Soirée de collecte de fonds de l’AEBEM : Pour prévenir et protéger les enfants souffrants des séquelles

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L’Association d’Aide aux Enfants Brulés et Enfants Nés avec des Malformations (AEBEM) a organisé samedi 25 février 2017,  un dîner gala  à l’hôtel Salam dénommée ‘’Nuit du cri du cœur’’, pour collecter des fonds destinés aux enfants brulés et nés malformés, si possible leur construire un centre de santé. Cette soirée de collecte de fonds, parrainée par le ministre de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, a été présidée par Mme Guindo Yacine Gakou, en présence de la représentante du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Mme Koné Yaye Touré du Fonds de la Solidarité nationale, d’un représentant de l’hôpital Gabriel Touré, le Pr Samba Karim Timbo. On notait également la présence de la présidente de l’association, Mm Alimata Traoré , des cantatrices Nafi, Safi et Ahmed Diabaté comme ambassadeurs.

Rappelons que cette soirée a été marquée des interventions et des prestations musicales. Les interventions on été marquées par le mot de bienvenue de la présidente de l’Association d’aide aux enfants brulés et enfants nés avec des malformations. Ont presté : les artistes de renommée internationale, comme les stars Safi, Nafi et Ahmed Diabaté ; Alou Sam.

En prélude à cette soirée, les organisateurs ont organisé le samedi 04 Février 2017 à la direction du fonds de la solidarité, une conférence de presse  afin d’éclairer la lanterne des journalistes sur les multiples difficultés auxquelles les enfants victimes de brûlures et de malformations sont confrontés dans le centre de santé ordinaire.

La présidente de l’Association, Mme Alimata Traoré, attachée de direction à l’Hôpital Gabriel Touré,  a fait savoir que c’est la croix et la bannière pour les enfants victimes de brulures et les enfants nés avec des malformations et leurs parents au Mali. «  Il n’y a qu’un seul brûlerologue au Mali pour un nombre infini d’enfant victimes », a déploré la présidente de AEBEM.

Mme Alimata Traoré a lancé un appel pressant à l’endroit des operateurs économiques, des sociétés de la place, des personnes de bonne volonté à répondre au cri de cœur des enfants qui, selon elle, est une œuvre rentrant dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.

Pour elle cette première édition de « la nuit du cri du cœur » est consacrée à la construction et l’équipement d’un Centre pour Brûlés et le bon fonctionnement de l’association. « Cela permettra à l’AEBEM d’avoir une autonomie dans la gestion de ces enfants, tout en formant des spécialistes en chirurgie plastique, en brûlerologie et la création d’emploi pour d’autres couches » a expliqué Mme Traoré Alimata.

Elle ajoutera que du 15 Juillet à nos jours, l’association a pris en charge  les frais de traitement de 65 enfants, de 10 interventions chirurgicales y compris les séquelles post brulure.

Apres avoir expliqué la pathologie sous ses diverses formes, le représentant de l’hôpital Gabriel Touré le Pr Samba Karim Timbo a fait savoir qu’il urge de sauver ces enfants, raison pour laquelle que le CHU Gabriel Touré, accompagne l’Association.

La représentante du Fonds national de la solidarité, Mme Koné Yaye Touré, a rassuré cette association citoyenne que l’engagement du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire ne fera pas défaut.

Après des prestations musicales, Mme Guindo Yacine Gakou, représentante de la ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, a laissé entendre que la question des enfants brulés et Enfants nés avec des malformations est une préoccupation majeure des plus hautes autorités du pays. A l’en croire, la brûlure est un fléau dans notre société. « Elle constitue un danger puisque la plupart des victimes présentant des séquelles deviennent des handicapés. En effet, au CHU Gabriel Touré nous avons fait des études sur la brulure corporelle chez l’enfant de 0 à 15 ans de 2010 à 2015, prêt de 100 cas par an dont 17% de taux de mortalité » . Pour Guindo Yacine Gakou, ce taux indiqué interpelle plus d’un, Gouvernement, société civile ;  partenaires au développement et personnes de bonnes volontés. « Chacun doit apporter sa pierre pour la prévention et la protection des enfants souffrant des séquelles évoquées plus haut.

