Malgré le verdict du tribunal administratif de Bamako annulant la décision de licenciement de certains travailleurs de la Société de brasserie BRAMALI S.A, la Direction des ressources humaines a ordonné la suspension de toutes activités du secrétaire général du syndicat, Kaly Sidibé et Haimé Soukoumou.
La bataille judiciaire opposant le secrétaire général du comité syndical et ses coaccusés contre la Direction de la société Bramali a connu son épilogue. L’affaire de licenciement jugé par le tribunal administratif de Bamako a tourné en faveur du comité syndical. Le tribunal a annulé la décision de licenciement prononcé par la Direction régionale du travail de Koulikoro contre le sieur Kaly Sidibé et Haimé Soukoumou pour excès de pouvoir. Et a ordonné à la société employeur de réintégrer les deux meneurs du comité syndical.
Hélas, deux jours seulement que les employés ont repris leur travail au sein de la société, ils reçoivent une autre convocation de l’inspection du travail de Koulikoro et une lettre de suspension du directeur général de Bramali leur signifiant qu’ils sont à nouveau suspendus. Cette lettre dont nous nous sommes procurés une copie informe que la Direction de Bramali a saisi le Directeur régional du Travail de Koulikoro pour solliciter la réouverture de l’instruction de leur demande d’autorisation de licenciement. « En attendant la fin de l’instruction par les autorités compétentes, nous vous prions de bien vouloir noter que vous êtes suspendus de vos fonctions cela à titre conservatoire avec le maintien du salaire », peut-on lire dans cette lettre signée du Directeur général de Bramali, Sébastien Castegnaro.
Le comité syndical proteste contre cette nouvelle suspension et dénonce un excès de pouvoir exercé par cette société contre des employés qui ont plus de 20 ans de service dans l’entreprise. «Je me demande si les responsables de cette société ne pensent pas qu’ils sont au dessus de la loi malienne », s’interroge Kaly Sidibé, qui interpelle à nouveau la justice de son pays à lui remettre dans ses droits.
Pour rappel, la crise entre le syndicat et la Direction trouve son fondement aux revendications des travailleurs déposées sur la table du Directeur général. Dans lesquelles revendications, le syndicat demandait le départ du tout puissant directeur des ressources humaines qui, seulement en moins de quatre ans de service, aurait procédé à des licenciements plus que tous ses prédécesseurs à ce poste. Les plaignants indiquent que les Syndicalistes encore moins les simples travailleurs ne sont épargnés dans cette purge que le DRH a engagé en complicité avec le nouveau Directeur. Des employés terrorisés ou par peur de perdre leur travail craignent d’observer un arrêt de travail par solidarité pour leurs collègues licenciés abusivement.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net