Le Japon vient d’offrir un don de 6,2 millions de dollars à l’Unicef en vue de répondre aux urgences et construire la résilience au Mali, en étroite collaboration avec le gouvernement du Mali et avec l’implication des organisations de la société civile, des acteurs humanitaires et des communautés.
La cérémonie de lancement de ce projet s’est déroulée mardi dernier dans la salle de réunion du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. C’était en présence de Matsubara Akira, ambassadeur du Japon au Mali, Manuel Fontaine, directeur régional de l’Unicef Afrique du Centre et de l’Ouest, Gianfranco Rotigliano, représentant de l’Unicef au Mali. La cérémonie était présidée par Dr. Abdrahamane Sylla, ministre des Maliens de l’extérieur, représentant son collègue des Affaires étrangères, en présence d’autres membres du gouvernement.
Ce programme de coopération Unicef-Japon vise principalement les enfants issus des populations les plus vulnérables et exposées à des chocs récurrents. Selon l’approche de construction de la résilience, les activités sont centrées sur les vulnérabilités et les capacités de l’enfant pour assurer un relèvement durable. Elles sont développées avec la participation des communautés et basées sur les conséquences locales. Ces interventions vitales pour les communautés concernent, selon une approche multisectorielle, les différents domaines liés à l’enfance : santé, nutrition, protection, éducation et eau, hygiène et assainissement.
Le don cible 18 000 enfants de moins de 5 ans atteints de malnutrition sévère aiguë ; il vise en outre d’apporter un soutien aux établissements de santé fixes et mobiles, notamment au Nord où le manque de personnel présente un risque pour les personnes déplacées dont le retour est attendu. Il faut aussi signaler l’approvisionnement en médicaments et la logistique qui sont essentiels pour répondre aux besoins humanitaires et contrôler le risque d’épidémies.
En plus, le soutien du Japon permettra d’améliorer le système de protection, affaibli par la crise, et de répondre aux violences notamment basées sur le genre qui ont augmenté au Mali depuis le conflit. Ainsi, 50 000 enfants affectés par le conflit bénéficieront d’un appui psychosocial et d’autres activités et 100 000 enfants seront enregistrés à la naissance. Enfin, 250 000 personnes, en majorité des enfants, seront informés sur les risques et les comportements à adopter en présence de restes explosifs de guerre.
Par ailleurs, dans le secteur de l’éducation, le Japon participe à la campagne «Retour à l’école» qui contribue à assurer spécifiquement une éducation de qualité pour 50 000 enfants vulnérables (3-18 ans) touchés par le conflit pour l’année scolaire 2013-2014. De fait, la contribution du gouvernement japonais permettra d’améliorer l’accès à des services d’eau, d’hygiène et d’assainissement adéquats et durables pour 63 000 personnes.
À noter qu’en 2013, le Japon avait apporté un don de 10 millions USD pour répondre à l’urgence, permettant, entre autres, fournir en vitamine A plus de 5 millions d’enfants (6 à 59 mois) pour réduire les risques de maladies ; un déparasitage pour plus de 4 millions d’enfants (12 à 59 mois) pour prévenir la réduction du taux de croissance, les problèmes d’apprentissage et les maladies telles que la dysenterie et l’anémie. De plus, 25 000 enfants atteints de malnutrition sévère aiguë et leurs familles ont bénéficié de kits d’hygiène et de traitement de l’eau.
Gianfranco Rotigliano, représentant de l’Unicef au Mali, a remercié le gouvernement du Japon pour sa confiance et sa contribution à faire progresser la cause des enfants du Mali. Avant de noter : «L’année dernière, le don du Japon a permis de sauver les vies de milliers d’enfants dans le pays. Cette année encore, cet appui est vital pour répondre aux besoins immédiats des femmes et des enfants et les soutenir, sur le long terme, en renforçant leur résilience.»
Alhousseini TOURE