Dramane Coulibaly

 

Mme Alimata Traoré présidente de l’AEBEM /

Les brûlures constituent de nos jours une préoccupation avec un taux de mortalité de 17%.

L’hôtel Salam a servi de cadre le samedi à un dîner gala organisé par L’AEBEM. A l’occasion de cette nuit de levée de fonds, nous avons tendu notre micro, à la présidente Alimata Traoré. Native de Sikasso et résidente à Bamako, la présidente de l’Association Aide aux enfants brûlés et Enfants nés avec des malformations réversibles est attachée d’administration à l’Hôpital Gabriel Touré.Elle est détentrice d’une licence en finances.

Le Pouce : Pourquoi cette association ?

Mme Traoré Alimata :  En étant à Gabriel Touré, j‘ai pu constater  le nombre élevé d’enfants qui mourraient par suite de brûlures et des enfants qui grandissaient avec des séquelles. J’ai même été indirectement victime, car j’ai vu des parents et connaissances perdre leurs enfants par suite de brûlures. En tant que mère, j’ai été touchée par ces cas de brûlures et de malformation. Puisque ces parents non pas suffisamment de moyens, je me suis dis, est-ce qu’il ne faut  pas créer une association, pour solliciter une aide en faveur de ces enfants et de leur parents voire devenir une interface entre ces victimes et des partenaires. Ce sont là quelques raisons qui ont conduit à la création de cette association.

Le Pouce : Quels sont vos objectifs ?

Mme Traoré Alimata : Nos objectifs, c’est d’accroitre nos moyens, pour pouvoir prendre en charge beaucoup de brulés. Nous ambitionnons créer un centre spécialisé. Il n’y en a pas actuellement au Mali pour la prise en charge des cas de ces maladies.

 Le Pouce : Avez-vous une idée du nombre de cas avec des chiffres ? Ou en êtes-vous avec les prises en charge ?

Mme Traoré Alimata : Aujourd’hui, nous n’avons pas fait assez d’études dans ce sens. Mais, Les brûlures constituent de nos jours une préoccupation avec un taux de mortalité de 17%. Les enfants payent le lourd tribut de cette situation avec plus de 100 cas  recensés par an dans le seul Hôpital de Gabriel Touré. Cela sans compter les cas recensés dans les autres hôpitaux  du pays, sans compter ceux qui restent à la Maison pour traiter leurs brûlures. Nous ne pouvons qu’évaluer pour ceux qui nous viennent. Le phénomène est préoccupant. Nous avons pu prendre en charge déjà 68 cas de brulure et de malformations. Sur dix cas d’interventions chirurgicales, on a pu faire cinq.

Pour le traitement des brûlures, il y’a un brûlerologue pour tout le Mali. Il se trouve au CNAM . Donc, le traitement des brûlures constitue  aujourd’hui une préoccupation pour  Mali.

Le Pouce : Quelles sont vos attentes et avez-vous un message à l’endroit des autorités   ?

Mme Traoré Alimata : Nos moyens sont très limités. Nous faisons recours à la bonne  volonté des uns et des autres. Nous partons vers eux  pour leur expliquer ce que nous faisons, leur faire part de ce que nous avons comme problèmes qui constituent la brûlure. Et  nous leurs demandons de nous aider dans la prise en charge des cas mis à notre disposition. Nous demandons à l’Etat de nous appuyer pour la formation des praticiens, à faciliter l’accès à beaucoup de choses. Nous avons aussi besoin de moyens financiers. Nous dépensons par malade et par jour pas moins de 7500 F CFA.  Le coût évalué dans le mois nous donne une somme d’un million cinq mille francs CFA sur 10 cas de brûlés recensés.

Le gros lot de l’accompagnement revient au Gouvernement malien à travers nos différents ministères partenaires ainsi qu’à la Présidence de la République. Je crois fermement qu’une fois que le Gouvernement s’impliquera activement dans cette tâche, nous aurons des résultats tangibles dans cette lutte.

Propos recueillis Dramane Coulibaly

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