Depuis au début de l’hivernage, la Météo et le gouvernement ne cessent de donner à la population un faux espoir de bonne pluviométrie. Mais la réalité est tout autre. La pluviométrie a été mauvaise et décevante. Nonobstant cet état de fait, les autorités du pays continuent de berner la population malienne.
Au Mali, le bon rendement de l’agriculture est en grande partie lié à la bonne pluviométrie. En cette période de fin d’hivernage, le constat est amer. Car, la pluie n’a pas été au rendez-vous. Cela sous entend la faible productivité agricole. Pour se rendre à l’évidence, nous avons profité de nos tournées dans les régions de Mopti et de Koulikoro pour sillonner certains champs. Dans la zone de Mopti, la remarque est, on ne peut plus claire, les champs sont ruinés par la sécheresse, principalement les champs de mil. Les récoltes ne sont pas prometteuses. Les paysans commencent à lancer des cris de détresse.
Quant à la partie sud de la région de Koulikoro, notamment le cercle de Dioïla, les moissons ont commencé sous les yeux agaçants des cultivateurs. Cette localité qui a les mêmes caractéristiques climatiques de la région la plus arrosée du pays a connu un manque crucial d’eau presque jamais égalé. Dans cette zone, tout le monde est unanime que les récoltes sont loin de répondre aux attentes des populations. Pratiquement aucun champ n’a atteint son niveau de l’année précédente. Cependant, le seul aspect de satisfaction dans le « Banico » c’est la coton-culture. Le coton, en plus de l’augmentation du prix du kilogramme de celui-ci, la cueillette est prometteuse. Mais, force est de reconnaître que cet aspect est devenu un mal nécessaire. Parce qu’aujourd’hui, tout le « Banico» dort la peur au ventre. Car, une question revient sur toutes les lèvres. A savoir, même si nous ramassons des millions dans la vente du coton, que ferons-nous de cet argent ? Où allons-nous trouver à acheter les céréales ?
En ce qui concerne la région de Kayes, la situation est catastrophique. A en croire un ancien député de ladite localité, les gens ne se fatigueront même pas à aller dans les champs pour une histoire de récolte, car il n’y a rien à récolter. Une notabilité de cette région ajoutera que depuis le mois de septembre, nombreux sont des villages qui n’ont plus reçu aucune goûte d’eau. Contrairement à l’annonce faite par la météo, c’est-à-dire qu’il pleuvra au Mali jusqu’en novembre.
S’agissant des régions désertiques du pays, la situation se passe de tout commentaire.
Ne dit-on pas « qu’on peut tromper une partie du monde en un moment, mais qu’on ne peut pas tromper tout le monde à tout moment » ? C’est pour dire que la situation est telle qu’aujourd’hui, l’évidence crève nos yeux. Il y a bien la disette qui plane sur le pays.
Alors, que les plus hautes autorités du pays arrêtent la fanfaronnade et passent à l’essentiel. C’est-à-dire, la recherche de solutions à la famine qui nous guette, car ventre affamé n’a point d’oreille.
Oumar KONATE