société de forage et des travaux publics (SFTP) : Le personnel et la direction à couteaux tirés

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En effet, selon un employé et syndicaliste, le problème qui les oppose à la direction est parti de leur velléité à mettre en place un bureau syndical affilié à Secnami pour assurer la défense de leurs intérêts matériaux et moraux. L’article 20 de la Constitution dispose que « La liberté syndicale est garantie. Les syndicats exercent leurs activités sans contraintes et sans limites autres que celles prévues par la loi. » Conformément à cette disposition, les membres devant composer le nouveau  syndicat des travailleurs de la société ont tenu le 16 décembre une réunion pour la mise en place du bureau. Une correspondance a été notifiée le même jour à la direction du service. Selon lui, pour nuire à leurs activités syndicales, la direction de la société a procédé à des mutations arbitraires, trois personnes ont été affectées le soir de la réunion. Et le lendemain à 10h heures, deux autres personnes ont été affectées. Ayant eu vent de l’existence du syndicat, Abdoulaye Diallo, fils du directeur,  s’est réjoui de cette démarche avant même de nous  prodiguer des conseils à ne pas se comparer aux sociétés  françaises. Il a fallu, commente t-il, que le syndicat dépose douze doléances pour que la direction se dresse contre eux en contestant la légalité du bureau. L’affaire a été portée devant le tribunal de Kéniéba, qui s’est déclaré incompétent. Ensuite le Tribunal de Kita a été saisi et n’aurait retenu que la seule version du directeur des ressources pour statuer sur l’affaire. Et pourtant, explique notre interlocuteur, son collègue M. Niang,  secrétaire adjoint, a contacté le vice-président du tribunal qui lui aurait  demandé des pourboires en vue prononcer le verdict en leur faveur. « Nous avons les enregistrements de cette conversation, a-t-il insisté. Nous sommes prêts à nous battre jusqu’au bout dans la transparence. A peine ce verdict inique rendu, douze personnes d’entre nous ont été suspendues,  et Hady Bakayoko qui se trouve être un des membres influents a été injustement muté. Joint par nos soins,  Abdoul Razack Maïga, directeur des ressources humaines,  a fait savoir que la société n’a aucun problème avec la mise en place d’un comité syndical. Au départ, dit-il, la direction leur a notifié que le comité a été illégalement constitué. « Nous n’avons pas jugé utile de prendre des mesures disciplinaires et on a privilégié la voie du dialogue car la plupart ne sont pas assez cultivés et méconnaissent les textes en la matière ». Ainsi, il a fait savoir qu’ils se sont déplacés en compagnie de l’inspection de travail de Kayes, et deux membres du personnel de Randgold (société mère)  sur le site. A ce niveau, ils ont créé des désordres et s’opposent à l’exécution de la décision de la direction. Le Tribunal de Kita a été saisi et s’est prononcé en intimant l’ordre d’arrêter toute activité syndicale,  assortie d’une astreinte de deux cent milles francs (200000).Ainsi, ils ont tous été interpellés par conseil de discipline pour s’en expliquer. «Nulle part  nous n’avons porté atteinte à l’exercice du droit syndical », a-t-il affirmé. Avant de préciser que les affectations qui ont eu lieu  n’avaient aucune considération syndicale et  se font en fonction du besoin de la société qui est  une société sous-traitante. A ses dires, Hady Bakayoko devrait remplacer Karamoko Keïta qui a été admis à la retraite vers la fin du mois de décembre à Sadiola. Toutefois, il a fait savoir que la suspension continuera jusqu’à la fin de la procédure qui  est en traitement au niveau de l’inspection de travail de Kayes.

Affaire à Suivre…..

Boubacar SIDIBE

 

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