« C’est pour moi un honneur de présider aujourd’hui la cérémonie officielle marquant le départ du convoi des semences végétales du Mali en destination des pays frères du Libéria et de la Sierra Leone, touchés par la fièvre hémorragique à virus Ebola.
Depuis le début de l’année 2014, une épidémie de la MVE sévit en République de Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. C’est la première fois que la région Afrique de l’Ouest enregistre une flambée de cette nature et la première fois dans l’histoire de cette maladie qu’une telle ampleur ait été enregistrée. En effet à la date du 07 Janvier 2015 il a été rapporté à l’OMS, 20 747 cas et 8 235 décès dans le monde. Cette épidémie a aussi été marquée par son extension dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, en Europe et en Amérique. Elle a été déclarée par l’OMS urgence de santé publique de portée internationale.
Le Mali a enregistré son premier cas confirmé de Maladie à Virus Ebola le 23 Octobre 2014 à Kayes suite à un cas importé. Un deuxième cas importé a été enregistré, à Bamako le 10 novembre 2014. Au total sept (7) cas dont cinq (7) décès ont été enregistrés et un décès probable pour Ebola non confirmé, et 433 personnes contacts ont été recensées et adéquatement suivies pendant 21 jours d’incubation possible.
Grâce aux efforts conjugués de l’ensemble des forces vives de la Nation et des partenaires, et surtout et grâce au leadership décisif du chef de l’Etat, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita, ces deux foyers ont été éteints. Ce qui fait qu’à ce jour, le Mali n’a aucun cas de maladie à virus Ebola. Ce statut de pays sans Ebola n’est pas encore une réalité dans les pays frères et amis de la Guinée Conakry, du Libéria et de la Sierra Leone.
Notre pays, le Mali, qui a constamment bénéficié du soutien et de la solidarité de tous ses amis a un devoir de faire autant pour ses pays frères touchés.
En plus des agents de santé, notre pays entend envoyer des semences à ces pays comme pour dire que la maladie à virus Ebola n’a pas fait que des désastres sanitaires. Elle a également laissé des conséquences socio-économiques.
La mise en quarantaine de tout ou partie de ces pays a profondément perturbé le déroulement de la campagne agricole, avec comme conséquence, des ruptures de stocks alimentaires et semenciers.
Dans une telle situation, si rien n’est entrepris en faveur de ces pays frères et amis, les prochaines campagnes agricoles pourraient en souffrir au point d’engendrer une insécurité alimentaire et nutritionnelle de grande envergure.
En décidant ce jour d’envoyer des semences en Gunée, au Libéria et en Sierra Leone, le Mali répond à une forte demande formulée par ces pays où la maladie à virus Ebola a fait plus de 8 000 victimes.
Dans ce cadre, le Mali s’est engagé à fournir, à travers le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest, une quantité totale de 110 tonnes de semences certifiées composées de :
- 31 tonnes de semences certifiées de riz à la Sierra Leone dont 13 tonnes de don, soit neuf Millions Cent Mille (9 100 000) de francs CFA ;
- 79 tonnes de semences certifiés de maïs au Liberia dont 12 tonnes de don, soit Neuf Millions (9 000 000) de francs CFA.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Comme vous pouvez le constater, cette cérémonie représente tout un symbole qui renvoie à trois considérations :
- Il s’agit d’abord de la consolidation de la sécurité alimentaire dans l’espace de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à travers le WAAPP ;
- Ensuite, il s’agit d’une action humanitaire concertée en faveur des pays durement affectés par l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola, une initiative salutaire lancée par la CEDEAO ;
- Il s’agit enfin de la promotion de l’intégration régionale et de la solidarité inter-états dans l’espace CEDEAO.
Mesdames et Messieurs
Je saisis cette occasion pour adresser mes sincères remerciements à la CEDEAO et au Conseil Ouest Africain et du Centre pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF/WECARD).
Mes remerciements vont également à tous les partenaires techniques et financiers, particulièrement à la Banque Mondiale et à l’USAID pour leur appui constant à ces programmes.
Bamako, le 26 mars 2015
