La diva du Wassoulou, Oumou Sangaré et le mois béni du Ramadan : “Vingt cinq mosquées de Bamako ont bénéficié de nos actions humanitaires cette année”

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La Diva du Woussoulou, Oumou SANGARE

Selon la diva du Wassoulou, Oumou Sangaré, on peut être un très bon artiste et une très bonne musulmane à la fois. C’est dans cet esprit qu’elle a toujours mené des actions humanitaires en faveur des couches défavorisées. Cette année, plus de vingt de mosquées de Bamako ont bénéficié de ses dons, notamment des sacs de sucre de la Fondation Oumou Sangaré. C’est ce qui ressort dans cet entretien exclusif qu’elle a bien voulu nous accorder, le mercredi dernier, avant de prendre l’avion pour le Brésil où elle est invitée à l’un des plus grands festivals à Rio .

Bamako Hebdo : Comment se porte aujourd’hui Oumou Sangaré ?
Oumou Sangaré : Merci beaucoup pour cette question. Je pense que je me porte très bien. Ma musique  marche très bien aussi surtout mon dernier album Sèya. Cet opus cartonne à travers le monde. C’est le succès total. Seulement, je suis  un peu fatiguée puisque depuis 2009, date de la sortie de mon album, je ne cesse de tourner à travers le monde. Je ne me suis pas du tout reposée. Ce qui fait plaisir à un artiste, c’est de voir que tu es en train de faire plaisir à tes fan’s. C’est pourquoi, je suis heureuse aujourd’hui.
 
Vous venez d’une tournée de deux mois en Europe et aux USA et vous vous apprêtez à prendre l’avion pour le Brésil ?
Comme je viens de vous dire, l’album Sèya est en train de bien marcher dans le monde. Je viens de rentrer d’une tournée de deux mois, il y a une semaine seulement. Elle m’a conduite à un peu partout dans le monde. J’ai commencé par la France, la Suisse, l’Italie, l’Angleterre, le Danemark, le Norvège, le Canada et dans plusieurs pays des Etats Unis. Nous avons fait une vingtaine de spectacles.
A peine rentrée, je quitte Bamako pour le Brésil où je suis invitée pour un grand festival à Rio. C’est ma première fois de ma carrière d’aller dans ce pays. J’ai été plusieurs fois invitée au Brésil, malheureusement ça a toujours coïncidé avec mes tournées. Ce sera une occasion pour moi de découvrir ce beau pays que j’adore énormément. Cette invitation s’inscrit dans le cadre d’échanges culturels. Je suis ravie et très contente d’aller au Brésil.
 
Après le Brésil, vous avez d’autres programmations ?
Je vais au Brésil pour une semaine et je retourne vers le 10 septembre. Je repars à New York, le 19 septembre. Après, je suis invitée au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Tchad… Je suis même invitée en Israël, pour ma première fois aussi. Après cette tournée, je rentre à Bamako pour préparer le 31 décembre, qui est devenu une tradition pour moi de fêter cet événement à Bamako avec mes fan’s. 

 

Depuis un certain temps, Oumou Sangaré se lance dans des actions humanitaires en faveur des couches défavorisées …
Je pense que cela est normal. Vous savez, je suis d’une fille d’un cultivateur et d’un imam. Mon père n’a fait que deux choses dans la vie : cultiver et faire prier les gens. Il était très rattaché à la religion. Il m’a toujours dit qu’il n’est pas du tout contre le fait que je sois artiste. Il disait que si le Prophète Mohamed était contre le fait de chanter, je n’allais pas autoriser ma fille à chanter. Il m’a aussi dit que chanter n’est pas grave, mais il faut reconnaître que tu es musulmane de père et de mère. Je t’en prie Oumou, il faut faire ta prière et penser aux autres.  Il ne faut pas dire que je suis artiste et je suis mal vue dans la société.

 Je pense que ma nature est de partager le peu que je gagne, depuis que je suis née. J’ai toujours donné à manger aux gens pendant le mois de Ramadan, j’ai toujours donné du sucre aux mosquées. Je trouve cela très normal. Cette année, nous avons offert des dons à 25 mosquées de Bamako. Je pense que c’est minimum, mais juste pour montrer aux autres qui peuvent faire plus que moi, de penser aux fidèles musulmans. Il s’agit aussi de montrer que la religion musulmane est une religion de partage, de pardon, de solidarité et de montrer aux artistes qu’on peut être un très bon artiste et une très bonne musulmane.

Est-ce qu’Oumou est prête à se lancer dans la politique ?

Je dirai non. En fait, je ne suis pas contre la politique. Je me vois mieux  auprès de la population que dans la politique réellement. Une fois dans la politique, c’est difficile de dire certaines vérités. En tant qu’artiste, vous êtes libre de faire ce que vous voulez, de voyager et de véhiculer votre message à travers le monde.

Je n’ai rien contre la politique, mais je suis apolitique. La politique que je fais dans la musique, est largement suffisante. Je profite de cette occasion pour féliciter tous les politiciens du Mali. On prie le Bon Dieu que les prochaines élections puissent se dérouler dans un climat apaisé. Je pense que les Maliens ont besoin de la paix.

Comment vous jugez le bilan des dix ans d’ATT ?

Comme vous le savez, j’ai toujours essayé de mettre la lumière sur la femme africaine.  Je pense que le président de la République, Amadou Toumani Touré, a beaucoup travaillé, mais ce qui m’a beaucoup impressionné c’est le fait de nommer une femme à la tête du gouvernement.  Il a fait confiance à la femme malienne.

Ce qui est une première dans notre pays. Je suis comblée de joie. ATT a essayé de passer un message pour dire que le Mali est un pays très démocratique. Je pense qu’il a fait cela pour nous les femmes et l’image du Mali.        

Alou Badra  HAIDARA

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