Les responsables du Collectif pour la refondation du Mali (COREMA) ont animé, le mercredi 30 novembre 2022, une conférence de presse pour attirer l’attention des plus hautes autorités de la transition sur l’asphyxie programmée des fonderies métallurgiques au Mali. Ladite conférence était principalement animée par le président de l’organisation, Dr Fousseyni Ouattara, en présence du porte-parole, Dr Aboubacar Sidick Fomba, et plusieurs responsables de l’organisation.
ans la déclaration lue par le porte-parole du COREMA, Dr Aboubacar Sidick Fomba, celui-ci a laissé entendre que son collectif, fidèle à sa doctrine de la triade des souverainetés (souveraineté militaire, culturelle, linguistique, économique et monétaire), félicite le gouvernement de la transition de sa prise de position à travers les trois principes diplomatiques qui sont : le respect de la souveraineté du Mali, le respect du choix stratégique opérés par les autorités maliennes et le respect de l’intérêt du peuple malien.
Avant de saluer la réaction cohérente du gouvernement de la transition à travers son communiqué N°42 relatif à l’interdiction de l’activité de toutes les ONG financées par la France. Aussi, il s’est réjoui de la création de deux unités de filature à Koutiala et à Bamako, de la relance de la COMATEX à travers un investissement de 6 milliards de FCFA, de la relance de l’UMPP et de la création de la SOREM.
Selon le porte-parole, le COREMA encourage les efforts gigantesques du gouvernement dans un contexte géopolitique et géostratégique très difficile et très complexe. Dans cet ordre d’idée, dit-il, le COREMA attire l’attention des plus hautes autorités de la transition sur l’asphyxie programmée des fonderies métallurgiques au Mali. Ainsi, le COREMA rappelle que les fonderies métallurgiques sont pourvoyeuses de plusieurs milliards de recettes fiscales pour l’Etat et les collectivités, créatrices de plus de 100 000 emplois directs et indirects.
“Ces fonderies métallurgiques composées d’usines de fer à béton et de fonte, l’industrie artisanale, forgerons et autres fabricants d’ustensiles métallurgiques, malgré les efforts gigantesques sont en manque de plus de 60 % de leurs matières premières qui constituent la ferraille et la fonte, qui font l’objet d’exportation incontrôlée en dépit de l’existence des textes (deux arrêtés ministériels) qui ne sont pas effectivement appliqués”, a-t-il déploré. A ses dires, cette exportation frauduleuse constitue une menace pour ces industries métallurgiques et des centaines de milliers d’emplois et même sur le budget de l’Etat. “Nous rappelons qu’une proposition de loi est déposée sur la table du CNT en plus d’une interpellation par question orale qui n’est pas encore programmée”, a-t-il laissé entendre.
Dans son réquisitoire, il invite le gouvernement malien à remettre en cause l’accord d’investissement signé le Mali et le Canada qui prévoit un préavis de 15 ans pour rompre et qui demeure une boîte à pandore pour des sociétés françaises se déclarant officiellement canadiennes pour ensuite envahir nos ressources. Et de demander au gouvernement de réguler la mine artisanale afin que cela profite à l’Etat et aux Maliens.
Sur la question de la distribution de la justice, le COREMA attire également l’attention du gouvernement sur la question de la justice de façon générale qui demeure le maillon faible de la transition malgré les efforts énormes surtout dans le domaine foncier et la poursuite judiciaire des délinquants financiers responsables de la déliquescence de notre chère patrie. Ainsi, le COREMA invite le gouvernement a procédé à un changement profond dans l’administration et dans les ambassades et consulats notamment en Guinée équatoriale et en France et d’inscrire ses actions dans la logique de la révolution et non du consensus politique qui a montré toutes ses limites par le passé. “Nous invitons le gouvernement à faire face aux problèmes des Maliens établis à l’extérieur particulièrement en Guinée équatoriale et en France”, a-t-il martelé. Il a saisi l’occasion pour rappeler au gouvernement que la création de la monnaie malienne et l’officialisation des langues nationales constituent une volonté politique en cohérence avec les trois principes du président de la transition. Et d’inviter le peuple malien à soutenir la transition et à l’union sacrée pour barrer la route à toutes formes de déstabilisation de notre chère patrie.
Boubacar PAÏTAO