L’Agence de cessions immobilières (ACI) est une Société d’économie mixte (SAEM) créée suivant l’Ordonnance N° 92-001/P-CTSP du 15 janvier 1992. Cette création est intervenue dans la continuité des premier et second Projets urbains du Mali financés conjointement par la Banque mondiale et la République du Mali. Mais depuis belle lurette, la gestion de l’ACI laisse à désirer.
Malgré la nomination de l’ancien PDG de l’Agence, Yacouba Diallo, au poste de ministre du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme, la Directrice générale adjointe, Mme Oumou Traoré, n’arrive pas encore à optimiser la gestion de la structure. Bien au contraire, de par sa mauvaise gestion, elle ne fait qu’attirer sur elle les foudres des employés.
Le Mali traîne un lourd héritage de secteurs économiques mal gérés et en souffrance jusqu’à ce jour. Malgré ses efforts pour les maintenir « hors de l’eau », l’Etat n’a pas su trouver les solutions idoines qui permettent de les restructurer avec réalisme afin qu’ils deviennent des domaines créateurs de richesses pour le pays.
En matière de gestion, le pays manque cruellement de gestionnaires de bonne moralité, alors que ce ne sont pas les cadres et les compétences qui manquent. Mais de par leur mauvaise gestion, des structures de dimension internationale végètent dans le noir et sont même prêtes à « mettre la clé sous le paillasson ». C’est le cas de l’Agence de Cessions immobilières (ACI).
Tout comme d’autres, cette société « piétine » depuis des années et peine à se relever avec des palliatifs de solutions dont le but est de préserver l’état du patrimoine tout en luttant pour le plan social. Mais dépassé par les évènements, surtout avec le système de « copinage » relatif aux nominations, l’Etat ne parvient plus à imposer la loi de peur de « frustrer l’ami, la famille ou la belle famille ». Alors bonjour les dégâts !…
Perte de la moitié du capital social !
Avec des pertes cumulées à des centaines de millions de FCFA, l’Agence de cessions immobilières (ACI) aurait du coup perdu sa crédibilité, son rayonnement et sa performance aux yeux de la population malienne. Selon nos informations, avec la gestion de l’actuelle direction, la société se porte encore pire car la mission qui lui a été confiée (aménagement de terrains, vente de parcelles, promotion immobilière, construction et vente de bâtiments de tout usage) a été vidée de sons sens.
Le plus souvent, les responsables de l’ACI sont soit à couteaux tirés avec des acquéreurs de parcelles, soit en conflit avec des propriétaires terriens dans certaines localités où ils interviennent. Des cadres de la direction générale à la direction financière et la comptabilité, en passant à la direction technique et commerciale, ces responsables sont aujourd’hui presque tous propriétaires de deux, voire de trois parcelles sur les sites aménagés par la société.
A cela s’ajoutent des faveurs qu’ils s’octroient entrent eux, laissant du coup « sur le carreau » les travailleurs subalternes de la société. Ce qui fait que le manque à gagner de la société se retrouverait dans leurs coffres, leur permettant de mener ainsi une vie bourgeoise. Une situation qui s’expliquerait par le non respect des engagements pris auprès de certaines structures, entre autres.
Par ailleurs, il est reproché à la directrice générale adjointe, Mme Oumou Traoré, et au ministre Yacouba Diallo de se complaire dans une gestion opaque de la société. Le comble, c’est qu’en dépit de sa nomination au poste de ministre, il conserverait toujours celui de PDG de l’agence. Face à cette réalité plus que choquante, qu’attend le Président du conseil d’administration (PCA) de la structure pour convoquer une assemblée générale extraordinaire afin de statuer sur l’état de la société;
A en croire nos sources, l’ACI présente des chiffres qui parlent d’eux-mêmes et dont la mauvaise santé ne manquera pas de fâcher l’ensemble des Maliens qui pourraient être blessés dans leur amour propre et celui du pays. Bref, les informations sont alarmantes quant à la gestion des responsables de la société. Mais le hic, c’est qu’ils ne sont même pas inquiétés dans leurs « châteaux » de Hamdallaye ACI 2000.
Des millions de pertes sont cumulées alors que le capital social de l’entreprise est de 50 millions de FCFA. A part la viabilisation des terrains, plus rien n’est aujourd’hui en cours, car les opérations de construction immobilière démarrée ça et là peinent à s’achever à cause de la « mauvaise gestion » imputée à la direction actuelle à laquelle on reprocherait de « faire du favoritisme ».
En vingt ans de gestion, l’ACI est agonisante ; et la santé financière de la société brandie par les responsables n’est que la partie visible de l’iceberg. Un état de fait tout simplement regrettable si les informations sont fondées. Aussi, dans le souci de les vérifier, nous avons joint une source proche de la direction de l’ACI qui nous a signifié qu’elle n’était pas habilitée à nous informer.
Les travailleurs dans la tourmente
Selon d’autres sources, la mauvaise gestion de l’équipe actuelle aurait fait perdre plusieurs millions de francs à l’entreprise. Depuis belle lurette, les travailleurs y attendent des meilleures conditions de vie et de salaire ; mais aucun espoir ne semble pointer à l’horizon. C’est donc l’occasion d’interpeller le Premier ministre et son gouvernement afin que toute la lumière soit faite sur la dite gestion dont « les conséquences sont désastreuses » et pour la société, et pour ses employés.
Les agents espèrent donc qu’une solution sera trouvée dans les semaines ou mois à venir.
Ils souhaitent surtout « qu’un audit sérieux aide à établir le bilan des pertes provoquées par la mal gouvernance qui y a lieu ». Nous y reviendrons !
Paul N’guessan