Le Grand Hôtel de Bamako a servi de cadre à la Conférence de Haut niveau et à un atelier sur la gestion des Programmes sensibles aux conflits. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du Nord, Hamadou Konaté, en présence du représentant de l’Ambassadeur de France au Mali, David Sadoulet et de Mme Mbaranga Gasarabwe, représentante de la MINUSMA, coordinatrice humanitaire. C’était le lundi 20 juin 2016.
Les participants à cette conférence de haut niveau couplée à un atelier, sont le gouvernement du Mali, les mouvements signataires de l’Accord de Paix et de Réconciliation, les partenaires techniques et financiers, les organisations de la société civile et les gouverneurs des régions de Taoudénit et Ménaka.
Il s’agit pour les participants d’engager la réflexion pour permettre un échange de perspectives sur des problématiques concrètes de mise en œuvre de programmes d’aide humanitaire et de développement particulièrement dans les zones post-conflit.
Le ministre Konaté a, dans son discours d’ouverture, souligné que le but de la conférence de haut niveau suivie de l’atelier sur la gestion des programmes sensibles aux conflits, est de renforcer la compétence des acteurs sur la gestion des aides humanitaires.
Pour lui, cet atelier s’inscrit dans la ligne droite de faire échec aux ennemis de la paix qui continuent de perpétrer des attaques terroristes dans le Nord du Mali.
Pendant deux jours de travail, les participants se sont penchés sur l’approfondissement de la gestion des programmes sensibles aux conflits.
Il a été aussi l’occasion pour les participants de dialoguer, d’échanger et de réfléchir pour apporter des solutions adéquates à la problématique de l’intervention et de la gestion des programmes dans les zones en conflits avec le concours des acteurs externes.
Selon Mme Mbaranga Gasarabwe, représentante de la MINUSMA et Coordinatrice humanitaire au Mali, la sécurité et le développement sont inséparables l’une de l’autre. Raison pour lesquelles elle préconise une approche globale ou intégrée de la problématique pour garantir une paix durable au Mali.
« Pour maximiser l’impact positif des programmes et actions notamment dans une situation de crise et de tensions, il est indispensable d’analyser le contexte et les dynamiques du conflit mais aussi de comprendre l’interaction entre ce contexte et les activités des programmes », a-t-elle expliqué.
Pour ce qui est du Mali, elle a fait savoir que quelques pistes de solution sembleraient prometteuses pour tirer les leçons d’un développement resté globalement fragilisé. Il s’agit du désenclavement économique du Nord, de la mise en place d’un système de gouvernance à la fois politique et administratif, la sécurité comme prérequis et la nécessité d’assurer un appui durable en matière de ressources financières et de renforcement des capacités, surtout au niveau local.
Elle dira que ce processus doit permettre de renforcer davantage la participation des communautés dans l’analyse du contexte et prendre en compte les dynamiques locales afin d’assurer une durabilité des actions. « Une meilleure compréhension de la nature du conflit est primordiale pour tous les acteurs qui interviennent dans le pays ou dans les zones en conflits », a-t-elle conclue.
Ousmane MORBA