Prières et recueillement à la suite du Maouloud endeuillé et point de presse de Chérif Ousmane Haïdara :L\''Etat du Mali \ offre 200 000 F CFA par famille de défunt \" : La honte !"

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Même s’il ne s’agit point d’indemniser les familles des victimes de la tragédie qui a coûté la vie, lors de la cérémonie de bénédictions du Guide des Ançardines, Ousmane Madani Chérif Haïdara, à 36 personnes et fait 112 blessés, le geste symbolique de 200 000 F CFA accordé à chaque famille de défunt " au nom du président de la République et du Gouvernement " constitue une véritable honte pour la République. Surtout si l’on sait que la responsabilité de l’Etat, notamment à travers son ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile, est incontestable. Ajoutons y  que les deniers publics vont le plus souvent massivement à des manifestations de qualité douteuse. Il serait utile, pour la crédibilité même de l’Etat, que le président de la République délie le cordon de la bourse pour venir en aide à ces familles de victimes dont la plupart sont très démunies.

Lors du point de presse qu’il a tenu, hier à son domicile au Banconi, le Guide des Ançardines, Chérif Ousmane Madani Haïdara, n’a pas voulu se prononcer clairement sur la modicité de cette aide financière accordée par l’Etat, au " nom du président de la République et du Gouvernement ", a tenu à préciser le ministre de l’Administration territoriale, aux familles des victimes de cette tragédie qui a endeuillé le Mali tout entier. Et c’est au nom de ce même Mali, que les plus hautes autorités ont pris dans  les caisses de l’Etat 7 millions 200 000F CFA (quelle misère !) pour que le grand Imam, Kokè Kallé, les partage entre les 36 familles endeuillées. Quand le président de la République même, qui a assisté personnellement à la cérémonie de prières et de recueillements organisés à la Grande Mosquée hier matin, a reconnu que " cette tragédie ne peut s’expliquer par la seule fatalité, elle doit nous interpeller individuellement et collectivement ", cela signifie nettement que l’Etat a sa part de responsabilité dans les causes ayant été à l’origine de la bousculade et partant de la mort des fidèles musulmans. Pour le ministre de l’Administration territoriale, Général Kafougouna Koné, " ce qui est arrivé nous interpelle tous. Il nous faudra dorénavant mettre nos populations à l’abri de ce genre de drame. "   Lors de sa rencontre, hier, avec la presse, qui le pressait d’ailleurs d’accuser l’Etat et ses forces de l’ordre, Chérif Ousmane Madani Haïdara, n’a pas voulu franchir ce Rubicon. Car, a-t-il avoué, il n’a pas été lui-même témoin de la tragédie. De ce fait, il ne saurait dire si, comme l’a soutenu certains témoins du drame, les portails du stade, côté Médina-coura, étaient restés fermés jusqu’au moment de sortie de la foule. Pour le Guide des Ançardines, il n’est pas au courant qu’une enquête ait été diligentée par les autorités pour situer les responsabilités. Mais, a-t-il ajouté, si tel est le cas, l’enquête ne saurait traîner car il y a beaucoup de gens qui étaient présents et qui pourraient témoigner. 

Rappelons que cela fait la neuvième année que le Maouloud est fêtée au Stade Modibo Kéïta par l’association Ançardines. Et durant les huit années passées, il n’a y eu aucun problème. Mais, cette année, quand le ministère de la Sécurité et de la Protection civile s’est porté garante pour assurer la sécurité voilà qu’un drame surgit.

 Telle l’appréciation qui ressort des témoignages de plusieurs membres de l’association. Car, selon ces gens, quand l’association payant, elle-même, les perdiems et le carburants aux Forces de sécurité, il n’y avait jamais eu de problème. Avec une centaine ces policiers, les Ançardines réussissaient leur Maouloud.

Avec 300 Forces mixtes de sécurité (policiers, gendarmes et gardes), l’Etat n’a pas été à hauteur de mission. C’est cela qui a fait dire à Chérif Ousmane Madani Haïdara qu’ils " vont continuer à organiser le Maouloud seuls, avec leurs moyens propres ". Il a également affirmé qu’ils ont " déjà pris certaines dispositions, mais que tout reste dans les mains de Dieu ".

 Il reconnaît que des témoins lui ont dit que des portes du stade étaient restées fermées. Et, a-t-il ajouté, " c’est cela qui a été dit également aux autorités". Comme dispositions à prendre dans le futur pour éviter un tel drame, Chérif Ousmane Madani Haïdara , a, tout simplement répondu : " Nous allons laissé les portes ouvertes ".

Comme quoi, il revient à la commission d’enquête de revoir sa copie, car l’un de ses membres, en l’occurrence le Directeur régional de la Police du District, le Contrôleur général Lassana Sanogo, disait récemment à la télévision nationale que les portes du stade étaient ouvertes.

Mamadou  FOFANA

 

La réaction d’ATT et…

A l’occasion du Maouloud 2011, une bousculade tragique a provoqué la mort de 36 personnes et fait plusieurs blessés au Stade Omnisports Modibo KEITA. 

En cette douloureuse circonstance, j’exprime, une fois de plus, aux familles des disparus et des blessés, ma très profonde tristesse, celle des Institutions de la République , des amis du Mali et du peuple malien tout entier.

C’est aussi le lieu de saluer la Communauté musulmane à travers le Haut Conseil Islamique, l’AMUPI et les Oulémas qui, dans l’unité, ont su faire face à cette épreuve. La participation massive des fidèles à la cérémonie de prière organisée ce jeudi 24 février 2011 en est une belle illustration.  Je tiens aussi à féliciter vivement les Services de la Protection Civile et ceux de la Santé pour la diligence de leurs interventions et l’assistance apportée aux blessés. Nos formations sanitaires publiques et privées ont fait preuve de professionnalisme et d’humanisme dans l’accueil des victimes de ce drame. Je tiens à les remercier au nom de la Nation.

Le Mali est un pays de croyants ; la foi ardente qui nous anime nous aide à supporter les épreuves les plus dures de la vie. Nous nous en remettons donc, une fois de plus, à Dieu.

Pour autant, la tragédie du Stade Omnisports ne peut s’expliquer par la seule fatalité ; elle doit nous interpeller individuellement et collectivement. Notre premier devoir, c’est de comprendre ce qui s’est passé, et de nous interroger sur ce que nous pouvions faire tous et chacun pour éviter un tel drame.  Je veux en appeler au sens de la responsabilité de chacun de nous pour renforcer le niveau de sécurité de toutes les manifestations rassemblant le grand public. En réitérant mes souhaits de prompt rétablissement aux blessés, je prie pour le repos de l’âme des frères et sœurs arrachés à notre affection en pleine quête de spiritualité le jour béni de Maouloud.

Qu’Allah les accueille dans son Paradis

 

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