C’est la Maison d’arrêt pour femme « Bollé Femme » de Bamako que le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté, a choisi, le jeudi 22 juin 2017, pour rompre le jeûne avec les pensionnaires gardées dans ce centre détention réservé aux femmes et mineurs. Une première au Mali pour un Ministre de tutelle de témoigner de sa solidarité avec les détenues.
C’est pour la première fois au Mali qu’un Ministre de la Justice vient partager le moment de la rupture du jeûne en ce lieu de détention, dans un esprit de solidarité, d’entraide et de présence des pouvoirs publics.
D’entrée de jeu, le Ministre Konaté a visité les locaux de la prison, puis prodigué des sages conseils aux prisonnières afin qu’elles sachent prendre conscience de leur situation, à se rééduquer et à adopter de bonne conduite une fois hors de la prison.
S’en est suivie la rupture du jeûne du Ministre avec l’ensemble de ses collaborateurs et des surveillants de prisons. Une cérémonie qui sera sanctionnée par la prière de crépuscule avec, à l’appui, de l’imploration de la paix pour le pays et le renforcement de la solidarité envers les couches sociales les plus vulnérables.
Le Ministre Mamadou Ismaël Konaté a fait comprendre que cette visite s’inscrit dans «un esprit de solidarité, d’entraide et de présence de foi publique dans la prison aux côtés des pensionnaires à un moment où cet esprit de solidarité doit prévaloir ».
La prison, un lieu de prise de conscience
A l’intention des 126 jeunes filles et dames pensionnaires de Bollé, le Garde des Sceaux a expliqué que toutes celles qui se sont retrouvées en prison pour des motifs criminels, des infractions banales. En fait, dans le présent cas de figure, toutes celles qui se retrouvent en prison ont des raisons de l’être.
«La prison est en soi une douleur, difficile à supporter, parce que c’est la solitude qu’on vous rappelle, vous êtes laissés à vous-mêmes souvent dans des pensées négatives qui permettent de prendre conscience de la difficulté qui est à l’origine de votre présence à cet endroit», a rappelé le Ministre.
Et le Ministre de poursuivre en ces termes : «C’est ici (la prison) qui anéantit totalement la liberté de tout mouvement. Le plus difficile est d’être capable de comprendre cela, de l’accepter et de faire comprendre que le temps de passage en prison est aussi un moment de prise de conscience. Ce moment doit être un moment de prise de conscience, un moment d’éducation de soi-même, un moment de dette à payer vis-à-vis de la société. Parce que, quand on se retrouve ici, on est toujours en situation de déviance, de violation».
C’est tout cela que le Ministre est venu rappeler aux pensionnaires, en ces moments où l’on prie, mange et coupe le jeûne ensemble.
Fin aux violences dans les prisons
Ces femmes et filles ont beau être des prisonnières, mais, avant tout, ce sont des personnes humaines ; car, la personne humaine est sacrée. Cela, le Ministre Konaté est clair là-dessus : «Plus jamais de baston, plus jamais de maton, ou encore de brimades dans nos prisons. La présence en prison est aussi un cadre dans lequel même les prisonniers doivent être protégés, dans leurs droits absolus. Ils restent des humains.
« J’ai passé un moment merveilleux avec ces prisonnières, ces surveillants de prison et toute personne qui y intervient », s’est réjoui le Ministre de la Justice, Me Konaté.
Il faut rappeler que «Bollé Femme» est le Centre de détention, de rééducation et de réinsertion pour femmes et filles.
Cyril ADOHOUN