Six régions menacées de famine

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La commission du Développement Rural et de l’Environnement de l’Assemblée nationale  a  effectué, du 13 au 28 novembre 2011, des visites de terrain  sur l’ensemble du territoire national. Objectif : s’imprégner de l’état de la campagne agricole 2011- 2012, apprécier l’état des cultures et des ressources naturelles, analyser les contraintes rencontrées et formuler des recommandations. Ce rapport a été adopté à l’Assemblée nationale. C’était  au cours de sa plénière du 19 janvier dernier.

Ce rapport fait le point de la campagne agricole qui vient de s’achever. Mais aussi, sur la situation alimentaire de notre pays dans les mois à venir.

Il ressort de ce rapport que d’’une manière générale, sur toute l’étendue du territoire national, la campagne agricole 2011-2012 a démarré dans des conditions socio- économiques caractérisées par la disponibilité des stocks individuels et familiaux, l’approvisionnement suffisant des marchés  et la stabilité des prix. Malgré tout, plusieurs contraintes ont émaillé le déroulement de la campagne. Il s’agit de l’installation tardive des pluies et sa mauvaise répartition dans le temps et l’espace, les poches de sécheresse prolongée dans plusieurs localités, l’arrêt précoce des pluies, l’impact des déprédateurs sur les cultures.

S’y ajoutent, l’insuffisance des pâturages et l’assèchement précoce des points d’eau, l’arrivée massive des animaux de certains pays voisins, baisse du niveau de la décrue sur différents fleuves et les  conditions défavorables au succès d’une intervention aérienne des pluies provoquées.

Cette situation a engendré des pertes sur diverses cultures dans toutes les régions  du Mali. Pour ce qui concerne la culture de riz, les pertes ont été enregistrées au niveau des deux Offices pratiquant la submersion contrôlée sont estimées à 30 561 Ha.

Ces pertes sont localisées dans la bande sahélienne (Kayes Nord, Yélimané, Nioro du Sahel, Diéma, Nara, Banamba, Kolokani, Niono) ainsi les régions de Mopti, Tombouctou et Gao.

S’agissant du coton, les pertes enregistrées sont estimées à 23 056 Ha dont 21 652 Ha en zone CMDT et 1406 Ha en zone OHVN. Des pertes qui ont affecté les objectifs de production de coton fixés à 500 000 tonne.

Le rapport indique que les pâturages sont dans un état désastreux, surtout avec l’assèchement des mares. Toute chose qui rend difficile les conditions d’abreuvement du cheptel. Aussi, la végétation naturelle, les productions halieutiques et la situation phytosanitaire sont en deçà des attentes.

 Conséquence : le Mali  est sous la menace d’une insécurité alimentaire. Depuis le mois d’octobre, on enregistre une diminution progressive  des céréales sur les principaux marchés. Mais aussi, une augmentation des prix. Et le pire est attendu dans les mois à venir. A  moins que, des mesures urgentes ne soient prises pour minimiser ses conséquences. 

A noter que la situation est différente selon les régions. Le rapport indique que toutes les régions sont concernées par cette crise ; mais les plus touchées sont celles de Kayes, Koulikoro, Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal sont les plus touchées par la crise alimentaire. Rappelons  que ce rapport a été adopté, par acclamation, par l’ensemble des députés présents à cette plénière. Plusieurs recommandations ont été formulées par les députés. Ils exigent du gouvernement, la prise des mesures urgentes  afin de faire face à la situation dans les régions en difficulté. Aussi, les députés recommandent la constitution rapide des banques de céréales dans ces communes pour éviter la flambée des prix, la fixation de prix raisonnables pour les céréales  sur l’ensemble du territoire national, la realisation de mini barrage à travers le pays pour faciliter l’abreuvement du cheptel, etc.

Abou Berthé

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