Société : Les islamistes menacent le politique

0

Malgré la forte islamisation (plus de 90% de la population) et la présence des chrétiens, d’animistes et autres, le Mali reste et demeure un pays tolérant et cela a facilité la coexistence des différentes communautés d’où le fondement de la laïcité affirmée par la Constitution.

Depuis 2007, les données politiques maliennes ont changé avec son corollaire de changements sociaux politiques et changements de mentalités subséquents. Nous sommes passés du pouvoir du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP) qui intégrait les élèves et étudiants dans les hautes sphères du pouvoir élu démocratiquement qui devait se soumettre aux contraintes d’une gestion de l’Etat moderne.

On se souvient, le régime du président Alpha Oumar Konaré s’est heurté à une opposition farouche et déterminée de certains partis politiques, regroupés dans un collectif communément appelé (COPPO). Cette situation a fortement perturbé l’atteinte des objectifs de ce dernier.

L’indice qui dénote cette situation est que la personnalité, qui succédera au président Konaré, n’est issue d’aucune formation politique bien que le pays en compte une centaine. Quel impact réel de ces nombreuses formations politiques dans le pays profond ? Un autre indice révélateur est le faible taux de participation aux différentes élections. Comment  justifier cette désaffection de la chose politique auprès de nos populations ?

Lorsque le président ATT arrive au pouvoir en 2002, il rassemble dans sa mouvance pratiquement toute la classe politique pour une gestion consensuelle du pouvoir. Tout observateur averti sait qu’une telle gestion n’attire et ne profite qu’aux politiciens réalistes  qui ont pour seul objectif de tirer le meilleur profit matériel de la situation.

En réalité, le débat politique est occulté, l’espace politique, qui aurait dû être occupé par les partis politiques structurés et responsables, est libéré et abandonné.

La nature ayant horreur du vide, nous assistons à l’occupation dudit espace par les associations islamiques, qui par essence relèvent d’une religion et d’un contexte social et juridique sont intimement liés. La forte mobilisation du 22 août 2009 au stade du 26 Mars et celle non moins réussie du palais de la Culture à la veille de la rentrée parlementaire sont des indices probants de la grande capacité de nuisance non déclarée de nos concitoyens.

A partir de ces différents tests réussis, nul ne peut présager de la limite objective de leurs actions. L’élection d’un membre du Haut Conseil islamique à la tête de la CENI met au grand jour les ambitions des islamistes pour les élections générales de 2012.

Safounè KOUMBA

 

 

 


Commentaires via Facebook :