La Coalition citoyenne pour le Sahel a été créée en juillet 2020 pour promouvoir les perspectives et capacités des organisations de la société civile, avec l’appui de ONG internationales, pour proposer et avancer une nouvelle stratégie pour répondre à la crise sécuritaire au Sahel
Pour parler des circonstances de la création de cette Coalition, son objectif, sa vision, ses modes de fonctionnement, ses activités et ses perspectives, ses responsables étaient face aux journalistes. C’était le lundi 12 avril dernier au mémorial Modibo Keita. La conférence a été animée par notre confère, Abdoulaye Guindo, président de la coalition citoyenne pour le Sahel.
La Coalition citoyenne pour le Sahel a été créé en juillet 2020 pour promouvoir les perspectives et capacités des organisations de la société civile, avec l’appui de ONG internationales, pour proposer et avancer une nouvelle stratégie pour répondre à la crise sécuritaire au Sahel – une stratégie de protection des populations vulnérables à travers des plaidoyers à l’attention des autorités compétente, nationales ainsi bien que partenaires internationaux.
Cette coalition regroupe en son sein environ 35 organisations de la société civile sahélienne et ouest-africaine. Elle est principalement basée au Burkina Faso, au Niger et au Mali.
Dans ses notes liminaires, Abdoulaye Guindo, a signalé que la situation sécuritaire dans les trois pays du Sahel central se dégrade. Selon lui l’approche actuelle, qui privilégie une réponse militaire contre le terrorisme a clairement échoué à endiguer les attaques des groupes dits djihadistes, qui ont presque doublé chaque année depuis 2016.
Selon Abdoulaye Guindo, « entre 2017 et 2020, les attaques contre les civils ont quintuplé, passant de 205 à 1096 et le nombre de civils ou des suspects non armées tués, y compris des femmes et des enfants, est passé de 356 à 2443, soit une multiplication par sept. De plus, en 2020 davantage de civils ont été tués par des soldats censés les protéger que par des groupes armés non étatiques. Vu ce chiffre inquiétant, la Coalition compte agir auprès des gouvernements du Sahel et leurs partenaires internationaux, pour les amener vers un changement de stratégie dans cette lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Elle compte aussi également à faire mieux entendre la voix de la Société civile, dans tous les espaces où les décisions affectant les peuples du Sahel sont prises ». Ceci, selon Guindo, se fera à travers l’engagement médiatique, les déclarations publiques et les rencontres et lobbying auprès des gouvernements, entre autres.
En outre la Coalition citoyenne pour le sahel exhorte les États à articuler leurs interventions en faveur du Sahel autour de quatre « piliers citoyens ». Dans les prochains mois, nous nous engageons à évaluer l’impact de la réponse à la crise du Sahel au regard de ces piliers, après avoir établi une série de critères de référence pour chacune des quatre priorités, a-t-il souligné. Selon lui, il s’agira de mettre la protection des civils et la sécurité humaine au cœur de la réponse au Sahel ; de créer une stratégie politique globale qui s’attaque aux causes profondes de l’insécurité ; de répondre aux urgences humanitaires et veiller à ce que l’aide soit adaptée au développement, lutter contre l’impunité et garantir l’accès de tous à la justice.
AMTouré