Concertations et tables rondes ont permis de faire ressortir les attentes et les préoccupations des uns et des autres au sortir de la rencontre de Bamako.
Après la cérémonie d’ouverture du Forum « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger » lundi, les chefs d’Etat se sont retrouvés dans la salle de réunion de l’auditorium. Au cours de cette retraite, les présidents du Burkina Faso, Blaise Compaoré, du Niger Mahamadou Issoufou et la ministre fédérale nigériane des Ressources en eau, Mme Sarah Reng Ochekpe, ont détaillé leur attentes et leurs préoccupations au sortir de la rencontre de Bamako. Ils ont également parlé des expériences accumulées par leurs pays dans la gestion des ressources, notamment l’approche participative dans l’élaboration des projets d’hydraulique villageoise.
La ministre nigériane s’est longuement étendue sur les enseignements tirés de l’implication des communautés villageoises dans la gestion des projets. Dans l’après-midi, le ministre de l’Energie et de l’Eau, Habib Ouane, et ses homologues burkinabé, nigérien, béninois et nigérian ont participé aux ateliers thématiques qui se sont tenus dans l’auditorium. Quatre tables rondes thématiques réunies en deux groupes de travail ont ainsi été formées. La première table ronde thématique du groupe n°1 a débattu du thème : « les ressources en eau : menaces climatiques, concentrations urbaines et besoins en alimentation ».
Le panel était présidé par le ministre nigérien de l’Hydraulique et de l’Environnement, Issoufou Issaka. C’est notre ministre de l’Energie et de l’Eau, qui a livré une communication introductive dans laquelle, il s’est étendu sur la poussée démographique qui a conduit à la rareté des ressources hydriques dans les centres urbains. Habib Ouane a mis l’accent sur les défis liés aux changements climatiques et leurs corolaires d’insécurité alimentaire, de dégradation de l’environnement. Il a également évoqué la problématique de l’accès à l’eau potable et le défi de sa gestion. Habib Ouane a développé les expériences maliennes sur ces différents chantiers avant de confirmer l’attachement de notre pays à privilégier l’approche « gestion concertée des ressources hydriques ».
La deuxième table ronde du même groupe s’était penchée sur les aspects juridiques de l’accès à l’eau par les 275 millions d’habitants vivant dans le bassin du Niger. Il s’agissait dans ce panel, présidé par le ministre burkinabé de l’Agriculture et de l’Hydraulique, de réfléchir à un corpus juridique à installer afin de mettre notre espace communautaire en phase avec un droit international qui a fait du droit à l’eau, un des droits humains défendus par les Nations unies. Le panel devait élaborer un texte législatif et réglementaire destiné à la ratification par les parlements nationaux, afin que le droit à l’eau devienne effectif dans chacun des Etats du bassin du Niger. Le panel s’est attaché le service de l’universitaire burkinabè, Amidou Garane, docteur en droit public international à l’université de Ouagadougou.
La première table ronde du deuxième groupe a discuté de la problématique « Eau et assainissement : qualité de l’eau et sécurité sanitaire ». Les travaux ont été présidés par le ministre béninois de l’Energie, de la Recherche pétrolière et minière, de l’Eau et du Développement des énergies renouvelables, Jonas Aliou Gbian. Le délégué général de la fondation Chirac pour le programme « accès à des médicaments et à une santé de qualité », Marc Gentilini, et le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré, ont présenté la communication introductive.
La deuxième table ronde s’est penchée sur « la Charte de l’eau du bassin du Niger et la convention des Nations-unies sur les cours d’eau internationaux ». L’atelier était présidé par la ministre fédérale nigériane des Ressources en eau, Mme Sarah Reng Ochekpe. La session a été introduite par son homologue de l’Agriculture et de l’Hydraulique du Burkina Faso, Laurent Gouindé, et André Flajolet, commissaire au Forum mondial et président du Conseil national français de l’eau. Les travaux en atelier se sont poursuivis avec l’examen des questions de financement de l’accès à l’eau et à l’assainissement par la troisième table ronde. Les participants de cet atelier ont discuté sous la direction du ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Clément Boueka Nabo.
Les communications introductives au panel ont été présentées par l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI), Michel Camdessus, membre fondateur de la fondation Chirac et Sering Jallow, directeur du département eau et assainissement de la Banque africaine de développement (BAD). Parallèlement à ce panel, s’est tenu un atelier sur la coopération décentralisée. Les participants ont échangé leurs expériences sur cette forme de coopération et identifié des propositions pour le 6ème Forum mondial de l’eau prévu à Marseille en mars 2012.
La dernière table ronde de la journée s’est penchée sur le Bassin du Niger et la coopération transfrontalière (rôle essentiel de l’Autorité du Bassin du Niger, ABN). L’atelier a été présidé par le président du Conseil des ministres de l’ABN et ministre tchadien de l’Hydraulique urbaine et rurale, Mahamat Ali Abdallah. La clôture du forum est intervenue dans l’après-midi, sous la présidence du Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, et en présence du président de la Commission de l’Union africaine, le Gabonais Jean Ping, et du commissaire au Forum mondial de l’eau, André Flajolet, président du Conseil national français de l’eau.