Les causes de la rancoeur tenace sont les douces haines, la concurrence inutile, la jalousie gratuite.
La mesquinerie est fréquente dans la relation entre femmes voisines à Bamako comme dans les villes et villages de l’intérieur du Mali. Quelles sont les raisons de cette situation alarmante et inexplicable ? Les réponses des chefs de familles soulignent la concurrence inutile, la jalousie gratuite. Cette situation est commune à presque toutes les femmes du monde. C’est dur de l’admettre mais, les femmes sont constamment en concurrence les unes avec les autres. Pourquoi tant de rivalité entre les femmes ? Elles sont malheureusement seules à comprendre ce comportement négatif.L’animosité entre femmes est visible dans toutes les chaînes de la vie, sur le lieu du travail, dans le quartier, les lieux de réjouissances. Les voisines passent le temps à comparer, à jauger leur beauté physique, leur intelligence.
La jalousie entre les femmes constitue une gangrène qui détruit les relations inter féminines. Les hommes constatent que dans la plupart des cas, un groupe de femmes ne se forme pas toujours pour partager leurs expériences encore moins pour se donner des conseils utiles dans tel ou tel domaine. Elles se réunissent très souvent pour parler des autres femmes en les décortiquant de la tête aux pieds. Elles prennent ainsi du bon temps pour apprécier ou critiquer les coiffures, les tenues vestimentaires, les chaussures, la corpulence et même les domiciles des autres femmes.
Dans le cas ou c’est une rivale, elles veulent tout savoir d’elle. Ce comportement très néfaste commence le plus souvent quand, la voisine constate que son vis a vis possède quelque chose qu’elle n’a pas. Même si l’objet convoité en question n’a qu’une valeur relative. Lorsqu’une tension commence à naître entre deux femmes, ne cherchez pas trop loin. La plupart du temps vous y trouverez de la jalousie. Cette jalousie, tient souvent à des petites choses de rien du tout. Telle maîtresse de maison est épanouie dans son foyer. Elle n’échoue jamais à la cotisation ou elle cotise des taux élevés.
Le mari de cette élégante lui donne les moyens nécessaires pour bien s’habiller et pouvoir secourir ses voisines dans le besoin. Dans une relation entre épouses qui cohabitent, il n’est pas rare de voir péricliter brutalement des rapports noués des années de collaboration et d’amitié. Les liens de bon voisinage se détériorent. Les conséquences sont directes et visibles. La personne qui était aimée et adorée devient l’objet de toutes les haines et animosités possibles. Le mécontentement se traduit par des paroles méchantes, des colères, des médisances. Cette atmosphère hostile débouche souvent sur des agressions verbales ou physiques. Nos sœurs doivent pourtant apprendre à s’aimer et surtout à être solidaires. Elles doivent traduire en actes la promotion du genre. Cela sera une réalité lorsque les femmes mettront de côté leurs divergences.
« chiens et chats ». Dans cette problématique les maliennes ne font pas exception. Ce qui se passe à Bamako est outrageant et sans commentaire. L’on a l’habitude d’évoquer la difficile cohabitation entre les femmes et leurs belles sœurs ou leurs belles mères. Mais la mesquinerie et la méchanceté entre voisines ou co-locataires méritent une attention particulière. Elles sévissent et rendent la vie impossible à pas mal de personnes.
Le jeune cadre Issa Touré travaille dans un service privé de la place. Il témoigne que sa femme et sa voisine sont comme « chiens et des chats ». Pourtant ces deux dames ne se connaissaient pas avant. A travers leurs comportements les deux voisines ont rendu la vie impossible à leurs maris. Le calvaire a commencé quand la femme de Issa a changé de véhicule. Les maîtresses de maison qui se fréquentaient auparavant ont commencé à ne plus se parler. L’épouse de Issa fera la confession suivante :« l’autre est jalouse de moi ». Le jeune homme avoue n’avoir rien compris. Cependant la femme de notre jeune cadre n’arrêtait pas de lui casser les oreilles en faisant sans cesse des comparaisons avec la voisine. Les commentaires implacables s’enchaînaient : « tu as vu ! “Elle” est allée acheter la même robe que moi .>>. Ou Mme Issa susurrait à l’oreille de son mari : « il faut absolument que tu m’achètes tel ou tel truc pour que la voisine sache que mon mari est capable ».
Pour trouver une solution à cette rivalité entre voisines Issa a sollicité l’aide du mari de l’autre femme. Ce dernier conseilla que les deux époux devaient rester indifférents à l’opposition des deux voisines comme si rien ne se passait. L’époux de la voisine était convaincu qu’il n’y avait pas de solution à ce problème. Les femmes, souligne le voisin, veulent être vues. Chacune dans sa perception souhaite que le monde entier tourne autour d’elle, que ses amies l’admirent. La cohabitation de K.S et de M.D est révélatrice. Les deux familles sont voisines depuis deux ans déjà aux 1008 logements sociaux.
Les deux voisines sont devenues comme des coépouses. Depuis que les deux familles ont commencé à cohabiter chaque jour apporte son lot de problèmes. M.D notre interlocutrice raconte que K.S a commencé à interdire à ses enfants qui venaient chez elle, de mettre pieds dans la maison des voisins. La désormais ennemie jurée de M.D a entamé une campagne de dénigrement contre elle. « Dieu seul sait que je ne suis pas ce qu’elle prétend. J’ai fini par haïr cette dame. Je ne la supporte plus. Pour riposter à ses méchancetés j’ai commencé à mon tour à l’attaquer. Nous nous sommes même battues un jour » explique M.. Et elle jure d’empoisonner davantage la vie de sa voisine. Tout laisse à croire que la querelle de leadership entre ses deux dames va perdurer tant qu’elles ne comprendront pas que le bon voisinage participe au bonheur du couple. Les voisines reflètent les forces et faiblesses de la maîtresses de maison. Elle y tire la paix de l’esprit et du coeur.