Depuis le retour à l’ordre constitutionnel au Mali marqué par les élections de 2013 et la signature de l’accord de paix, le Ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire en collaboration avec ses partenaires a fait d’importantes interventions humanitaires tant dans les zones affectées par la crise que dans les autres localités du pays. Les interventions du département en charge de la Solidarité et de l’Action Humanitaire ont porté sur des actions d’urgence et des gros investissements soldés par des résultats forts appréciables, contribuant ainsi à une amélioration significative des conditions d’existence des populations. C’est le constat qui se dégage de la communication relative à la situation humanitaire générale au Mali livrée lors du point de presse du samedi 13 août dernier par la Direction Nationale du Développement Social. C’est dans le cadre des activités de communication du Ministère en charge de l’Action Humanitaire sur ses missions que le directeur adjoint, M. Abba Sangaré a animé ce point de presse qui a fait ressortir les points saillants de l’ensemble des activités humanitaires du département et des perspectives.
La crise multiforme que le Mali a connue depuis 2012 a eu des conséquences socio-économiques et humanitaires sans précédent et occasionné environ 500.000 déplacés internes à travers le pays et 150.000 réfugiés dans les pays voisins comme le Niger, le Burkina Faso et la République Islamique de Mauritanie. Le besoin humanitaire s’est fait sentir au Nord du pays comme au Sud où des personnes déplacées ont trouvé refuge. Face à ces défis criards, le Ministère en charge de l’Action Humanitaire a réalisé d’importants résultats à travers ses actions de réponse d’urgence et des investissements de taille. Malgré l’insécurité, la présence des acteurs humanitaires n’a pas fait défaut.
Selon le directeur national adjoint de Développement Social, de 2012 à nos jours, 130 organisations interviennent dans l’humanitaire au Mali en appui au gouvernement. Il s’agit de 58 organisations internationales, 45 organisations nationales, 10 organisations du système des Nations Unies, 7 organisations gouvernementales, 5 mouvements de la Croix Rouge et du croissant Rouge et 5 fondations et autres partenaires. Elles interviennent dans toutes les régions et dans des domaines variés comme la nutrition, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement, la protection et la coordination, a-t-il indiqué.
D’importants plans stratégiques mis en œuvre
Dans le cadre des stratégies d’intervention du Ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, les principales actions ont porté, entre autres, sur l’adoption en conseil des ministres d’un document de politique nationale d’action humanitaire et d’un plan d’actions pour la période 2016-2020. En mai 2015, une stratégie nationale de gestion des personnes déplacées internes et des rapatriées a été adoptée. Cette stratégie nationale a précisé les orientations et les mesures à prendre pour faciliter le retour des personnes en situation de déplacement. En juillet de la même année, quatre plans régionaux d’interventions d’urgence ont été adoptés en partenariat avec les départements sectoriels pour Tombouctou, Gao, Kidal et Mopti. S’y ajoute la signature de deux protocoles avec l’OIM et le HCR, respectivement pour le suivi des mouvements des populations et l’enregistrement des rapatriées. Ce qui permet à chaque trimestre de faire une publication sur le mouvement des populations à l’intérieur et à l’extérieur du pays, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, fidèle aux engagements du gouvernement, le Ministère en collaboration avec le HCR a signé des accords tripartites avec le Niger en mai 2014, le Burkina Faso en janvier 2015, la Mauritanie en juin 2016 pour le rapatriement volontaire des réfugiés maliens.
Environ 7 656 ménages, soit 53.595 personnes bénéficiaires d’actions d’urgence en 2015!
En collaboration avec les départements sectoriels, le MSAH a procédé, en juin 2015, à une évaluation rapide de la situation sur le terrain et mis en œuvre un projet d’urgence. Ce projet d’urgence a permis d’assurer le transport de l’eau à travers des camions citernes, notamment à Gossi, Doro, Inillit, Issinga et Dorey. Sur le plan alimentaire, 250 tonnes d’aliment bétail ont été fournis dans la même période reparties entre 150 tonnes pour Tombouctou et 100 tonnes pour Gao. Dans les régions de Gao, Mopti et Tombouctou, un protocole entre le Ministère et le Centre National de Promotion du Volontariat a permis de réaliser des actions de prévention et de prise en charge sanitaire du cheptel et de fournir des appuis conseils aux éleveurs. Ce plan d’intervention a touché environ 7 656 ménages, soit 53 595 personnes.
Des investissements de taille
Les actions du Ministère ont également porté sur des grands investissements dans certaines localités qui ont beaucoup contribué à l’amélioration des conditions de vie des populations. Au nombre des résultats d’investissement, on peut noter l’acquisition, le transport, l’installation et l’entretien d’un groupe électrogène de 750 kwa à Kidal pour un montant de 177,544 millions FCFA, l’acquisition et l’installation de kits solaires à Kidal pour un montant de 39 millions FCFA. Aussi, la réalisation de forages dans le village d’Amanidernene pour 22,420 millions FCFA, la construction d’un barrage de retenue d’eau à Tassik, commune urbaine de Kidal, la mise en place de lignes de crédit pour le financement des AGR pour 164 millions dont 119 millions FCFA au bénéfice des populations des trois régions du Nord et Douentza et 45 millions FCFA pour celles de Ségou sont autant d’investissements qui renforcent les conditions d’existence des populations sur place.
Le Ministère a, en outre, réalisé des forages et des pompes solaires avec châteaux d’eau à Boni, Tabourak, Takalot. Les investissements ont également concerné des infrastructures sanitaires et scolaires. L’on note la réhabilitation des centres de santé communautaires à Boni et à Hamakouma pour un montant de 50 millions FCFA, la construction d’une école à Tabourak et d’un poste de santé avancé à Takalot pour un montant de 69 millions FCFA.
Daniel KOURIBA