Comme définition de mobilité des enfants, nous pouvons dire que se sont les déplacements entre différents espaces géographiques et sociaux et ainsi que les expériences vécues au cours des mouvements et séjours en divers lieux de leur parcours. Un enfant en mobilité est un enfant ayant quitté son lieu de vie habituel et subissant des transformations de son identité et de ses conditions d’existence. D’après des études réalisées par le Mouvement africain des enfants et jeunes travailleurs (MAEJT), les enfants bougent pour acquérir des statuts, l’autonomie matérielle, financière, de nouvelles valeurs, tisser des relations, des perceptions, des manières de voir, une position de producteur de richesses. C’est en cela qu’on pourrait expliquer leur émigration afin de pouvoir évoluer dans leurs appartenances, leur citoyenneté, pour renforcer leurs droits, grandir, apprendre, modifier leur perception par rapport aux autres. Ces mêmes études établissent démontrent que les enfants se déplacent pour augmenter leurs ressources, améliorer leurs compétences, capacités d’action, sortir d’une situation bloquée, pousser les portes de l’avenir, fuir une situation d’abus, d’exploitation, de violence (mariage précoce, forcé, situation familiale fragilisée).
A travers cette conférence de plaidoyer de la Coalition Malienne des Droits de l’Enfant (Comade), il s’agit de pouvoir contribuer à sécuriser à long terme l’enfance et lui offrir un meilleur cadre de vie et de développement. C’est ce qui ferra dire le président de la Comade par ce rappel : « Notre responsabilité collective est plus que jamais engagée à réunir autour des enfants des conditions de sécurité au cas où le déplacement est en lien avec leur intérêt supérieur. Cette journée de plaidoyer vise à attirer l’attention des autorités nationales dans ce sens», a ajouté Amadou Bocar Téguété. Par ailleurs, il n’a pas manqué de saluer l’adoption du document de la politique nationale de protection, de son plan d’action et les efforts en cours pour l’élaboration du code de protection de l’enfant.
A la suite de Mr Tegueté, le chef de la délégation de la Fondation « Terre des hommes Lausanne », Yannick Deville a mis sur tapis les bienfaits de sa Fondation depuis 1960. Elle a participe dès lors, à la construction d’un avenir meilleur pour les enfants démunis et leurs communautés. Aussi, elle développe des projets de terrain permettant d’améliorer la vie quotidienne de plus d’un million d’enfants et de leurs proches dans les domaines de la santé et de la protection. « L’UE, à travers Terre des hommes Lausanne, appuie le Mali depuis 2013 dans le cadre d’un projet régional sur la protection des enfants en mobilité avec 4 autres pays (Burkina Faso, Bénin, Togo et Guinée). Cette journée est le prolongement d’un travail collectif entre les acteurs de la protection et les organisations de la société civile », a précisé Yannick Deville.
Quant aux décideurs politique, ils doivent faire du droit à la protection des enfants en mobilité une réalité par l’adoption et la mise en œuvre de dispositifs législatifs et règlementaires spécifiques en guise d’une plaidoirie émanant du parlement des enfants.
Diakalia M Dembélé