Situation des droits de l’Homme au Mali : Le rapport accablant de la Cndh

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Le rapport 2021 de la CNDH (Commission nationale des droits de l’Homme), présenté aux hommes de médias le 29 décembre dernier, passe en revue l’état des droits civils et politiques et des personnes privées de liberté. Un accent particulier est mis sur la question de l’esclavage par ascendance, notamment dans la région de Kayes, entre autres.

Le présent rapport 2021 de la Cndh examine en six parties la situation des droits de l’Homme au Mali en passant en revue l’état des droits civils et politiques, des droits économiques, sociaux et culturels, des droits des personnes vulnérables, de la situation carcérale et des personnes privées de liberté ainsi que le droit à un environnement sain. Un accent particulier a été mis sur la question de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes.

Selon le rapport, en matière de droits civils et politiques, l’année 2021 a été marquée par des abus et violations graves des droits de l’Homme constitutifs d’atteintes aux droits à la vie et au respect de l’intégrité physique, à la liberté de presse, de manifestation, de cortège et de réunion, perpétrés au Centre et au Nord du pays.

« Ces abus et violations enregistrés sont en lien avec le terrorisme, les conflits inter et intracommunautaires, la crise sociopolitique et la pratique de l’esclavage par ascendance », a précisé le rapport.

Sur ce point, il indique que le phénomène de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes a connu une évolution inquiétante, en raison de ses manifestations de plus en plus violentes qui ont conduit à des pertes en vie humaine, des atteintes à l’intégrité physique et morale, des atteintes au droit de propriété, de nombreux déplacés internes.

La Cndh n’a pas oublié de souligner la situation des droits économiques, sociaux et culturels du pays, tout comme le droit à l’éducation qui a souffert du manque d’effectivité dans les zones de conflits en raison de la fermeture d’écoles sur menaces de groupes terroristes.

Quant au droit à la santé, peut-t-on lire dans le rapport que si des progrès ont été constatés en matière d’équipement essentiellement, le comportement de certains agents de santé reste à déplorer. A cela s’ajoute l’absence des services de santé dans les zones de conflit depuis un certain temps.

« Les droits des personnes privées de liberté et la situation carcérale ont connu un léger progrès avec la décongestion des prisons suite à la grâce présidentielle accordée à certains détenus. Cependant, les plus grands défis demeurent la surpopulation carcérale, le dépassement des délais de garde à vue, de détention provisoire et les mauvaises conditions de détention », déplore la Cndh dans son rapport.

Selon le document, les droits de la femme ont connu un léger progrès, notamment à travers la représentativité dans les instances de décision. Par exemple, au niveau du Comité de suivi de l’accord d’Alger (CSA), 9 femmes (soit 31%) participent en tant que membres dans le Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

« Les violences basées sur le genre (VBG) ont augmenté dans le pays, notamment dans la région de Mopti où les viols collectifs et la répudiation sont monnaie courante. La situation des enfants, les violences à l’égard des enfants affectés par les conflits armés ont fait l’objet d’une attention particulière, surtout dans le Centre », s’inquiète la Cndh.

En outre, le rapport traite du respect du droit à un environnement sain et appelle l’État à prendre des mesures concrètes dans la mise en œuvre de ses engagements en faveur des populations sur l’étendue du territoire national.

Enfin, le rapport 2021 demande au Gouvernement de prendre des mesures pour la sécurisation des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national, le renforcement de l’institution judiciaire en ressources humaines, matérielles et financières lui permettant d’enquêter et de statuer sur les cas de violations graves des droits de l’Homme commises au Mali.

A ceux-ci s’ajoutent l’adoption d’une loi spécifique réprimant l’esclavage et les pratiques assimilées ; l’adoption d’une loi réprimant les VBG, la mise en œuvre des recommandations acceptées par le Mali au titre du 3ème cycle de l’Examen périodique universel (EPU), le renforcement et l’amélioration des mécanismes de lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance l’indemnisation des victimes des évènements des 10, 11 et 12 juillet et du 18 août 2020 et la prise de dispositions idoines pour le retour sécurisé des victimes déplacées internes et de l’esclavage par ascendance sur leurs terroirs.

Notons que la cérémonie de présentation était présidée par le Président de la Cndh, M. Aguibou Bouaré. Il était accompagné de la vice-présidente, Me Aïssata Founé Tembely, des commissaires Dr Ali Maïga, Thierno H. Thiam, Mamadou Tiero, du Secrétaire général Dr. Zoumana Diarra, les partenaires de la Cndh et les membres des organisations de défense des droits l’Homme.

Adama DAO

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1 commentaire

  1. Bonjour
    Commencer par condamner les vrais criminels qui ont détourné l argent public car ils ont privé les mendiants les enfants de leur prise en charge
    Dites à Assimi de ne se rendre en Côte D’Ivoire car Alassane va considérer qu il est parti se pardonner alors que le Mali a été victime..De plus il va être empoisonné par le chargé de mission de Macron.
    Assimi doit se méfier de Aacky de Bazzoum et de Alassane. C est des vendus. Comme les noirs qui ont été des collaborateurs des blancs à la trait negriere et l éclatement du soudan .
    Alassane glorifie les mercenaires de héros !

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