Dans un rapport publié sur son site, OCHA a fait des annonces sur la situation alimentaire pendant la période de soudure c’est-à-dire de juin à août 2023.
Les projections sur la période de soudure (juin-août 2023) prévoient qu’au moins 2507 personnes pourraient basculer en situation de catastrophe alimentaire soit 0,01% de la population totale du pays, si aucune action urgente n’est prise en faveur de ces personnes. Tous les cercles de Ménaka sont en urgence nutritionnelle avec des niveaux particulièrement alarmants de malnutrition. Plus de 33 670 enfants, femmes enceintes et femmes allaitantes ont besoin en urgence d’une d’assistance nutritionnelle, dont 22 515 enfants de moins de 5 ans à risque de malnutrition aiguë (7321 MAS et 15 194 MAM). Le rapport publié sur son site laisse entrevoir que l’allocation CERF 2023 Réponse Rapide à l’insécurité alimentaire, en perspective, permettra d’atteindre près de la moitié des personnes dans le besoin.
Sur 7,7 millions de dollars américains nécessaires pour la réponse à l’insécurité alimentaire, les acteurs n’ont mobilisé que 600 000 USD, courant mai 2023, souligne OCHA. Et de poursuivre qu’un important déficit de financement de la réponse d’urgence reste encore à combler.
Outre les cas de famine, OCHA annonce également que « 76 234 personnes seront en urgence soit 0,34% ; 1 183 337 personnes en crise soit 5,31%. Le nombre de personnes qui pourront se trouver dans la phase sous pression est de 4 090 567 personnes soit 18,35% ».
« Ménaka est en situation d’urgence alimentaire et nutritionnelle depuis mars 2023. Le risque d’une aggravation plane si le flux de déplacés se poursuit, et si une réponse à l’échelle n’est pas envisagée très rapidement. Dans tous les sites de déplacés de Ménaka, le niveau de malnutrition a atteint des niveaux critiques, avec un taux de malnutrition aiguë sévère de 8,2% ».
C’est quatre fois le seuil d’alerte de 2% de l’OMS et cela nécessite une action rapide ; les résultats d’analyse du Cadre harmonisé 2023 ont révélé que la région de Ménaka est en insécurité alimentaire chronique depuis mars 2019, révèle OCHA.
Pour le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, « la réunion trimestrielle du cadre régional de coordination humanitaire, tenue le 28 avril sous le lead du Gouverneur de région, a relevé l’insuffisance de capacités de réponse en NFI/ABRI ».
Il faut rappeler que la situation d’urgence et de crise est surtout liée à l’insécurité, aux conflits intercommunautaires, aux déplacements inhabituels de populations, aux perturbations des activités socio-économiques avec dégradation des moyens d’existence.
OCHA fait partie du Secrétariat des Nations Unies chargé de rassembler les acteurs humanitaires pour assurer une réponse cohérente aux situations d’urgence. Le Bureau est basé à New York, mais dispose également d’un siège à Genève, de huit bureaux régionaux et maintient une présence dans 30 pays.
Mamadou Sidibé