Société malienne : Le fonctionnement en contradiction des valeurs qu’elle enseigne !

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Faut-il le rappeler, depuis les événements du 26 Mars 1991 nous vivons dans un environnement politique radicalement changé suite à une insurrection populaire. Les aspirations qui ont mobilisé les forces actives sont toujours présentes, malgré la relative léthargie dans laquelle celles-ci se sont replongées. Nous sommes à l’ère de l’information et de la globalisation. Pour les esprits suspicieux à l’égard des médias privés ou de l’Internet, l’ORTM (télévision nationale) dans le passé nous avait livré des sketchs édifiants. L’un d’entre eux, « Sourofen » se passe de commentaire. Miraculeusement, ce sketch avait très vite disparu du petit écran. Ces genres de manœuvre est une fuite en avant et nous savons qu’elle ne résout rien. Au contraire elle rend le dénouement plus douloureux. Ce qui est en cause, ce n’est pas tant la pratique qui consiste à arrondir ses fins de mois, même si les méthodes sont peu orthodoxes. C’est surtout l’absence de volonté réelle ou de réalisme pour la recherche de solutions alternatives. De sorte que la motivation, au sens des avantages matériels que nous revendiquons, se résumera à un subterfuge si ceux-ci ne sont pas substantiels et accompagnés de mesures conséquentes.

Le besoin de réussite se trouve aujourd’hui focalisé sur des modèles qui sont la négation même des vertus exaltées par la socialisation. Le moins qu’on puisse dire est que le sens du devoir est battu en brèche par l’appât du gain facile. Notre société fonctionne en contradiction des valeurs qu’elle enseigne à ses nouveaux membres. À l’heure actuelle, la question est de savoir si nous voulons d’un véritable État de droit, qui est le socle d’une démocratie véritable et c’est en cela que je perçois l’intérêt supérieur de la nation ; ou bien si nous voulons nous contenter d’une démocratie de façade, avec son cortège d’injustices/impunités et les risques que cela comporte pour la stabilité sociale. Je pense que ce choix n’est plus l’affaire des seules formations ou ambitions politiques dont les limites sont patentes. Il interpelle chaque citoyen, en particulier, l’intelligentsia censée jouer un rôle phare en dehors de toute coloration partisane. C’est là un débat incontournable qui doit s’ouvrir avec plus ou moins de célérité dans chaque corps de l’administration par le biais du syndicat. Il est souhaitable qu’il soit suscité par des forces internes et débouche sur des initiatives créatrices, prenant en compte les paramètres socioculturels de notre pays plutôt que des schémas ou des solutions drastiques nous soient, ici encore imposées de l’extérieur à terme ou par les circonstances.

Inna Maiga

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