Activités musicales et sportives ont permis aux pensionnaires de la psychiatrie du Point G de renouer contact avec la société.
Le terrain du Camp Digue de la Commune III a accueilli, lundi, la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale. La manifestation s’inscrivait aussi dans le cadre du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion. Organisée par l’hôpital de Point G en partenariat avec la Commission d’organisation du Mois de la solidarité et les services techniques du ministère du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées, cette activité a donné lieu à un immense moment d’émotion, mais aussi de solidarité avec les personnes atteintes de maladies mentales.
La cérémonie était co-présidée par le parrain de la semaine thérapeutique de cette 17ème édition, le Dr Seydou Ousmane Diallo (médecin, membre de l’association des drépanocytaires du Mali), et le directeur général de l’hôpital, le médecin colonel Charles Fau. C’était en présence du professeur Baba Koumaré qui dirige le service psychiatrique du Point G, du directeur national du développement social, Alassane Bocoum, et de responsables des services techniques du ministère du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées. En conformité avec le thème choisi cette année par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « Investir dans la santé mentale et plus solidarité avec les malades mentaux », la manifestation a permis aux pensionnaires de la psychiatrie du Point G de renouer le contact avec la société à travers des activités musicales et sportives.
Les organisateurs voulaient, une fois de plus, attirer l’attention de la société malienne sur cette catégorie de malades qui sont nos frères, sœurs et enfants mais qui sont pourtant totalement exclus, rejetés et marginalisés. Spécialiste en santé mentale, le Pr Baba Koumaré a déploré cette situation d’exclusion et de marginalisation dont les malades mentaux sont de plus en plus victimes dans notre société. Il expliquera que pourtant nul n’est à l’abri d’une maladie mentale compte tenu des facteurs qui peuvent l’engendrer. « Ces facteurs vont du simple paludisme à la dépression, la déficience mentale, la pauvreté.
À la psychiatrie du Point G, on dénombre une centaine de malades hospitalisés chaque année. Quant aux consultations annuelles, on en enregistre entre 2500 et 5000 dont environ 500 cas nécessitent une hospitalisation. D’où la nécessité pour la société d’appuyer les efforts du personnel du centre qui, outre le volet essentiellement médical et psychothérapeutique, intègre dans sa démarche les autres volets de la prise en charge destinés à faciliter la réinsertion sociale et professionnelle des malades guéris », a indiqué le praticien.
Le parrain de la semaine thérapeutique, le Dr Seydou Ousmane Diallo, notera que malgré le dévouement du personnel du centre psychiatrique et les efforts des pouvoirs publics, la prise en charge des malades mentaux reste une problématique majeure dans notre pays. « Qui d’entre nous ne s’est pas posé un jour cette question pertinente de la prise en charge médicale des plus nécessiteux ou des grands malades, des malades mentaux manquant de toutes ressources souvent abandonnés par leurs proches ? Je lance donc un appel à toutes les bonnes volontés pour qu’ensemble, nous fassions en sorte qu’à travers des actions de solidarité, certaines maladies soient éradiquées à jamais de notre société », a-t-il demandé. Il a, à ce propos, déploré la faible implication des familles et de la société dans l’amélioration des conditions essentielles de vie de ces malades, les difficultés de réinsertion sociale des malades guéris et la méconnaissance de leurs droits fondamentaux. D’où l’importance d’une initiative qui attire l’attention du citoyen moyen sur le cas des « laissés pour compte ».
Seydou Ousmane Diallo a ainsi salué les jeunes de Bolibana qui se sont volontairement proposés de jouer un match amical contre les patients et le personnel de la psychiatrie du Point G. La semaine thérapeutique de la 17ème du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion prend fin ce weekend. Elle a été également marquée par des activités de dépistage du diabète, de l’hypertension artérielle, du cancer du col de l’utérus dans les communes de Bamako et des conférences débats sur ces pathologies.