“Sans la complicité implicite de la Minusma et de l’opération “Serval”, le Mnla ne voudra pas une bouffée de soldats maliens”.
Le collectif pour la Défense de la République, en collaboration avec plusieurs associations regroupées au sein du Mouvement des Patriotes pour l’Unité du Mali (Mpum) a organisé, le samedi 24 mai 2014, une grande marche pour protester et dénoncer l’attitude des forces de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilité du Mali (Minusma) et de l’opération Serval, face à l’agression perpétrée à Kidal par des terroristes et des jihadistes. Cette marche apolitique qui a mobilisé plus d’un millier de marcheurs est partie de la Place de la Liberté pour aboutir au Monument de l’Indépendance, où une déclaration a été lue par le porte-parole du Mouvement, Mohamed Youssouf Bathily.
La marche a été l’occasion pour ses organisateurs de réaffirmer le soutien du peuple malien tout entier à l’endroit de l’armée malienne et aussi d’appeler les populations à boycotter les produits émanant des entreprises des pays soupçonnés de soutenir le Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla).
Tout au long de la marche on pouvait lire sur des banderoles, et des pancartes des slogans tels que : “Libérer Kidal”. “Soutien aux martyrs de Kidal”. “Non à une politique de division du Mali”. “Boycottez les produits Français”. “A bas les soutiens de la France et de la Suisse au Mnla”. “A bas la complicité implicite de la Minusma au Mnla”. “A bas un accord de défense aux visées économiques”. “A bas l’autonomie de Kidal”. “A bas le fédéralisme”. “A bas le laxisme de la Minusma”. “Vive l’armée malienne”…
Les marcheurs se disent écoeurés contre la Minusma et l’opération “Serval” de la France parce qu’ils se disent convaincus que les bandits armés n’auraient pas réussi à perpétrer ces crimes si lesdites forces internationales avaient joué leurs rôles aux côtés des Forces Armées Maliennes (Fama). Le porte-parole du Mouvement, Mohamed Youssouf Bathily, a rappelé que la Minusma et l’opération “Serval” ont respectivement pour mandat de renforcer les autorités légitimes et légales du Mali, de stabiliser les grandes agglomérations, particulièrement les régions du nord et empêcher le retour des groupes armés dans ces régions.
L’accord de Ouagadougou dispose dans son esprit, la suspension de renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité de l’armée malienne en hommes et en armements dans la région de Kidal mais aussi le non renforcement et le désarmement progressif des bandits armés du Mnla sous la supervision des forces des nations unies.
Dans la déclaration lue publiquement, le Mouvement des Patriotes pour l’Unité du Mali (Mpum) affirme que l’agression perpétrée par les bandits armés à Kidal pendant la visite du Premier ministre prouve que pendant qu’on imposait au Mali le respect de la limitation de l’effectif de son armée dans la ville de Kidal, les bandits armés étaient libres de mouvements, de renforcement en hommes et en armements sous le regard passif et complice des forces de la Minusma et de l’opération “Serval”.
“La bataille du mercredi 22 mai 2014, à l’issue de laquelle nous avons momentanément perdu la ville de Kidal, nous a donné la confirmation que seul face à l’Armée malienne le Mnla ne voudra pas une bouffée de soldats de Fama. Pour preuve, de 10h à 12h, face à l’assaut des soldats maliens et dans sa déroute, le Mnla n’a cessé d’appeler le Mali et la communauté internationale au cessé le feu. Comme par miracle, l’Algérie qui disait avoir fermé ses frontières, la France qui disait avoir nettoyé les montagnes de l’Adrar des Ifoghas et qu’elle surveillait d’éventuel mouvement des djihadistes, la Minusma qui disait aussi veiller au non réarmement des bandits armés, entre 12h et 14 h plus de 50 Pickups remplis d’hommes et armes en provenance des frontières algériennes sont venus en renfort à leurs frères, amis et collaborateurs narcotrafiquants et terroristes”, s’est indigné le porte-parole Mohamed Bathily.
Les manifestants dans leur déclaration se disent conscients de la nécessité du temps pour la remise sur pied de nos forces armées et de la coopération militaire avec d’autres pays et communauté respectueux de notre souveraineté et de la volonté du peuple malien, pour la sécurisation de nos frontières. Pour les manifestants la Russie et la Chine sont des pays qui ont toujours témoigné à l’État et au peuple malien respect et considération.
La marche a été l’occasion pour les marcheurs de réaffirmer leur soutien au président de la République et au Gouvernement tout en les appelant à ne pas fléchir au détriment des intérêts du peuple malien.
Modibo KONÉ
