Modibo Thiam est un ancien joueur du Djoliba et des Aigles du Mali qui a pris sa retraite au début des années 1990. Aujourd’hui, il est malade et traine les séquelles d’un choc dont il a été victime lors du match retour des éliminatoires de la CAN de 1978. Un match qui avait opposé, à Bouaké, les Aigles du Mali aux Eléphants de Côte d’Ivoire, en 1977. Que s’est-il passé ? En tout cas, l’homme revient sur son calvaire et lance un S.O.S. aux dirigeants et aux personnes de bonne volonté pour l’aider à soigner son mal qui a tendance à le paralyser.
Assis de façon permanente dans son salon, l’ancien joueur du Djoliba et des Aigles ne sort que pour les séances de rééducation. C’est à son domicile sis au quartier Marseille que nous l’avons rencontré. Faudrait-il le prendre dans le cadre de la rubrique “Que sont-ils devenus ? ? Après l’avoir rencontré, nous sommes parvenus à la conclusion qu’un autre sens doit être donné à son cas. Que s’est-il passé ? L’homme relate son calvaire.
“En 1977, dans le cadre des éliminatoires de la CAN 1978, les Aigles du Mali ont rencontré à Bamako leurs homologues de la Côte d’Ivoire. Tiecoro Bagayoko a malmené certains responsables de la délégation ivoirienne à Bamako. Au match retour, nous avons payé cash ce comportement à notre arrivée à Bouaké. Les journalistes ont marché à pied de l’aéroport jusqu’en ville et les joueurs logés dans des conditions misérables. Le jour de la rencontre, tout a été mis en œuvre pour saper notre moral. Quand je m’apprêtais à effectuer une rentrée de touche, j’ai reçu un gros caillou sur mon dos. Et tout de suite, je me suis couché pour recevoir les soins. Certes j’ai terminé le match avec des douleurs, mais une fois à Bamako, il fallait faire d’autres analyses. C’est en ce moment que le médecin m’a signifié que l’un des nerfs est touché. Il m’a prescrit un traitement, mais m’a dit que dans l’avenir il n’est pas exclu que je ressente les séquelles. Trente ans après, le temps a donné raison au médecin. Aujourd’hui, je traine les séquelles de ce choc sur mes nerfs qui jouent sur mes pieds. Je me bats avec les moyens de bord, mais je demande aux dirigeants sportifs et aux autorités, ainsi qu’aux personnes de bonne volonté de m’aider. Sinon, je souffre avec des douleurs intenses et des difficultés pour marcher”.
A titre de rappel, Modibo Thiam fait partie de la génération de Kader Guèye, Aly Ouattara, Barou Diarra, Issouf Sidibé, Idrissa Traoré dit Poker, Ousmane Diallo dit Petit Sory et autres. C’est en 1975 qu’il a signé sa première licence au Djoliba. La même année, à l’issue de son baptême de feu, il est sélectionné en équipe nationale pour un périple de cinq ans. Avec les Rouges il a remporté cinq coupes du Mali et participé comme titulaire à toutes les campagnes sur le plan continental jusqu’ à sa retraite en 1990.
Malheureusement, Modibo Thiam est cloué sur place par les séquelles d’un choc qu’il a eu en défendant le drapeau national. Comme nous l’avons dit plus haut, il ne sort que pour les séances de rééducation. Son seul souci aujourd’hui : une évacuation à l’extérieur avant qu’il ne soit trop tard. Parce que les nerfs sont des organes très sensibles.
Ousmane dit Roger Sissoko