Dr Abdoulaye Sall, ancien ministre chargé des Relations avec les Institutions, président du CRI 2002, vice-président de la Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation Nationale (CCSC-PURN) plaide pour la tenue des assises nationales après les élections présidentielles du mois prochain. Il l’a fait savoir lors d’une conférence de presse le 17 juin dernier.
Selon Dr Abdoulaye Sall, après l’élection présidentielle du mois prochain, il est nécessaire qu’il y ait la tenue des assises nationales pour la refondation de l’État du Mali dans ces trois éléments à savoir le pouvoir politique, la population et le territoire. Pour lui, celui qui doit venir au pouvoir après les élections doit avoir comme tâche primordiale, l’organisation de ces assises pour la refondation du Mali.
«Le pouvoir politique parce qu’on n’a pas besoin de 192 partis politiques car on ne peut pas avoir 192 projets de société pour notre pays. La population parce qu’on confond les Maliens à des ethnies, il faut combattre cela. L’identité de chacun de nous doit être dans la nation malienne. Au centre du Mali, ce n’est pas les peulhs et les dogons qui sont en train de s’entre tuer, ce sont des Maliens qui sont en train de s’entretuer et de part et d’autres. Il faut que cela soit compris. Le territoire parce que le pays est occupé pratiquement à 2/3. À 30 kilomètre de Ségou, on ne peut plus circuler tranquillement alors il faudrait absolument recouvrer notre territoire. Voilà les grands enjeux de cette élection dont le premier tour du scrutin se tiendra le 29 juillet prochain », a expliqué Dr Abdoulaye Sall.
A en croire Dr Sall, la démocratie est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Et cette démocratie, d’après lui, a deux enfants qui sont les partis politiques et les élections.
« Les partis politiques ont trois fonctions essentielles, la première est l’éducation. Il s’agit d’éduquer ses militants et les citoyens pour qu’ils deviennent militants et votent pour le parti. La deuxième fonction est électorale. Quand on crée un parti politique, c’est pour participer aux élections. Cette fonction est donc le moteur d’un parti politique et de la démocratie. Elle est aussi la formation de ses militants pour dire que j’aspire à être président, député, maire etc. Mais si on attend qu’on fixe le jour même du scrutin pour que tout le monde se lève, il va y avoir de l’embouteillage. Et enfin, la troisième fonction, c’est l’encadrement des élus car s’il y a nomadisme, c’est qu’un parti ne joue pas pleinement son rôle », a fait savoir Dr Abdoulaye Sall.
D’après lui, s’il y a des difficultés pour la tenue des élections, cela veut aussi dire que les partis politiques ne jouent pas réellement leur rôle et n’occupent pas leurs places.
«Le pouvoir appartient au peuple à travers des élections régulières et une fois au pouvoir, vous êtes redevable à ce peuple. C’est dans cette dynamique que nous, nous nous exprimons. Il n’ y a pas un seul pouvoir dans la constitution de la troisième République, il y a trois pouvoirs : le pouvoir de l’exécutif incarné par le président de la République et le peuple, le pouvoir législatif incarné par le Parlement qui contrôle l’action gouvernementale et le pouvoir judiciaire incarné par la Cour suprême, la Cour constitutionnelle et la Haute Cour de Justice qui est indépendant des deux autres pouvoirs. Si chacun de ces institutions jouait correctement son rôle, on ne va pas imputer l’échec ou la réussite du Mali à un seul individu», a-t-il laissé entendre.
Moussa Sékou Diaby