux-même.

    Ils sont malheureusement toujours rattrapés par les faits.

    Laissons le temps rétablir la vérité .

  2. L’analyse du journaliste est sans nul doute la bonne. L’intéressé doit avoir été contraint à la démission.

    Le temps jugera de la véracité de la démission ou du limogeage.

  3. S’il a démissionné sa sera une première au Mali les hommes politiques doivent prendre l’exemple de ce mr

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