Situation politique et sécuritaire au Mali : « Une 4ème république doit naitre…» déclare Dora Cheick Diarra

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Le jeudi 11 août dernier, le siège de ‘’Afrique Europe Inter-Act’’ a abrité une importante conférence animée par M. Dora Cheick Diarra, Professeur de Philosophie de l’Enseignement Secondaire. Les thèmes choisis pour la circonstance portaient entre autres sur : « la situation sécuritaire au Mali », « la gestion des conflits fonciers » et « femme et migration ».

En effet, c’était à l’occasion des festivités de la journée de la Conférence des Femmes Africaines (CFA) qui se tient, tous les 31 juillet et dans tous les pays Africains. Au Mali, c’est la section Malienne de ‘’Afrique Europe Inter-Act’’qui se charge de l’organisation de ladite journée. À l’entame de la cérémonie, le conférencier Dora Cheick Diarra a tout d’abord salué l’initiative de ‘’Afrique Europe Inter-Act’’ pour la célébration de la journée du 31 juillet afin de rendre hommage à la femme africaine. Il dira que les femmes africaines ont joué d’importants rôles dans l’accession de leurs différents pays à l’indépendance et plus particulièrement la femme malienne qui selon lui a été l’actrice principale des évènements du 26 mars 1991 pour l’instauration de la démocratie au Mali. Abordant le thème principal de la conférence, M. Diarra évoquera que le Mali est victime de la valeur de son sous-sol doté de plusieurs sortes de richesses naturelles.

Et d’ajouter que c’est à cause de ces richesses que la situation sécuritaire est toujours chaotique au Mali grâce à des mains invisibles qui profitent de la déstabilisation du pays pour sucer sa richesse en catimini.

À en croire M. le conférencier Diarra, la situation moribonde que le Mali traverse aujourd’hui tient sa source dans l’histoire de l’Organisation Commune des Régions du Sahel (OCRS). « L’OCRS est une organisation occidentale qui, sans équivoque, avait pour but de soustraire les régions du Nord au reste du Mali compte tenue de la richesse que regorgent les sous-sols des régions du nord », a-t-il dit. Il évoquera également que l’engagement sans faille du régime de Modibo KEITA pour soutenir le voisin, l’Algérie, à tenir tête face à la France lors de la guerre Algérie-France fait partie des causes du système pyromane que joue la France au Mali.

Contrairement à ce que beaucoup pensent, monsieur Dora Cheick Diarra affirmera qu’il n’y a jamais eu de rébellion au temps de Modibo Keita, mais des mécontentements de quelques personnes contre des militaires représentant l’autorité du pays dans les régions du nord. « Ce sont les régimes qui ont succédés au régime Modibo Keita, plus précisément le régime de M. Alpha Oumar Konaré qui, avec sa mal gouvernance, a embrasé la mésentente entre les tribus du nord en les dressant les uns contre les autres », a-t-il confirmé. Et de poursuivre en disant qu’à cela s’ajoutent les soupçons de collaboration entre le régime d’ATT et les narcotrafiquants ainsi que les preneurs d’otages qui auraient été confirmés quand un proche du Président ATT fut retrouvé à Paris avec des billets d’argent versés aux preneurs d’otages par la France pour la libération de Pierre Kamate.

« Ainsi le 17 janvier 2012, une rébellion soutenue par des mains invisibles qui ne dit pas son nom s’éclata au nord du pays et qui l’affaiblira par la suite tout en le menant à un coup d’état. Un coup d’état qui sera suivi de la prise de toutes les régions du nord par le MNLA et ses alliées car des soit disant amis du Mali, au lieu d’aider le Mali, n’ont fait qu’empêcher la junte à aller faire face aux groupes armées du nord », a-t-il insisté. Pour fermer la parenthèse de la situation sécuritaire, le conférencier a fait part de sa préoccupation sur les différentes négociations qui ont eu lieu depuis le début du problème malien à nos jours.

La paix oui, mais elle a des préalables qui sont la vérité, la justice et la réconciliation indiquera-t-il, tout en évoquant la faiblesse de l’autorité malienne face à la France en acceptant de s’asseoir à la table de négociation avec les autres groupes armés excluant Iyad Ag Gali. Selon le conférencier Diarra si le Mali doit s’asseoir avec quelqu’un aujourd’hui c’est bien Iyad Agali, l’ennemi de la France qui se dit ami du Mali, « mais hélas tout le monde sait qui est l’ami et l’ennemi de qui. Sans rien vous apprendre la France et le MNLA jouent au loup et au chien contre le Mali », laissera entendre monsieur Diarra. Et de dire marteler, pour la bonne gestion de la situation actuelle du pays, qu’une quatrième république doit naitre au Mali.

En abordant le deuxième thème de la conférence débat axé sur la gestion des conflits fonciers, M. Diarra dira qu’il faut le droit à la terre au Mali. La loi Me Amidou Diabaté demeure caduque et doit être révolue.

Parlant du troisième thème de la conférence débat, « la migration féminine », il dira que cela tire sa source à l’affaiblissement des paysans issue de la baisse de revenu annuelle car jamais subventionnés. « La plupart des temps, quand les parents ne gagnent rien après l’hivernage, le dernier recours est l’exode des filles vers les grandes villes, les zones minières et pire aujourd’hui dans les pays comme le Sénégal et l’Arabie Saoudite ou elles sont souvent très mal traitées et exposées à d’énormes dangers », a-t-il martelé. Pour conclure le conférencier indiquera que le Mali a fortement besoin d’une société civile organisée avec un CNJ bien engagée pour la cause du citoyen lambda afin d’avoir un vrai remède à la mal gouvernance au Mali.

Dognoumé DIARRA

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