Renforcer la réponse d’urgence humanitaire face à la recrudescence des conflits dans le centre du Mali avec près de 4 millions d’habitants. Pour ce faire, le Ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Hamadou Konaté et la coordinatrice humanitaire, Mme Mbaranga Gasarabwe, célébrant la journée mondiale de l’aide humanitaire, le mardi 20 août dernier à Ségou, ont évoqué la nécessité de faire bénéficier l’assistance humanitaire aux personnes dans le besoin.
Les conséquences de l’insécurité liée au conflit dans les régions du Nord du Mali, puis, le contexte de recrudescence des conflits dans le Centre, ont entrainé de nombreux déplacement des populations à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur du pays.
Selon les données de la Commission Mouvement de Population, 47% des personnes déplacées internes, vivent dans les régions de Ségou et Mopti. Avec actuellement 79 900 déplacés comparativement à environ 19 850 l’année dernière à la même période.
Il faut rappeler que cette situation d’insécurité dans le Nord et le Centre du pays a entraîné des violences sans précédent, affectant des civils, les services sociaux de base et les moyens de subsistance.
Dans ce contexte intervient la journée mondiale de l’aide humanitaire édition 2019, rendant singulièrement un hommage aux femmes humanitaires et à l’ensemble du personnel humanitaire qui s’emploie à promouvoir la cause humanitaire.
Cette importante cérémonie tenue dans la capitale des Balanzan, a mobilisé un beau monde. Outre le personnel travaillant dans l’humanitaire, la délégation du Ministre, les autorités administratives et politiques de la région étaient également de la rencontre, à commencer par le gouverneur Biram Sissoko, le maire Nouhoum Diarra et bien d’autres personnalités.
Prononçant ses mots de bienvenu, le Maire de Ségou, M. Nouhoum Diarra, a exprimé sa joie de voir que la 7ième édition de la journée mondiale de l’aide humanitaire se tenir dans sa circonscription.
A Ségou, selon le maire, il y a 2.245 personnes déplacées du centre et 36.000 victimes d’inondations. La ville hôte, ajoute-t-il, a fait des efforts pour secourir les victimes aussi bien que les personnes déplacées malgré ses limites par rapport à l’insécurité alimentaire. Le Maire d’indiquer que ces personnes ont besoin de soutien dans les domaines de la santé, de nutrition et d’éducation des enfants.
Dédiée à célébrer les femmes humanitaires, cette journée a servi de cadre de projection vidéo d’aide humanitaire, réalisée sur le niveau international, des témoignages de femmes humanitaires, de sketchs démontrant la nécessité de porter assistance aux personnes dans le besoin et le rôle des femmes dans la famille en temps de conflit, et enfin des remises d’attestations.
« Les femmes humanitaires jouent un rôle important dans les zones en crise, témoigne Rokia Traoré, artiste musicienne, dans une vidéo projetée. Je dis merci à toutes les femmes pour ce soutien aux côtés des personnes dont le milieu de vie a été perturbé ».
Rendre hommage aux travailleurs et travailleuses humanitaires
Justifiant la tenue de cette journée mondiale de l’aide humanitaire, la coordinatrice Mme Mbaranga Gasarabwe dira que c’est en 2003 que 22 personnes ont perdu la vie dans l’attentat contre le Siège des Nations Unies à Bagdad. C’est pourquoi, précise-t-elle, cette journée a été initiée pour rendre hommage aux travailleurs et travailleuses humanitaires à travers le monde et de rappeler aux Etats du monde entier leurs obligations de les protéger conformément au droit international.
Reconnaissant le rôle important joué par les femmes dans les organisations humanitaires sur le terrain, malgré leur nombre très faible, la coordinatrice a plaidé pour leur augmentation.
« Elles ne représentent qu’environ le tiers du personnel de ces organisations. Ceci doit changer d’autant plus que la majorité des personnes les plus vulnérables dans les crises sont des femmes et des enfants. Les femmes se confient plus facilement aux femmes surtout sur les questions les plus sensibles en matière de protection comme par exemple les violences basées sur le genre », précise la coordinatrice.
« Les femmes constituent un grand nombre de tous ceux qui risquent leur vie pour sauver les autres. Elles sont souvent les premières à réagir et les dernières à partir.
Leur présence est plus que jamais nécessaire pour renforcer la réponse humanitaire mondiale. Et les dirigeants du monde, ainsi que les acteurs non étatiques, doivent veiller à ce que la protection qui leur est offerte par la loi internationale soit garantie à tous », ajoute le ministre Hamadou Konaté.
Selon lui, le Mali, à l’instar des autres pays du monde affectés par des conflits, est confronté à de nombreux défis humanitaires. « Plus de 285 000 Maliens sont déplacés à l’intérieur du pays ou dans les pays voisins à cause de l’insécurité. (Plus de 147 000 personnes déplacées internes et plus de 138 000 réfugiés au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger). Le Mali accueille aussi quelque 2 000 personnes venues chercher refuge».
En marge de cette célébration, l’Organisation mondiale de la Santé a fait un don de médicament pour 4000 personnes durant 3 mois aux déplacés de Ségou.
Ousmane MORBA