Situation des droits humains au Mali selon le rapport d’étude SIRA : 251 cas d’abus graves reprochés aux groupes armés

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Dans son rapport publié sur la situation des droits humains au Mali, datant du 29 novembre 2022, Amnesty International Mali signale « des cas d’abus et de violations graves des droits humains », qui continuent d’être commis par divers groupes armés et les forces de défense et de sécurité. Au total 251 cas d’abus graves sont reprochés aux groupes armés.

Selon le rapport, sur un ensemble de 2024 cas alertés, vérifiés et validés conformément aux principes de surveillance, documentation et rapportage SDR, le nombre de cas documentés s’élève à 494 incidents et plus de 514 victimes civiles ont été touchées par les différents cas d’abus et de violations dans 169 localités.

Parlant des régions les plus affectées, le Rapport  cite celles de  Mopti (198), Gao (81), Ségou (54), Bamako (49), Tombouctou (37) Sikasso (32), Koulikoro (37) Kayes (16) et Kidal (11). Il ressort de l’analyse que la majorité des atteintes enregistrées concernent les droits civils et politiques, soit 381 cas.

A en croire le rapport, les atteintes aux droits documentés sont aussi imputables aux forces armées maliennes pour « des faits d’exactions, de détentions arbitraires, d’arrestations et souvent même des exécutions sommaires qui s’élèvent à 85 incidents ». Quant aux groupes armés (MUJAO, AQMI, GSIM, EIGS), ils seraient responsables des 251 cas d’abus graves. Et les groupes d’autodéfenses auraient commis 12 cas d’abus graves aux droits humains.  68 cas sont reprochables aux groupes séparatistes (CMA, MNLA, Gatia, HCUA, MAA).

Parlant de la liberté d’expression, durant cette période, il a été constaté une augmentation des restrictions de la liberté d’expression et la diversité d’opinion, l’espace civique se rétrécit progressivement. Pour ce faire, Amnesty International Mali se dit  fortement « préoccupée par la recrudescence récente des atteintes aux libertés d’opinion, d’expression et de presse au Mali ». Les organisations de défense des droits humains ont appelé les autorités maliennes à agir pour protéger ces droits fondamentaux, prescrits aux articles 4 et 7 de la Constitution de la République du Mali de 1992.

Avant d’ajouter que les cas de la chaîne de télévision privée Joliba TV News, suspendue pour deux mois en raison de propos , qui, pour l’organisation,  mettaient en cause les actions de la HAC et du gouvernement de Transition et du journaliste et blogueur malien Malick Konaté, ayant subi, à la même période, des menaces sur les réseaux sociaux, pour avoir contribué à un reportage de BFMTV sur la société militaire privée russe Wagner sont évocateurs.

Pour conclure, Amnesty International Mali, à travers, ce rapport, a invité le gouvernement de transition de continuer à jouer son rôle de garant de la Constitution malienne et des traités et accords internationaux protégeant les droits et libertés fondamentaux.

Lamine BAGAYOGO

 

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