La SOACAP au cœur de la polémique : 275 agents licenciés abusivement par la société

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Le comité syndical de la Société africaine de chaussures et articles en plastique (SOACAP-sa) était face à la presse, le samedi 16 août dernier. Motif: évoquer l’affaire des 275 licenciés abusivement par la direction de l’entreprise. La conférence était animée par son secrétaire général, Sidi Coulibaly. Il avait à ses côtés son adjoint Abdoul Wahab Djiré. Notons  que les deux syndicalistes sont eux-mêmes  frappés par cette mesure de la direction.
D’entrée de jeu, Sidi Coulibaly a énuméré les différents domaines touchés par ce licenciement massif. A ses dires, cette mesure a touché les secteurs suivants : les ateliers de chaussures, d’injection, de soufflage, de sérigraphie, de sacherie, de tuyaux et mélange. Des magasiniers, des aides-magasiniers, des agents de nettoyage et des agents de sécurité ont également été mis à la porte sans prime. Ce qui fait un total de 275 salariés mis au chômage à la mi-septembre 2013 par la SOACAP sans préavis.

 

Coulibaly s’est également exprimé sur les conditions de travail au sein de la société. ” Nos conditions de travail à la SOACAP SA frisaient l’esclavage: des journaliers pendant 10, 15 voire 20 ans ; pas de contrat écrit ni congé annuel ni jour férié, chômé, ni repos médical ni permission exceptionnelle ni temps de pause ; irrespect des 40 heures de travail par semaine ; pas d’appareils de protection individuelle ; absence totale des mesures de sécurité, d’hygiène, pas de prime ni indemnité ni sécurité sociale pour tous ; traitement inégal des travailleurs … ” a-t-il ajouté.
A l’entendre leur comité syndical s’interroge sur l’utilité de l’inspection du travail. Car, dit-il, le rôle de cette structure doit être d’inspecter les lieux de travail et évaluer leur  conformité aux normes du travail et sanctionner les auteurs en cas de violation. Le conférencier est formel :” Nous n’avons jamais entendu parler d’une quelconque visite d’un inspecteur de travail dans les ateliers de la SOACAP “.
Prenant la porale à son tour, le secrétaire général adjoint, Abdoul Wahab Djiré, a relaté les faits qui ont conduit au licenciement des 275 agents de la SOACAP-sa. Depuis 2010, dit-il, le comité syndical de la société avait déposé un cahier de doléances de 22 points de revendication auprès de la direction. Suite à des négociations, un accord a été trouvé pour 19 points. Selon lui, la pomme de discorde a été l’application de ces 19 points. Car, dit-il, cet accord est resté lettre morte. Malgré toutes les démarches entreprises par les syndicalistes, la direction n’a pas voulu y donner une suite favorable. Face au refus n’inexpliqué de la direction de s’exécuter, en août 2013, le syndicat a initié une grève pour se faire entendre. A la suite de cette grève, la direction générale de la SOACAP-sa a affiché, le 21 août 2013, un avis de mise en chômage technique pour une période d’un mois. Puis par une lettre en date du 21
septembre 2013 soit le dernier jour du chômage technique, la direction a licencié 275 travailleurs, dont les membres du comité syndical, alléguant un motif économique. Les syndicalistes se sont interrogés sur le bien fondé de ce motif, car immédiatement après leur licenciement, la société a recruté d’autres travailleurs.
A croire Djiré, l’affaire est pendante devant le Tribunal administratif de Bamako depuis le mois de février dernier. Et, deux fois de suite le dossier a été renvoyé, la première fois parce qu’il n’a pas été retrouvé le jour de l’audience et la seconde fois pour complément d’information. Dans tous les cas, les syndicalistes disent garder confiance en la justice de notre pays qui reste leur ultime espoir pour tirer au clair cette affaire.


Boubacar PAITAO

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