Une conférence de solidarité avec le peuple malien regroupant les représentants de la société civile de la région du Sahel se tiendra du 15 au 16 juin prochain à Alger. L’information a été donnée le vendredi dernier lors d’un point-presse à Bamako par Dr Ayachi, un des initiateurs du réseau.
Contrairement aux actions politiques et sécuritaires pour résoudre la crise malienne, la société civile a commencé à bouger de son côté et semble convaincue de pouvoir apporter, grâce à ses programmes et initiatives, une contribution à la paix et la stabilité dans ce pays. Le Comité algérien de soutien au peuple malien s’est déplacé, dans le cadre du réseau des sociétés civiles des deux pays, à Bamako où il a eu à rencontrer, selon le Dr Ayachi, un des initiateurs du réseau, des acteurs politiques mais aussi et surtout des membres de la société civile et des religieux.
Cheikh Oumar Diarra, membre fondateur du réseau, côté malien, a annoncé, pour sa part, la tenue à Alger, à la mi-juin, d’une conférence internationale des sociétés civiles de soutien au peuple malien avec la participation de sept pays. Il s’agit de la Mauritanie, du Niger, du Burkina-Faso, du Mali, du Nigéria, du Tchad et de l’Algérie.
L’ambition du réseau ne se limite pas à une contribution aux solutions de préoccupations urgentes dont la crise malienne, mais d’aller au-delà, par l’élaboration de programmes à même de garantir le développement des pays du Sahel. La situation du Mali demeure cependant une préoccupation majeure vue du côté algérien compte tenu de son expérience en «épreuve difficile», celle de la décennie noire, a souligné M. Ayachi. Et de préciser encore que l’intégrisme religieux est l’une des principales causes de ce qui s’est passé au Nord-Mali. Préoccupation qu’il explique en puisant dans la sagesse populaire africaine qui dit qu’ «on ne peut pas rester les bras croisés quand il y a le feu chez le voisin».
Et l’on replonge dans l’histoire récente qui a cimenté les relations entre les deux pays, lorsque le Mali a ouvert son territoire à la résistance algérienne pendant la Révolution. Lorsque le débat est ramené au niveau des sociétés civiles, le courant passe, loin des salons et coulisses politiques. Une distance que le réseau a tenu à marquer pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec les gouvernants. «Nous ne sommes pas un contre-pouvoir, nous sommes une force de propositions, des sentinelles des pouvoirs publics qui doivent apprendre à compter avec nous», a affirmé le docteur Ayachi. La démarche vise surtout à la réappropriation de notre authenticité et à garder, selon le conférencier, les valeurs de générosité qui sont les nôtres. Et pour donner un large écho à l’entreprise, les initiateurs de la conférence ont inscrit un panel média afin de donner de la visibilité et une résonnance à la conférence qui a besoin de beaucoup de pédagogie.
Nouhoum DICKO
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